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Musique

Les Triplettes en haute fidélité

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L'art du direct

Le compositeur joue sa partition sur une roue de vélo.

Mais pourquoi être allé revoir un film de 2003 dans une salle de concert qui n’a d’un cinéma que l’écran ?

Cela peut être pour revisiter ou découvrir le célèbre film franco-belgo-québécois d’animation « Les triplettes de Belleville » de Sylvain Chomet. L’histoire du trio de vieilles chanteuses de variétés intervenant dans un sombre complot mafiosique, où un cycliste asservi est libéré par sa grand-mère, est aussi loufoque que somptueuse. Le film arrive à garder tout du monde à la fois très détaillé et stylisé des bandes dessinées de Nicolas de Crécy qui l’ont inspiré. Il est plein de clins d’œil : Fred Astaire apparaît un instant avant d’être avalé par des chaussures dentées ; la grand-mère et son chien traversent les mers dans un pédalo et arrivent à « Belleville », sorte de New York qui aurait sniffé de la blanche.

Mais surtout, l’événement vaut le déplacement à la Cité de la Musique et de la Danse parce que la bande et les effets sonores, au lieu de rester réduits à un accompagnement secondaire de ce qui se passe sur l’écran, prennent la première place, en étant joués en direct par l’Orchestre Terrible de Belleville, dirigé par Benoît Charest, compositeur de la partition vibrante et swing. Tout d’un coup, comme lorsqu’une œuvre classique archi-connue est jouée en concert, le public voit émerger la forme, saisit le détail de la composition en regardant les gestes des musiciens.

Il y a quelques occasions à se frotter les mains : pour la scène ou Madame Souza, la grand-mère insubmersible, accompagne les Triplettes chantantes en tapant sur les rayons d’une roue de vélo, le son est en réalité produit par un instrumentiste qui… tape sur la roue d’un vélo installé sur le plateau au milieu de l’orchestre.

Doriane Fabreg chante “Boum !”.

Une autre raison, chaque fois valable, de se déplacer à la CMD pour ce spectacle mi-film mi-récital est l’acoustique de la salle, qui assure la haute fidélité pour chaque auditeur, qu’il soit devant, derrière, à gauche ou à droite.

Le film et la musique justifiaient le déplacement. Il y a eu un supplément dont les spectateurs du film en cinéma avaient été privés. Doriane Fabreg, qui chante les airs de la partition, est revenu sur scène avec les musiciens de l’Orchestre Terrible pour ajouter deux œuvres emblématiques : « Boum ! » de Charles Trenet, et « J’ai deux amours », le grand succès de Joséphine Baker. Le swing et le sentiment à l’accent américain pour parfaire le spectacle.

Le spectacle suivra son chemin avec trois représentations à la Philharmonie de Paris pour Noël. Une salle qui joue dans la même ligue que la CMD de Soissons, en plus grande.

denis.mahaffey@levase.fr

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