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Portrait

Quand deux sculpteurs…

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L'art de deux sculptures

Daniel Amado, à gauche, reçoit Carlo Wieland.

Daniel Amado, à gauche, reçoit Carlo Wieland.

Quand un sculpteur fait la connaissance d’un autre sculpteur, de quoi parlent-ils ? Carlo Wieland et Daniel Amadou ont certes discouru sur la sculpture, mais juste un peu, car c’était à une soirée chez Daniel avec des amis, qui ont survolé bien d’autres sujets : origines suisses italiennes de Carlo, racines belges de Daniel, actualité et réminiscences de tous les invités, politique… même quelques blagues… suisses et belges.

Ils se sont tout de même rendus à la « creutte » qui est la dimension souterraine de la maison de Cuisy-en-Almont, et qui sert d’atelier et de lieu d’exposition. Les assemblages de Daniel Amadou à partir de matériaux de récupération, fil de fer, appareils ménagers, et surtout des ardoises sciées, découpées, trouées, sont rangés autour des murs ou suspendus au plafond de roche.

Daniel agit par ce qu’il appelle le « jaillissement », et fait confiance à ces pulsions, ne calculant que le choix des composants et leur mise en forme. Ses sculptures rentrent ainsi dans le domaine de « l’art brut », qui correspond à certaine candeur, un regard joueur. C’est au spectateur de voir le sens qu’il veut et peut lui-même y mettre.

Carlo Wieland s’attache plus au domaine de « l’art conceptuel », impliquant une recherche de ce qui sous-tend l’objet même, pour traduire une vision. Ses suspensions, qu’il appelle « aérials », sont faites de bandes flottantes de couleur et de fil de fer. Souvent, le vrai sujet est l’espace qu’ils délimitent. C’est encore à chaque spectateur de donner son propre sens à ces vides.

Le soir de la rencontre, Daniel a joui du plaisir que prenaient ses invités à faire tournoyer ses suspensions, à faire tinter des tubes métalliques ou un caillou sur l’ardoise.

Quand elles sont exposées, les aérials de Carlo flottent hors de portée, se modifiant lentement devant les yeux.

Daniel alterne la sculpture et une carrière de clarinettiste de jazz, alors que Carlo est préoccupé à explorer, par son art, la situation qu’il vit actuellement.

Que partagent-ils, ces deux sculpteurs mais aussi ceux qui regardent ce qu’ils font ? En les séparant de l’utilitaire quotidien, l’art permet au créateur comme au spectateur de voir derrière la réalité, et ainsi de la vivre autrement.

denis.mahaffey@levase.fr

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