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Le Vase des Arts

De Soissons à Séville

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L'art de la musique latino-américaine

En accompagnant au piano les cours de danse au Conservatoire de Soissons, Jaime de Hagen reste au second plan. Mais il sait aussi occuper le devant de la scène.

L’année dernière il a proposé à la « Maison des pianistes » de Séville en Espagne un récital de ses propres compositions. « J’ai été accepté, mais comme je n’avais presque rien à jouer, j’ai passé tout l’été en reclus, à composer. »

Il a fait entendre le programme à deux auditeurs, dont un collègue, professeur de guitare, dans l’amphithéâtre de la CMD, sous le titre Para mi tierra. « Pour mon pays, ma terre, presque mon terroir » explique-t-il. Son pays, c’est l’Argentine, qu’il a quittée il y a plus de vingt-cinq ans pour suivre sa femme, ingénieur industriel à Vervins.

Comme il le fera en Espagne, il commente les morceaux au programme. La première partie est consacrée aux danses argentines ; mais il commence par jouer Ruta 40 (Route 40), pour évoquer la colonne vertébrale légendaire de ce vaste pays, longue de 5000km – « du Portugal à Moscou » dit-il. Cette composition fait entendre une sorte d’urgence à parcourir la distance.

Suivent des danses dont les noms eux-mêmes dansent, toutes marquées par les ralentissements et accélérations syncopés de l’Amérique du Sud : la zamba (« pas la samba brésilienne ! » affirme Jaime de Hagen) ; le chamamé, joyeuse et enlevée, de la région de la Mésopotamie (oui, l’Argentine à la sienne entre le Paraná et l’Uruguay, non pas le Tigris et l’Euphrate) ; le bailecito ; le gato, très répandu en Bolivie, Argentine, Paraguay et Uruguay, une danse qui permet à l’homme de poursuivre élégamment la femme ; et une milonga, danse étroitement liée au tango, intitulée Malevo, qui signifie « malfrat » dans l’argot de Buenos Aires.

Jaime de Hagen

La seconde partie du récital comprend trois œuvres. Le thème de ses Variaciones danzantes est décline en différents rythmes, gavotte, blues, habanera et même cakewalk. La musique passe du péremptoire à la séduction, avec une surprise pour finir : une fugue.

Jaime de Hagen avait déjà composé et enregistré pour piano à quatre mains, avec Pascale Lam, Para mi ciudad (« Pour ma ville »), une série de portraits des quartiers de Buenos Aires. Il y ajoute une image du port de la ville, Fantasía porteña.

Pour terminer Jaime de Hagen joue Boléro ?, une mélodie qui pourrait correspondre à un boléro latino-américain (à ne pas confondre avec le Boléro de Ravel), mais qui prend une direction inattendue justifiant le point d’interrogation.

Derrière la diversité des compositions, elles possèdent une qualité commune : générer chez celui qui écoute de petites inconséquences de raison et de cœur.

Le fait de jouer devant seulement deux personnes correspond-il à un concert public ? « Oui » conclut le concertiste. « Chez moi, je n’évite pas l’indulgence envers mes erreurs et approximations. »

Comme le récital est encore en quelque sorte en gestation, le collègue annonce un « debriefing » et reste seul avec le pianiste.


Depuis cette répétition, le concert a eu lieu à Séville. Un succès, bien accueilli par le public, comme l’ont été les commentaires du pianiste-compositeur. Il existe des vidéos de quelques morceaux, accessibles sur le profil Facebook de Jaime de Hagen.

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