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Musique

Antoine Hervé éclaire Ray Charles

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L'art du jazz au piano

L'entrée en matière d'Antoine Hervé.

L’entrée en matière d’Antoine Hervé.

Antoine Hervé, “La leçon de jazz”, auditorium de la CMD   

Ceux dont la sensibilité est particulièrement remuée par la chanson “Georgia” auront été gâtés. Les deux derniers concerts de jazz à Soissons ont fini le programme par ce standard de Hoagy Carmichael : le bluffant pianiste Fabrice Euly il y a quinze jours, et Antoine Hervé hier soir, au piano aussi, mais avec Emmanuel Pi Djob pour évoquer la voix de Ray Charles.

L’approche d’Antoine Hervé est devenue familière, depuis son premier concert/conférence à Soissons en février 2013, quand il a raconté, analysé mais surtout joué les blues et le boogie. Il est revenu pour Thelonious Monk, Keith Jarrett, Duke Ellington, Oscar Peterson… Il entre en scène plein de bonhomie, vêtu d’un banal complet et sans cravate (pour Ray Charles il a ajouté des chaussettes orange fluo et une chemise couverte de chats), salue le public et s’assoit, comme si une bande de copains lui avaient dit “Allez, Antoine, au piano !” Il veut bien se prêter au jeu.

Antoine Hervé et Emmanuel Ti Djob, heureux de jouer ensemble.

Antoine Hervé et Emmanuel Pi Djob, heureux de jouer ensemble.

Pour voir ses mains, bonus normalement réservé à ceux qui sont assis à gauche dans la salle ? Eh bien, le clavier est projeté sur un grand bandeau au fond de la scène, et ses doigts pyrotechniques sont visibles jusqu’à la dernière note.

Pour la première fois, il s’est fait accompagner par un autre musicien. En effet, il serait difficile de décrire et illustrer Ray Charles en négligeant sa carrière de chanteur. Pi Djob aux origines camerounaises s’en est chargé.

Alors que l’intensité de ce compagnon de scène est transparente, le pianiste recouvre la sienne de son brillant sens de l’humour. Il est toujours calme, taquin. Mais le jeu en duo a mis le feu à la soirée, et ses sourires sont devenus des éclats de rire, des cris, de grands gestes.

D’ailleurs, il est devenu apparent que la division entre musique et parole dans ses “conférences” n’est pas aussi nette que cela. Il parle comme il joue, en prenant un thème sur lequel il brode, s’en écartant, y retournant, faisant de longues improvisations dans lesquelles les mots s’assemblent et se défont. C’est du jazz parlé.

denis.mahaffey@levase.fr

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