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Le Vase des Arts

Vingt-cinq ans partout ! : Orchestre de Picardie

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L'art de la musique symphonique

Edgar Moreau avec Arie van Beek

Le concert de l’Orchestre de Picardie à la CMD s’est trouvé être la fête d’une classe d’âge. Fanny Mendelssohn a écrit son Ouverture à l’âge de 25 ans ; Schubert avait 25 ans quand il a composé sa symphonie « inachevée » ; Edgar Moreau, soliste du concerto pour violoncelle n° 2 de Haydn, a 25 ans. Même leur frère aîné, Rémi Bricout, compositeur de Boutures et Faufilures, n’en a que 30.

Est-ce le fait de savoir que Fanny est la sœur de Félix qui suggéreraient une parenté de style ? Le sien est vigoureux et dansant, une découverte pour ceux qui ne la connaissaient pas.

Le célèbre concerto pour violoncelle de Haydn est une œuvre qui donne un tel sentiment de maturité, d’achèvement, que l’inattendu du concert est d’entendre le jeune soliste Rémi Moreau – qui a des mains d’une conformation exceptionnelle – jouer avec une telle aisance, comme s’il avait déjà vécu tout ce que dit cette musique. En bis, entouré des autres instrumentistes, attentifs à chaque note, il a joué du Bach pour violoncelle solo.

Arie van Beek présente Rémi Bricout.

Rémi Bricout, présent dans la salle, a présenté les trois minutes de musique qui, le public l’a appris, lui ont pris « quelques mois » à composer. Arie van Beek a expliqué que, devant une nouvelle œuvre contemporaine, son orchestre avait d’abord du mal mais, après quelques répétitions, commençait à comprendre la structure de l’œuvre, son sens. « Vous », rappelle-t-il, « vous allez l’entendre une seule fois, alors ce sera encore plus difficile pour vous. » En réalité, les rythmes brusques et les dissonances de ce morceau font partie d’une texture symphonique classique dont émergent des sonorités percutantes.

Le concert a pris fin avec les deux mouvements de la 8e symphonie de Schubert. Comment résister à son ouverture par une mélodie paisible mais avec une pointe de tristesse, qui finit par glisser vers une autre mélodie plus sautillante sur son accompagnement syncopé. Pourquoi « inachevée » ? Parce qu’il n’y a que deux mouvements. Mais cela n’empêche pas l’œuvre de posséder une complétude absolue. Qui voudrait un rajout après la fin radieuse ?

Les mains d’Arie van Beek

La musique jouée en salle devient, surtout pour des œuvres aussi connues que le concerto de Haydn et la symphonie de Schubert, une analyse visuelle, un spectacle. Les musiciens jouent, révélant la structure de la musique, et le chef d’orchestre en décortique ses nuances par son gestuel.

Arie van Beek, chef rotterdamois, est toujours jovial, un petit sourire sur les lèvres, un grand sourire dans les yeux. Ses mains – il dirige sans bâton – donnent leur propre spectacle le long de la musique. Elles volent comme des oiseaux, volètent comme des papillons, pointent comme s’il choisissait parmi des candidats, somment fermement comme s’il marquait la fin de la récréation, pincent les index et pouces comme s’il détachait un linge d’une planche à laver, et elles se lèvent et s’écartent pour saluer la grandeur de l’univers. Ainsi il obtient des musiciens une précision de ton qui rend toute partition transparente.

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