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Place Marquigny : Quand l’histoire se répète 40 ans après

Pour son projet de parking souterrain sous la place Fernand-Marquigny, la Ville de Soissons attend avec impatience le diagnostic archéologique qui sera rendu fin décembre (voir le Vase communicant n° 278). Est-il possible d’anticiper les conclusions ? Peut-être bien, si l’on considère que comme toujours l’histoire se répète et que l’on se replonge dans les archives de la cité, ou plus précisément ici les archives de la Société Historique de Soissons.

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1914 : La même rue de l’Hôtel-Dieu après les bombardements (Fonds Vergnol).
1919 : La même rue de l’Hôtel-Dieu après les bombardements (Fonds Vergnol).

En « fouillant » dans ses archives, la SHS a pour sa part fait un autre type de découverte. Elle a ressorti deux articles parus dans l’Aisne Nouvelle en 1979 et qui font étrangement écho à l’actualité 40 années plus tard : « Le projet de parking souterrain et de marché en sous-sol dans le cadre de “Soissons ville moyenne”, envisagé sous la place F. Marquigny a déjà fait couler beaucoup d’encre… Nous pensons qu’il est temps de faire un inventaire sur ce qui a déjà été trouvé sous la place. » Cette phrase est bien l’introduction d’un des deux articles écrits en 1979 par Geneviève Cordonnier, alors auteure d’une rubrique dans le journal local.

Elle précise dans son papier nommé « Le dessous de la place Fernand-Marquigny » : « La vaste entreprise de reconstruction (NDLR : après 1918) a été nulle pour l’archéologie, aucun entrepreneur ou ouvrier n’a fait de découvertes, ou plus exactement n’a su voir, et la localité n’avait plus d’archéologue. D’autre part, il fallait faire vite… » Geneviève Cordonnier confirme finalement qu’aucune fouille n’a été réalisée officiellement à cet endroit : « Sur ces deux emplacements (NDLR : place Marquigny et square Saint-Pierre), les entreprises de 1918 se sont bornées à effondrer les voûtes des caves qui gênaient, puis à les combler, avec les matériaux des constructions détruites. (…) La reconstruction de Soissons après 1919 ne s’est pas faite de manière méthodique : chaque propriétaire a rebâti à son gré, les chantiers étaient épars, ce qui fait qu’on n’a jamais pu voir de grands espaces affouillés. »

Sans ces fouilles officielles, l’auteure fait donc à sa façon le diagnostic du sous-sol à partir des vestiges découverts au gré des destructions et reconstructions depuis des siècles. A commencer par l’Hotel-Dieu, « installé là avant le début du XIIIe siècle, écrit-elle. L’établissement a été évacué en 1908, et une démolition partielle commença en 1910, pour construire le marché couvert. » Elle évoque aussi et entres autres la pierre d’Isis trouvée sous cet Hôtel-Dieu, la muraille romaine entre les rues Charles Desboves et Saint-Antoine, un sol de maison romaine intact à 2,80 m sous l’ex café de la Paix, mais aussi plusieurs tronçons de chaussées romaines, notamment celle qui reliait Milan à Boulogne et qui traversait Soissons du sud au nord.

Geneviève Cordonnier en conclut : « Tout ce terrain est un amalgame de deux millénaires d’occupation et il est certain que si l’on donnait suite au projet “parking”, les services officiels d’archéologie ne manqueraient pas d’exercer le droit de surveillance que la législation leur accorde. » C’est ici une conclusion qui n’engage que l’auteure des deux articles, mais pourrait-elle être différente 40 années plus tard ? Comme le dit le maire Alain Crémont dans l’attente du rapport archéologique : « La balle n’est plus dans notre camp, mais si on veut repeupler le cœur de ville, il faut de toutes façons des places de parking. » Peut-être faudra-t-il alors reconsidérer un autre projet d’aménagement ? A noter que Jean-Michel Wilmotte, l’architecte de la réhabilitation du cœur de ville, s’est pour sa part prononcé pour un parking aérien place de l’Evêché, un autre lieu de l’histoire soissonnaise qui serait dans tous les cas à redécouvrir.

1925 : La place Marquigny en pleine reconstruction vers 1925. La rue de l’Hôtel-Dieu subsiste encore et un bout de mur de l’ancien Hôtel-Dieu est toujours visible à gauche (Fonds Vergnol).

La contribution de la SHS

La Société Historique de Soissons a apporté sa contribution aux fouilles archéologiques du sous-sol de la place Fernand-Marquigny en fournissant plusieurs photos aériennes d’avant 1918, des plans du cadastre de 1846 comparés au cadastre actuel, des photos d’avant et après les bombardements puis de la reconstruction. Le président Denis Rolland avait partagé la conclusion en mai 2019 « qu’il existe un habitat très dense sous la place (…) avec un second niveau de cave datant du Moyen-Age, mais aussi une partie de l’Hôtel-Dieu avec sa chapelle. »

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Quand les musiques actuelles débarquent à la campagne

Trois amis ont créé Troc’son Productions. Ils sont bien décidés à propager la musique festive et actuelle en milieu rural, à commencer par les concerts du P’tit Troc’son organisé le 1er avril à Braine.

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Le 1er P’tit Troc’son est organisé le 1er avril à Braine : 4 concerts dont Eko (© Franck Alleron - Vers Solidaires 2018).

Les événements musicaux, familiaux, multiculturels et accessibles au plus grand nombre en terme de prix d’entrée ne sont pas si courants sur le territoire. Il y a bien le festival Berzyk pour le Soissonnais ou Woodrock dans le Laonnois, et si on se concentre sur le Val de l’Aisne, ils sont trop rares voire inexistants. C’est dans cet esprit que trois amis ont monté leur association : Troc’son Productions. L’idée, Renaud Douy, Yohann Baston et Marie-Liesse Kneppert l’avaient déjà en tête depuis longtemps. Ils ont créé l’asso en 2021, ils ont laissé passer les épisodes de la crise sanitaire, puis ils ont décidé de se lancer l’été dernier. Leur motivation : « Organiser des événements musicaux qui mettent en avant les musiques actuelles et plus encore en milieu rural, explique Renaud, le désormais président de Troc’son Productions. Nous voulons démontrer qu’il n’y a pas que dans les villes qu’il se passe des choses. Les gens pourraient justement venir le constater sur notre territoire rural, en l’occurrence celui de la communauté de communes du Val de l’Aisne. L’intérêt est aussi d’y amener des projets qui réunissent le milieu associatif, les collectivités et les producteurs locaux. » 

Yohann, Marie-Liesse et Renaud : les fondateurs de Troc’son Productions.

Forte de ces convictions, l’association propose alors un événement principal, un rendez-vous estival qu’elle veut instituer tous les quatrièmes week-ends de juillet. Ce festival de musiques actuelles se nommera La Guinguette Troc’son, il se déroulera cette année le 22 juillet aux abords du château de Ciry-Salsogne. Comme son nom le laisse à penser, l’ambiance sera à la fête populaire sur un grand espace en herbe avec mât central, ballots de paille et guirlandes lumineuses. 

Mais avant cela, Marie-Liesse, Yohann et Renaud mettent sur pied une première soirée de concerts appelée Le P’tit Troc’son : samedi 1er avril à partir de 19h, au foyer rural de Braine. « Cette première manifestation imprimera la couleur des événements que l’on veut organiser : de la musique festive mais de qualité, avec un tarif d’entrée libre pour que la culture soit ouverte à tous dans les campagnes, souligne Renaud. La soirée en amènera d’autres dans l’année, à chaque saison par exemple. Celle-ci est réalisée en partenariat avec le foyer rural de Braine car il faut savoir que cette petite ville d’un peu plus de 2 000 habitants possède une très belle scène et une très belle salle de 300 personnes. » 

Au programme du P’tit Troc’son : Eko (rock fusion – Soissons, Chauny, Saint-Quentin), A kind of (blues rock – Soissons), Dolmen (stoner rock  – Acy, Braine, Billy-sur-Aisne) et OPA (orchestre punk de l’Aisne – Laon). 

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« Un meurtre à Soissons » : Sing Sing mène l’enquête

Le groupe vocal Sing Sing et sa directrice Nathalie Doyhamboure tournent un film dans la cité du Vase. « Un meurtre à Soissons » sera projeté au cinéma le 25 juin et le 2 juillet.

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Le groupe vocal Sing Sing tourne son film. Ici une scène dans la crypte Saint-Médard.

Un corps a été retrouvé dans un grand vase devant Saint-Jean-des-Vignes… Que chacun se rassure, ceci n’est pas le dernier fait divers sanglant survenu à Soissons, il s’agit du départ de l’intrigue du film tourné par le groupe Sing Sing. Simplement et justement intitulé « Un meurtre à Soissons », il est le dernier projet mené par la troupe vocale. Habituellement exercé à la scène et même aux clips que Sing Sing met en boîte tous les ans, le groupe est passé cette fois au tournage d’un plus long métrage. L’idée est sortie de l’imagination même de sa chef d’orchestre, Nathalie Doyhamboure : « J’avais envie de faire un film sous la forme d’un moyen-métrage depuis des années, explique-t-elle. Le déclic a eu lieu après avoir vu avec mon ami Florence Corcy le film « Mort sur le Nil » de Kenneth Branagh, car nous sommes toutes les deux fans du personnage Hercule Poirot et de ses enquêtes. On a pensé à retranscrire une enquête à Soissons en y intégrant ses légendes et son histoire. Nous avons alors contacté Marie-Laure Fastrez qui a l’habitude d’écrire des sketchs pour les spectacles de Sing Sing. Une semaine plus tard, elle nous livrait le scénario de 30 pages, puis Florence et moi avons écrit les dialogues. »

Sur le site de l’ancienne abbaye Saint-Médard, l’équipe d’AFAM Prod tourne une scène où le gardien de la crypte, alias Serge Berger, accueille les deux enquêtrices, Sabrina Dos Santos et Christelle Proth-Dautriche.

La trame était lancée, fallait-il en trouver les acteurs. Nathalie n’est pas allée chercher loin, son idée était de toute façon d’intégrer la trentaine d’adhérents du groupe. Mais comme chez les pros, un casting et des auditions ont permis de distribuer les rôles. « Tout le monde joue, souligne-t-elle, c’est un film participatif, il y a même une centaine de figurants au total. » Et toujours comme des pros, la chef d’orchestre a fait appel à la jeune société de production soissonnaise, AFAM Prod, pour la réalisation et le montage. L’équipe composée, le tournage pouvait être lancé. Il a débuté en septembre et se terminera en avril après les 28 scènes du script. L’intrigue commençant à la mort d’un professeur de maths du lycée Saint-Vincent-de-Paul, l’établissement a alors ouvert ses portes à toute l’équipe et s’est mué en plateau de tournage. D’autres lieux ont servi de décors au film, comme les pompes funèbres Patrick Moitié, la Bourse aux Grains, le cinéma Clovis ou la rédaction du journal l’Union.

L’équipe au complet pour ce jour de tournage dans la crypte Saint-Médard, avec Nathalie Doyhamboure, directrice de Sing Sing, Fabio à la caméra, Amine au son et Antoine à la lumière et au clap.

Mais le rôle principal ne serait-il pas la ville de Soissons elle-même ? « C’est l’élément central de l’histoire, répond Nathalie. Le film sera diffusé après le spectacle de fin d’année de Sing Sing et il a été écrit en lien avec le thème général, à savoir une balade touristique en Soissonnais. » A défaut de guide touristique, le spectateur sera donc emmené dans les lieux emblématiques de la cité du Vase, dans les pas de la commissaire et de l’inspectrice qui mènent l’enquête et déchiffrent les légendes de la ville. Dernier théâtre de tournage en date : la crypte de l’abbaye Saint-Médard où l’histoire de France a tout simplement débuté. « Avec les décors que nous offre Soissons, on a juste à poser notre caméra et nos lumières », confie la directrice de Sing Sing.

Première projection du film « Un meurtre à Soissons » (durée 1h) : dimanche 25 juin à 14h, au cinéma Clovis de Soissons, une semaine après le spectacle du groupe Sing Sing, samedi 17 juin à 20h, salle Prestige à Cuffies. Deuxième projection du film : dimanche 2 juillet à 14h, au cinéma Clovis.

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Retraites : la rue donne de la voix

1 500 à 2 000 manifestants ont défilé dans le centre-ville le 7 février. Soissons était à cette occasion le rassemblement départemental et intersyndical contre la réforme des retraites après les deux précédents rendez-vous de Saint-Quentin et Laon.

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Après le rassemblement de 3000 personnes le 31 janvier, près de 2000 manifestants ont défilé le 7 février dans le centre-ville de Soissons.

Ce rassemblement départemental n’aura cependant pas concentré autant d’opposants au projet du gouvernement que la semaine précédente, mardi 31 janvier, quand 3 000 personnes avaient rallié le rond-point de l’Archer. Pour autant, le rejet de la réforme s’est bien fait entendre dans les rues de Soissons, de la sous-préfecture à l’hôtel de ville en passant par la place de la République. Le cortège s’est même distingué par son ambiance colorée, condensée et revendicatrice à coups de slogans percutants.

Les chants font aussi partie de l’atmosphère des manifestations. Composée par certains syndicats, ici la FSU, on a pour exemple entendu sur l’air de « La chanson de Prévert » de Serge Gainsbourg : « Oh je voudrais tant que tu te souviennes, Cette retraite était la tienne, Avant 62 ans je crois, C’était jusqu’en 2023 (…) ». Ou encore du Georges Brassens sur l’air de « Putain de toi » : « Toi et tes potes tes banquiers tes ministres, Vous avez décrété qu’on était trop gâté, Tout est bon la planète, l’illusion de la dette, Vous mentez pour mieux nous déplumer. » Et sur Lily de Pierre Perret ça donne : « Dans le système conçu pour financer, Congés payés, sécu et puis retraite, Il faudrait que le CAC 40, Plutôt que d’assurer sa rente, Assume tout ce qu’il doit régler/On l’attendait notre retraite Manu, T’en as diminué la durée, vendu, Après l’travail c’est le cimetière, Tu crois qu’on va se laisser faire, Maquereaux, le peuple est dans la rue. »

D’accord ou non avec la réforme des retraites, elle encourage dans tous les cas l’esprit de créativité. Celui-ci a de nouveau été sollicité avec une autre journée de mobilisation programmée à ce jour le 16 février, suivie par une autre manifestation de l’intersyndicale annoncée le 7 mars.

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