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Musique

Les Berbères à la fête

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L'art du chant berbère

La chanteuse Djura offre à son public une voix chaude et des sourires somptueux. Ce qui pourrait paraître de la sentimentalité en Europe du Nord devient de la générosité telle que l’exprime cette Berbère. Assister à son concert est comme faire un voyage dans son pays, la Kabylie, rencontrer sa culture et côtoyer son peuple.

Pour couronner les festivités du Nouvel an berbère 2966 devenu un incontournable de la vie soissonnaise en quelques années, par les efforts de l’association Tilleli. Djura et son ensemble Djurdjura (du nom d’un massif montagneux en Kabylie) ont donné un concert dans la grande salle du Mail.

Le public était un peu moins coloré, un peu moins nombreux que par le passé, mais il a accueilli la musique avec un enthousiasme et une joie évidents. Les Berbères dans la salle ont engendré et mené cet accueil. Un spectateur lui a même passé un grand drapeau berbère, symbole de la lutte actuelle pour l’autonomie à l’intérieur de l’Algérie, avec sa lettre « Z » comme « Amazigh », qui veut dire « homme libre », rebelle ».

Car Djura ne se limite pas aux chansons d’amour, de tristesse et de sérénité : elle a raconté sur scène une rencontre avec l’homme politique Hocine Aït Ahmed, mort en décembre dernier. Un des chefs de la guerre d’Algérie, passé à l’opposition après l’indépendance, resté intègre, il était d’origine kabyle. Elle a décrit ce moment fort dans un hommage : « J’ai eu la chance de vivre un moment unique avec lui, ce fut lors d’un concert de Djurdjura en Suisse, à Lausanne, il m’a offert un de ces moments rares dans la vie d’un artiste. Alors que je saluais sa présence dans la salle, il s’est spontanément déplacé sur scène à un moment très symbolique, il m’a prise dans ses bras dans une accolade très chaleureuse et très fraternelle puis nous avons chanté ensemble “Ekker à miss Oumazigh” ».

Djura a alors chanté cet hymne national, « Debout les fils d’Amazigh ».

De plus en plus de spectateurs dansaient devant la scène. Presque maternellement, Djura en a invité à monter sur le plateau. De spectateurs ils sont devenus interprètes.

Parmi les musiciens et choristes, la fougue du violoniste Arthur Simonini est pour beaucoup dans l’ambiance. De formation classique, il maîtrise les rythmes et harmoniques de la musique berbère, et l’amplification poussée de son instrument le fait souvent dominer l’accompagnement. Il aurait pu avoir grandi au milieu de cette musique… peut-être sur les pentes du Djurdjura.

denis.mahaffey@levase.fr

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