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Musique

Transports yiddish

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L'art de la musique kletzmer

Une chorale chante "Voyageur".

Une chorale chante “Voyageur”.

Il y a des événements musicaux qui soulèvent les auditeurs et les transportent vers un autre monde. Dès le début de « Tanz » une autre culture a ainsi apparu devant nos oreilles. Nous aurions pu nous croire dans un shtetl, village yiddish de l’Europe de l’Est d’avant-guerre, avec sa musique kletzmer aux mélodies européennes planant sur des harmonies orientales.

L'autre chorale chante en hébreu.

L’autre chorale chante en hébreu.

La soirée a commencé avec une créativité émouvante, lorsqu’une chorale d’élèves du lycée Camille Claudel, d’adolescents des centres sociaux et d’adultes du chantier d’insertion, ayant travaillé avec des animateurs, dont Iurie Morar, cymbalumiste de Sirba, a exécuté la chanson qu’ils avaient écrite et composée : « Voyager ». Une autre chorale d’adultes de Soissons et d’enfants de l’école du Tour de Ville, sous la direction de Karine Tassan, les a suivis sur la scène de la CMD. Accompagnée par le Sirba Octet, huit musiciens classiques qui se retrouvent pour jouer de la musique kletzmer, elle a fait entendre un ensemble de chants… dans un hébreu impeccable !

La violoncelliste de Sirba, Claude Giron.

La violoncelliste de Sirba, Claude Giron.

Cette musique n’allait pas lésiner sur les pâmoisons. Une musique où les émotions débordent, preuve de la vitalité de ces communautés, si loin par la géographie comme dans le temps.

Sirba a enchaîné avec une série de pièces instrumentales. Il est formé de cinq instruments à cordes, un piano, un cymbalum – instrument à clavier au son résonnant – et une clarinette. Sa musique passe du langoureux à l’effréné, et ce sont ces danses furieuses qui enthousiasmaient la salle. Elles font penser à la musique irlandaise par leur urgence. C’est comme si, dans les deux sociétés, le bonheur devait être saisi au plus vite, sous la menace d’un prochain malheur déjà à l’horizon.

Souvent, les autres instruments fournissaient un accompagnement plus sage aux étourderies de la clarinette. Philippe Berrod, qui s’y est prêté avec gourmandise, est le premier clarinettiste solo de l’Orchestre de Paris.

Fondateur de Sirba, le violoniste Richard Schmoucler a même agrémenté la soirée avec deux histoires juives, rappelant l’humour féroce du monde juif.

# Deux rabbins sont dans un taxi. L’un se tourne vers l’autre et dit, d’une voix humble, « Je vais te dire une chose. Je suis moins que rien ! » L’autre réfléchit longuement, et prend la parole à son tour : « Je vais te dire une chose. Je suis encore moins que moins que rien. » Ils contemplent leur humilité. Le chauffeur de taxi se retourne, et dit « Je vais vous dire une chose. Je suis encore moins que moins que moins que rien. » Les deux rabbins sont outrés. « Mais pour qui te prends-tu ? »

# Un jeune homme tombe amoureux. Comme cela risque d’être délicat avec sa mère, il se propose d’amener trois jeunes femmes pour les lui présenter. Le dîner a lieu, la soirée se passe bien, les trois femmes partent. « Alors, Maman, peux-tu deviner laquelle est ma promise ? » Sa mère répond sans hésiter « La brune. » « Maman, tu es merveilleuse. Comme l’as-tu su ? » Sa mère le regarde dans les yeux. « Je n’aimais pas celle-là. »

denis.mahaffey@levase.fr

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