Orgues d’été III – Bruno Morin

Bruno Morin descend de la tribune d’orgue.

Concert d’orgue de Bruno Morin à la cathédrale   

Pour conclure le cycle 2015 de concerts d’orgue, Bruno Morin a innové, en consacrant la première moitié du programme à Jean-Sébastien Bach, suivi après l’entracte d’une symphonie intégrale de Louis Vierne.

L’orgue de Soissons, dit-on, n’est pas adapté à la musique baroque. Mais pour Bruno Morin « C’est un orgue où on peut tout jouer. » (Son intérêt pour les orgues prestigieuses l’avait déjà amené à Soissons, mais seulement en visite.)

La « Passacaille et fugue » de Bach est une œuvre à la fois complexe et accessible, la somptueuse exploration d’un thème qui se mue en une fugue où d’autres thèmes s’ajoutent. Sa logique mathématique et musicale est rigoureuse, son expression captivante. L’organiste en a donné une lecture pleine de clarté et d’émotion. Un bref prélude de choral a suivi.

Vincent Dupont, président des Amis des orgues, l’avait dit avant le concert : alors que des extraits des compositions de Vierne font souvent partie des concerts à la cathédrale, nous allions entendre pour la première fois en entier sa 3e symphonie. Après le concert, Bruno Morin admet « J’avais envie de travailler cette œuvre, et aujourd’hui je l’ai jouée pour la première fois. » En effet, cette interprétation révèle un sens de la structure chez Vierne qui est mal servi par le choix d’extraits isolés. Un grand moment est le mouvement « Cantilène », aux couleurs chantantes et envoûtantes.

Un petit mystère : la longue pause avant le « Final ». Des auditeurs en étaient à se demander s’ils avaient mal compté les cinq mouvements. Bruno Morin explique : « Comme nous n’avions pas répété ensemble, j’ai dû d’abord indiquer quelques opérations à Vincent Dupont qui m’aidait. »

Le concert terminé, il a repris la route pour sa ville du Havre. A côté de sa carrière d’organiste, Bruno Morin trouve le temps – mais comment ? – d’y travailler dans les assurances.

denis.mahaffey@levase.fr

[Modifié le 27 août à 8h42 pour inclure le site indiqué par Dorian Dineur qui fait l’inventaire des orgues de Picardie.]

Parmi les auditeurs, un jeune homme enregistrait le concert. « C’est pour mon propre usage » explique-t-il. En effet, Dorian Dineur est étudiant d’orgue, venu d’Amiens à cette occasion. Il fait partie d’un trio de passionnés des orgues de Picardie. Leur site en fait l’inventaire.