Musique
Scènes partagées : vents et piano à la CMD
L'art de la musique de chambre
Scènes partagées : Pascal Moraguès
Le grand auditorium de la CMD se doit de porter la plus petite caresse d’un archet sur une corde, ou le moindre souffle dans une embouchure, jusqu’aux oreilles de chaque auditeur du grand auditorium. C’est dire la perfection de son acoustique.
De g. à dr. Jean-Pierre Moisseron, Pascal Moraguès, Sophie Rives, Yves Picard, Joël Déon et Julie Eschard.
Mais ce qui va pour la musique vaudrait moins pour la parole. Après une première intervention pour présenter les œuvres de son concert, le clarinettiste Pascal Moraguès revient pour admettre « On m’a demandé de parler un peu plus fort. »
Il jouait à la CMD dans le cadre de « Scènes partagées », dispositif mis en place par l’Association pour le développement des activités musicales de l’Aisne (ADAMA) afin de promouvoir la qualité de l’enseignement musical. Chaque année, un grand soliste présent au festival d’Automne de Laon s’associe à des enseignants des conservatoires et écoles de musique du département pour produire un concert, donné à Soissons et à Laon. En ceci il suit Claire Désert, Svetlin Roussev, Régis Pasquier et Jean-Pierre Collard, et Emmanuelle Bertrand.
Clarinettiste, Pascal Moraguès était rejoint par quatre instrumentistes à vent et une pianiste. Après Saint-Saëns, Poulenc (suite de 1935 d’après « Le livre de danseries » de Claude Gervaise, compositeur du 16e) et Mozart, le programme s’est terminé par une œuvre de la bien moins connue Louise Farrenc, un sextuor qui est plutôt concerto pour piano avec instruments à vent. Pascal Moraguès a parlé de ce compositeur du 19e siècle, professeur au Conservatoire de Paris. « Alors qu’on parle de parité actuellement, il faut dire que Louise Farrenc était moins bien payée que ses collègues hommes. Mais son Sextuor a eu un tel succès qu’elle a fini par recevoir le même salaire qu’eux ! »
Ces six musiciens jouent comme s’ils formaient depuis longtemps un ensemble, alors que leur rencontre est récente. Joël Déon, professeur de cor aux conservatoires et Soissons et de Laon, raconte la démarche : « En janvier nous avons reçu les partitions, sur lesquelles chacun a beaucoup travaillé, puis nous avons eu trois répétitions. »
et y accéder depuis