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Musique

Un air d’opérette

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L'art du chant

Un concert peut ménager des effets plus spectaculaires que ceux d’un spectacle théâtral. C’est le cas du début de « Mirage », titre du récital donné à la CMD par la soprano Sabine Devielhe, avec l’orchestre Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth (titre également de l’album qu’ils viennent de sortir) et qui comprend des extraits et airs de compositeurs français de la fin du 19e et début du 20e siècle.

Le programme démarre sur l’ouverture de « Mignon » d’Ambroise Thomas. Elle contient la polonaise qui a rendu Thomas célèbre. La musique bondissante s’approche de sa fin, lorsqu’une femme en longue robe de mousseline gris clair, les épaules nues, arrive sur le plateau, avance et monte sur l’estrade alors que les dernières notes résonnent. C’est Sabine Devieilhe. L’orchestre recommence à jouer, et elle chante « Je suis Titania la blonde, je suis Titania fille de l’air. » – les paroles, précisément, de la polonaise du deuxième acte. Le raccourci est saisissant, et la chute non accompagnée provoque déjà des « bravos » dans la salle.

Le programme se poursuit, et la cantatrice est éblouissante. Sa voix est fine, mais elle sait tout faire, s’élançant vers les cimes sans trahir le moindre effort. Delibes, Maurice Delage, Saint-Saëns, Messager : tout est mélodique, même les passages tristes restent légers. C’est l’époque qui le veut : l’opérette, avec ses élans, est dans l’air. Seul l’Ophélie de Berlioz atteint la gravité.

François-Xavier Roth dit toujours quelques phrases à la fin de ses concerts. « Peut-être la plus belle voix de France » dit-il de Sabine Devielhe, avant de se rétracter : « Je retire le mot « peut-être ». »

denis.mahaffey@levase.fr

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