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Exposition

Nampteuil-sous-Muret : L’art éphémère qui perdure

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L'art de l'éphémère

Wast ed Dar de Salim Le Kouaghet (2012)

En 2008, un sentier qui s’étend entre les marais et les coteaux de la vallée de la Crise en boucle entre Nampteuil-sous-Muret et Muret-et-Crouttes, est devenu un lieu d’exposition de « land art » ou arts en nature. Chaque année, l’association du Sentier de la Crise invite des artistes à contribuer des œuvres « éphémères ». Comme certaines résistent pendant des années, l’exposition s’enrichit progressivement. L’édition 2019 vient d’être inaugurée à la ferme de la Berque à Nampteuil. De nombreuses nouvelles œuvres ont été ajoutées, généralement en matières naturelles qui dureront seulement le temps que les éléments les épargneront.

Chaque septembre l’association du Sentier d’art en Vallée de la Crise organise une visite le long de ses 5 km, pour inaugurer les nouvelles installations ajoutées à la collection.

Quoi ma gueule ? de Monique Picavet

Une évolution se fait remarquer, entre les premières années du projet, quand des artistes professionnels se chargeaient de produire des œuvres plus abstraites, et le présent, avec des artistes amateurs qui ont davantage recours aux trouvailles et à l’humour. Quoi ma gueule ? de Monique Picavet se moque gentiment des masques de l’art premier.

En contraste, Wast ed Dar, de Salim Le Kouaghet, datant de 2014, est un exemple de sa série d’évocations de l’âtre central d’une maison arabe. La construction commence à dégringoler doucement, les couleurs perdent de leur brillance, sans rien enlever à la puissance de l’image de ce qui fait un foyer.

D’autres œuvres précédemment installées sont devenues de simples accumulations de branchages ou des tas de rochers – sur un de ces tas des taches rouges subsistent, de la peinture sûrement, mais qui font penser à un autel de sacrifices peut-être humains.

Arbrabesque de J-L Sendron

Ce bouillonnement d’idées ne fait pas ignorer le paysage de la vallée, ses champs et ses bois, ni l’église de Muret s’érigeant en haut au loin, qui n’attendent que le pinceau d’un peintre paysagiste pour passer de la nature à l’art.

En 2016 Jean-Luc Sendron avait installé son Arbrabesque, triangle rempli de coupes en section d’un tronc d’arbre d’aspect rococo. Avec le temps et la météorologie, il prend un air de remplage de pierre pour une église. L’artiste, commentant l’avis selon lequel le caractère éphémère de l’art dans la nature serait en contradiction avec la vocation de l’art à conférer quelque chose d’éternel sur ses sujets, avait rappelé que « l’éternité est une succession d’éphémères ».

Association du Sentier d’art en Vallée de la Crise

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