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Théâtre

VO en Soissonnais Acte 1 : La femme et les femmes

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L'art du festival

Thème défini pour « VO en Soissonnais » 2017, qui vient de se terminer : la Femme. Parlant de la méthode de sélection, Jean-Pierre Pouget, président de VO, avait pourtant dit en 2015 que « ce sont les coups de cœur de l’équipe de bénévoles. Nous trions pour en choisir une dizaine. » Sans thème alors.

L’approche a-t-elle changé ? Ou ces coups de cœur se sont-ils naturellement portés sur un sujet dans le vent du temps ?

Le programme pour cette édition aborde le thème de bien des angles : la transmission mère-fille (« Elle(s) ») ou intergénérationnelle (« J’ai de la chance »), la transition enfant-femme (« Cortex »), le jeu de rôle (« Comment va le monde ? »), l’éveil d’intérêt pour « l’autre » (« Jongle »), la rivalité homme-femme qui se résout (« Zwaï »), l’effacement de la frontière masculine-féminine (« Toute ma vie j’ai fait des choses que je ne savais pas faire »), l’amour le long d’une vie de femme (« A mes amours »).

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Marie Thomas devient Sol.

VO aime démarrer sur une fête du langage – pensez à Yanowsky et Parker en 2007 – où le spectacle est porté par l’énergie des mots, tout message passant dans les interstices. « Comment va le monde ? », spectacle d’ouverture, est un séisme de calembours qui surgissent en flot continu (« un peuplier » ne peut être qu’« un peu plié »). Marie Thomas (vue dans « Oleanna » en 2011) reprend avec maîtrise des textes de Marc Favreau, clown québécois et écologiste. En préface, habillée en femme, elle se travestit pour devenir « Sol », clown-clochard. A la fin, elle fait l’inverse. C’est comme un acte de courtoisie pour dire « Je quitte mon état de femme pour assumer cet autre rôle. »

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Juliette Plumecocq-Mech

 

Dans « Toute ma vie j’ai fait des choses que je ne savais pas faire » de Rémi de Vos, auteur habitué de VO, Juliette Plumecocq-Mech, actrice « atypique » lit-on, c’est-à-dire à l’aspect autant masculin que féminin, joue le rôle d’un homme agressé dans un bar, et qui évoque son sentiment de persécution sur un ton incantatoire. Elle double le texte d’une extraordinaire performance physique, le corps toujours par terre dans des positions inconfortables. C’est un des temps les plus forts, les plus oppressants, du festival, qui ne veut pas quitter la mémoire ensuite.

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Andersen décore le sapin.

La compagnie L’Echappée de Didier Perrier est venue d’Amiens présenter « La petite marchande d’histoires vraies » pour le jeune public. Un auteur de contes, Andersen, écrit le soir dans le camp de réfugiés où il est travailleur humanitaire. Il y rencontre une réfugiée jeune, fougueuse et difficile. La fiction les aide à dénicher l’espoir dans la misère, mais sans empêcher la fille de mourir de froid. Un spectacle lumineux, mêlant le jeu, le chant, la vidéo, le théâtre d’ombres et d’autres effets visuels pour évoquer des contes de Hans Andersen.

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Des cubes, mais où sont les boules ?

Dans « Jongle » pour les tout petits, elle, elle aime les cubes, alors que lui ne jure que par les boules. Elle empile, il fait rouler. Il chaparde un cube pour en faire une boule approximative, elle aplatit une boule. Ils se chamaillent. Puis font un échange timide, entamant un processus qui, pensent les adultes présents, les amènera à ranger cubes et boules. Le spectacle est alerte, un mélange d’acrobaties et de danse, avec une belle déclinaison du maniement de cubes, boules et corps humains.

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Jessica Fanhan dans “Elle(s)”

« Elle(s) », écrit et joué par Sylvie Landuyt avec Jessica Fanhan, montre une mère écrasée par sa propre situation et qui ne transmet pas son savoir-être de femme. La fille doit alors s’inventer, en se référant au mythe d’Isis, qui a dû rassembler les morceaux de son amant Osiris trucidé. Les deux personnages restent parallèles, sans vrai contact. La mère évolue au fond, la fille se démène dans sa quête. Un message fort, et pourtant c’est le spectacle (pourtant primé ailleurs) qui a suscité le moins d’enthousiasme dans la salle. Tout y est sauf une émotion partagée par la salle. L’humanité des acteurs n’a pas touché le public, peut-être ce soir-là seulement. Les applaudissements n’ont été que courtois, les commentaires à la sortie défavorables, perplexes, parfois exaspérés.

*** Entracte ***

denis.mahaffey@levase.fr

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