Connectez-vous avec le Vase

Le Vase des Arts

Prochainement / Un printemps de théâtre

Publié

le

L'art de rompre les traditions au théâtre

Une course vertigineuse en voiture pendant Le porteur d’histoire.

Deux spectacles montrent que le théâtre peut se libérer de la tradition théâtrale qui veut un acteur pour chaque rôle, et qui laisse les voyages et leurs changements de décors au cinéma. Dans un troisième le poète Claudel revient sur sa piètre opinion de Racine.

Rémi Delieutraz tient l’écharpe rouge qui caractérise le personnage de Phèdre.

Dans Phèdre de Racine, Rémi Deleutriaz outrepasse la règle de la distribution en assumant tous les rôles. Seule une série d’écharpes, beige pour Hippolyte, rouge pour Phèdre, les distingue.

Ayant appris Andromaque par cœur, cet amoureux de Racine a décidé d’en faire un spectacle, comme de Phèdre plus tard. Selon lui « C’est la tragédie de la parole. Nous renfermons des monstres et notre langue se charge de les libérer. » Son approche donne la priorité absolue au texte du meilleur styliste de la langue française – Racine y dit de l’amour, par la bouche de Phèdre :

Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée,
C
‘est Vénus tout entière à sa proie attachée.

Phèdre, Musée Racine de La Ferté-Milon, 16 mai à 21h30 pour la Nuit des Musées.


Dans Le porteur d’histoire d’Alexis Michalik, sur une scène vide à part cinq tabourets, cinq acteurs jouent l’histoire feuilletonesque d’une bibliothèque fabuleuse, d’un trésor qui l’est encore plus. Marie-Antoinette et Alexandre Dumas interviennent. On voyage partout et dans le temps : Algérie en 2001, 1988 dans les Ardennes, 1832 en Algérie ; Villers-Cotterêts, la forêt de Versailles, le Canada, Marseille, Avignon en 1348 et les catacombes de Rome en 258.

Aucune scénographie n’encombre l’intrigue. Loin d’appauvrir l’impact visuel, ce vide l’illumine. Le spectacle ne crée pas l’illusion : le spectateur la crée lui-même.

Le Porteur d’histoire, salle Demoustier, Villers-Cotterêts, 30 mai à 20h30.


Le buste en vitrine de Paul Claudel par sa sœur Camille, exposé à Soissons en 2010.

Le jeune poète Paul Claudel avait trouvé les tragédies de Racine « injouables ». Mais quelques mois avant sa mort, en voyant Phèdre mise en scène par Jean-Louis Barrault, il a changé d’avis. Dans un article pour La Revue des Deux Mondes, Conversation sur Racine, qui prend la forme d’un dialogue entre Claudel et Arcas, serviteur dans Iphigénie, il est revenu sur ses critiques et a admis les vertus de l’alexandrin.

Sous l’égide des associations Jean Racine et son Terroir, et Camille et Paul Claudel en Tardenois, la troupe du Petit Théâtre de Montgobert prépare une lecture de ce texte. Pascal Ponsart-Ponsart sera Claudel, et les paroles d’Arcas, comme dans un rêve, seront dites par trois comédiennes, accompagnées par la flûtiste Eliane Thibault.

Le spectacle sera précédé d’une conférence de Marie-Victoire Nantet, petite-fille de Claudel, qui analysera son antipathie initiale envers Racine, le spectacle sera donné pour le Printemps du Musée.

Conversation sur Racine, musée Jean-Racine, La Ferté-Milon, 19 avril à 15h.

Continuer la lecture
P U B L I C I T É

Inscription newsletter

Catégories

Facebook

LE VASE sur votre mobile ?

Installer
×