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Théâtre

Cacher ce programme que je…

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L'art de la vitalité

Pauline Koehl balance tout au public du Mail.

Pauline Koehl balance tout au public du Mail.

L’auteur-compositeur anglais Ivor Novello avait écrit, dans une chanson de comédie musicale, que

“La vitalité, ça compte plus que
La personnalité, l’originalité, l’actualité ;
Ca change un four en tabac !”

Cette vitalité est le grand atout de l’humoriste Pauline Koehl, qui a joué dans la petite salle du Mail, plus adaptée, comme celle de Paris où l’équipe du Mail l’a découverte, au contact proche qu’elle tient à installer.

Elle joue de son corps, ses membres, les traits de son visage, ses mains et ses pieds comme si elle suivait une partition. Mais, volontairement ou involontairement, il y a quelques instants d’arrêt, presque de vide, où elle semble hésiter, avant de reprendre. En contrepoint, cela souligne sa vivacité.

« Pauline Koehl balance tout », titre du spectacle, et qu’elle explique : elle va tout dire sans se retenir, sur elle-même, sa famille, son parcours, ses échecs amoureux malgré d’énormes efforts pour séduire et satisfaire les hommes (« alors que mes copines repeuplaient la planète »).

Elle raconte ses déboires avec ses parents, qui l’ont privée de l’expérience de lutte pour les convaincre. « Tu veux être comédienne ? Alors on te paie une école de théâtre à Paris. » Elle se redresse, furieuse, et répond « D’abord, je termine ma licence ! »

Elle identifie ses comportements contradictoires, en se voyant dans la catastrophique Monique, aussi buveuse qu’empoisonnante. Elle se situe enfin « entre Mère Thérèse et Monique-ta-mère ».

Le public l’a aimée, s’enthousiasmant progressivement comme s’il attendait de voir cette inconnue faire ses preuves.

Inconnue ? Pauline Koehl avait tout de même aidé Sabrina Guédon à présenter le programme de la saison du Mail avant l’été. Ce genre d’animation est toujours un peu bancal : il fait bien alléger la présentation de tant de spectacles, mais en même temps les interruptions peuvent sembler un peu vaines. Au moins cela avait donné un avant-goût de la vitalité de l’artiste (aidée par Vincent Dussart déguisé en rocker aussi usé que Johnny).

Elle y a été l’objet d’un subterfuge, qu’explique Sabrina Guédon. « Nous avions déjà prévu ce rendez-vous de novembre avec son producteur, mais elle n’était pas au courant. Alors il a fallu tout cacher. Toute la journée nous avons dû lui cacher les plaquettes du programme. »

A la fin de la présentation, soudain son visage était apparu sur l’écran avec le titre du spectacle, et la présentation avait pris fin avec sa surprise et sa joie – mais elle avait gardé sa distance professionnelle. En revenant pour tout balancer, elle a pu grandement justifier l’invitation.

denis.mahaffey@levase.fr

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