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Théâtre

Chiens fous font la cuisine

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L'art du spectacle gastronomique

« Cuisine et confessions » au Mail

Quelle trouvaille, pour inaugurer le désormais renommé « Salon du blog culinaire », que ce spectacle où la cuisine se met en scène. Comme les programmes de télévision qui abondent jusqu’à sur la chaîne Arte,  « Cuisine et confessions » célèbre la préparation de la nourriture plus que sa consommation, mais en intégrant la danse, les acrobaties, l’humour et l’émotion. Le menu ici se limite à des pâtes et un gâteau à la banane, cuisinés en direct et servis aux spectateurs à la fin, avant-goût du buffet inaugural du Salon qui les attendait en bas.

Neuf artistes de cirque de la compagnie montréalaise « Les sept doigts de la main », de diverses origines nationales (c’est le propre du cirque), font un spectacle loin de l’esbroufe convenue du cirque traditionnel. Tout est rythmé, chorégraphié, poétique. Les tours d’équilibre, de saut périlleux, de jonglage sont exécutés avec une jolie légèreté, souvent simultanément, sollicitant l’œil de tous les côtés. La troupe forme un bel ensemble, mais les individualités sont évidentes. Chacun a aussi son moment sous les projecteurs, star le temps d’un solo ou d’un duo. C’est comique, puis soudain lyrique, comme lorsque des torchons volètent autour de la femme suspendue à une élingue.

Tout en s’entraidant ou se rivalisant, se chamaillant ou se jouant des tours, ils se démènent autour du décor, une cuisine qui occupe le fond du plateau sur toute sa hauteur. Progressivement, des plats sont préparés.

Ce n’est pas tout. Chaque homme, chaque femme contribue à la bande sonore tonitruante, pour se confier. Ces récits concernent aussi bien un baiser au Nutella que la disparition d’un père pendant la dictature dite par un Argentin, qui ponctue ses paroles de quelques tours impressionnants sur le mât chinois : tête en bas, il se laisse soudain glisser jusqu’à quelques centimètres du sol, réplique de la violence qu’il raconte.

Par sa jubilation corporelle ce spectacle illustre parfaitement la remarque de la journaliste canadienne Paquerette Villeneuve, relevant une qualité de « chien fou » chez ses compatriotes, par rapport aux Français plus mesurés.

Au buffet, un élève de l’école hôtelière prépare des choux. Il bande les muscles de ses bras pour y injecter une crème caramel, comme s’il était sur la scène en haut. Il le fait devant tout le monde, preuve encore que la cuisine, non pas les plats, est le sujet ici, comme sur les blogs. Je mange le mien en sortant du Mail.

[Modifié le 24/11/15 pour remplacer “de diverses nationalités” par “de diverses origines nationales” .]

denis.mahaffey@levase.fr

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