Le courage du Cercle musical

Concert de gala du Cercle musical au Mail, 14 décembre

Le Cercle musical a terminé son concert de gala en jouant une polka endiablée, aussitôt bissée. Des auditeurs l’ont même accompagnée en tapant dans les mains. Si l’orchestre s’en tenait à de tels morceaux, il aurait la vie musicale facile, et le public ne se plaindrait pas.   

Florian Corbier, soliste du concerto de Haydn.

Mais il veut relever des défis, tenter sa chance avec des œuvres plus ambitieuses, cette fois sous le chef d’orchestre néerlandais Rudolf Nottrot. Après l’ouverture de Boieldieu que je les avais vu répéter, Florian Corbier s’est levé de son pupitre pour être soliste dans deux mouvements du concerto pour trompette de Haydn. Puis il s’est rassis : dans cet ensemble, personne ne joue les divas.
    L’orchestre a ensuite joué la 6e symphonie de Schubert, en gérant ses multiples difficultés. Mais le défi le plus audacieux était « Peer Gynt » de Grieg, un dédale de mélodies, de rythmes, de ruptures de ton, d’interactions entre les pupitres. Arriver jusqu’au bout serait déjà un exploit ; en plus l’orchestre a produit de belles sonorités, surtout parmi les cordes.
    A chaque fois, un concert du Cercle musical offre un double plaisir : écouter sa musique, et être témoin de son courage. Ce concert en était un bel exemple.

denis.mahaffey@levase.fr