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Théâtre

Les frustrés en scène

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L'art du vaudeville

Marie-Christine Lefort et Emmanuel Decharte.

Marie-Christine Lefort et Emmanuel Decharte.

« Monsieur chasse » de Georges Feydeau, au Mail

Derrière l’élégante et amusante agitation d’une pièce de Feydeau, le vrai sujet est toujours le même : la frustration sexuelle. Chacun cherche à prendre sans se faire prendre, ce qui s’avère bien trop compliqué. Les couples n’arrivent pas à l’accouplement.

Au milieu du décor de « Monsieur chasse », entre les quatre portes par lesquelles les personnages entrent, sortent, font irruption, se sauvent, il y a un grand lit, lieu de désir pour les différents couples illicites, mais où ils n’arrivent jamais à se rejoindre. Seuls à s’y trouver ensemble, deux hommes, par mégarde : loin de Feydeau, à son époque, de mettre en question l’hétérosexualité impérieuse.

Le ballet des saluts après le spectacle.

Le ballet des rappels.

La mise en scène de Jean-Pierre Tribout est nerveuse, comme il se doit pour un vaudeville, presque chorégraphiée, rapide à couper le souffle, en mouvements comme en paroles. Elle reflète ainsi les tracas incessants des personnages.

Après le spectacle, les comédiens ont fait un « bord de scène » pour un groupe d’élèves en option théâtre au lycée Nerval, et pour les spectateurs qui voulaient rester. Les questions ont été percutantes, les réponses éclairantes pour ceux que fascine le théâtre. A la question « Comment vous préparez-vous pour un rôle ? », Marie-Christine Lefort a répondu « Il s’agit de faire la rencontre entre le texte, qui est comme une partition, et moi-même, la carcasse, telle que je suis. » Il ne s’agirait pas pour le comédien de se perdre dans un personnage, mais de s’y retrouver.

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Jean-Pierre Tribout répond aux questions des lycéens.

« Changez-vous parfois la mise en scène ? » Jean-Pierre Tribout dit ne pas le faire après la mise en place du début. « Parfois dans un spectacle de petites choses changent au fur et à mesure ; ça s’appelle le « décalage ». Eh bien, je peux dire qu’après cent cinquante représentations, il n’y a aucun décalage ici. » Nous voyons ce tourbillon de désirs inassouvis et de frilosités bourgeoises tel qu’il a été à sa création en 2012.

denis.mahaffey@levase.fr

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