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Musique

Avishai Cohen Trio : “natural and sexy”

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L'art du jazz

Entre deux numéros le contrebassiste Avishai Cohen a présenté les autres membres de son Trio, le pianiste Elchin Shirinov et le batteur Noam David – qu’il a qualifié de « natural and sexy ». Rien n’empêchait les auditeurs à la CMD de penser que les deux termes pouvaient s’appliquer autant à toute la musique de la soirée. Le ton allait du langoureux au dansant, du simple au complexe, de l’allègre à l’élégiaque, sans jamais forcer, sans jamais perdre un brin de séduction.

Comme lors de sa venue à l’Arsenal en 2014, Avishai Cohen laisse le piano (joué alors par Nitai Hershkovitz) prendre l’initiative au début, en ajoutant une sorte d’accompagnement. Mais peu à peu la contrebasse occupe le premier plan, développe ce qui arrive du piano, offre des envolées éblouissantes. L’effet garde toujours un certain mystère, cependant : le registre de l’instrument, joué dans un ensemble, lui confère un effet comme si la musique venait de loin, étouffée par la distance ou la profondeur.

Noam David à la batterie intervient avec des solos éclatants d’imagination et d’à propos – et suscite les plus forts applaudissements dans la salle ; mais le duo principal a lieu entre piano et contrebasse, un dialogue scintillant qui ne se s’installe jamais dans la répétition.

Avishai Cohen entre Elchin Shirinov (à g.) et Noam David accueille les applaudissements.

Les thèmes sont variés, sans être prévisibles ni familiers – pas de standards dans ce concert. Les sources sont éclectiques, allant jusqu’à reprendre une vieille chanson de la grand-mère d’Avishai, Arvoles, ce qui veut dire « arbres » en ladino, langue des juifs séfarades des pays arabes, équivalent du yiddish des Ashkénazes d’Europe Centrale. Doucement, la mélodie s’ouvre aux improvisations du jazz. L’effet est complexe et émouvant.

Une tournée fait fréquemment suite à la sortie d’un album. Mais le Cohen Trio a fait le contraire, précédant l’édition de son dernier album intitulé, justement, Arvoles, et dont plusieurs numéros du concert sont tirés. « Les gens se sont plaints de ne pas pouvoir acheter le disque après avoir entendu la musique » a remarqué Avishai Cohen. « Eh bien, ils sont là ce soir, les tout premiers exemplaires, et nous voulons bien les dédicacer à la sortie ! » Ainsi en partant les spectateurs ont pu acheter l’album, et prolonger chez eux l’aventure intrigante, mélodieuse, intelligente – et naturelle et sexy – qu’ils avaient vécue en direct.

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