Sans ces fouilles officielles, l’auteure fait donc à sa façon le diagnostic du sous-sol à partir des vestiges découverts au gré des destructions et reconstructions depuis des siècles. A commencer par l’Hotel-Dieu, « installé là avant le début du XIIIe siècle, écrit-elle. L’établissement a été évacué en 1908, et une démolition partielle commença en 1910, pour construire le marché couvert. » Elle évoque aussi et entres autres la pierre d’Isis trouvée sous cet Hôtel-Dieu, la muraille romaine entre les rues Charles Desboves et Saint-Antoine, un sol de maison romaine intact à 2,80 m sous l’ex café de la Paix, mais aussi plusieurs tronçons de chaussées romaines, notamment celle qui reliait Milan à Boulogne et qui traversait Soissons du sud au nord.
Geneviève Cordonnier en conclut : « Tout ce terrain est un amalgame de deux millénaires d’occupation et il est certain que si l’on donnait suite au projet “parking”, les services officiels d’archéologie ne manqueraient pas d’exercer le droit de surveillance que la législation leur accorde. » C’est ici une conclusion qui n’engage que l’auteure des deux articles, mais pourrait-elle être différente 40 années plus tard ? Comme le dit le maire Alain Crémont dans l’attente du rapport archéologique : « La balle n’est plus dans notre camp, mais si on veut repeupler le cœur de ville, il faut de toutes façons des places de parking. » Peut-être faudra-t-il alors reconsidérer un autre projet d’aménagement ? A noter que Jean-Michel Wilmotte, l’architecte de la réhabilitation du cœur de ville, s’est pour sa part prononcé pour un parking aérien place de l’Evêché, un autre lieu de l’histoire soissonnaise qui serait dans tous les cas à redécouvrir.