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Musique

Une chanteuse solaire

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L'art du jazz

Stacey Kent avec le saxophoniste Jim Tomlinson à la flûte.

Stacey Kent avec le saxophoniste Jim Tomlinson à la flûte.

Stacey Kent à la Cité de la musique et de la danse   

Il y a le charme, les sourires éclatants, le plaisir qu’elle dit et redit avoir à être ici, dans cette salle, avec nous. Il y a l’accent américain de ses mots en anglais, derrière ses mots en français. Il y a le physique, long et svelte, le visage à la Sarah Jessica Parker. Surtout, il y a voix de Stacey Kent, claire, séduisante, et qui sait s’écarter avec élégance et pertinence de la ligne mélodique.

Elle déploie tous ces atouts pour tenir la salle pendant près de deux heures. Le programme fait une bonne place à ses albums, faits surtout des chansons de Jim Tomlinson, à ses côtés sur scène – « mon compositeur, mon arrangeur, mon meilleur ami, mon mari ». Il est saxophoniste, au besoin flûtiste, et tient d’autres instruments à portée de main. Il accompagne à la flûte basse Stacey Kent dans une interprétation pleine de tendresse du standard de Ray Noble « The very thought of you ».

L’intérêt de l’artiste pour les rythmes brésiliens est évident, avec des bossa nova et sambas (dont la très connue « One-note samba »). Certes, ces rythmes s’intègrent à la musique, sans la dynamiter comme ils le font dans les rues de Rio.

Elle reprend avec humour « Happy talk » de la comédie musicale « South Pacific », et surtout chante la ballade-titre de « The changing lights », dont le parolier est le romancier Kazuo Ishiguro. Un narratif lyrique et désabusé :

“And we vowed to guard our dreams
From all the storms that lay ahead
From the winds of fear and age and compromise
And we laughed about the hopelessness
Of so many peoples’ lives
As we slowly moved towards the changing lights.”

Cette soirée ensoleillée a été un régal pour les inconditionnels de Stacey Kent. Pour d’autres, il y manquerait de l’ombre. Tout est soigné, tout est lisse, comme pour une tournée internationale. Même les paroles les plus mélancoliques passent avec le sourire. La salle, claire et élégante comme la voix solaire de la chanteuse, et si grande, ne module pas l’ambiance policée, y contribue même. Entendre Stacey Kent dans un club au son plus rugueux, voilà une envie qui peut vous prendre.

denis.mahaffey@levase.fr

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