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Prochainement / Conférence Eric Fiat : “accueillir la fatigue”

Chaque année Jalmalv, association pour l’accompagnement de personnes gravement malades et en fin de vie, organise une conférence grand public. Cette année, elle a invité le philosophe Eric Fiat à revenir pour la troisième fois. Son thème : « La fatigue ».

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Eric Fiat au Mail en septembre 2015.

C’est chaque fois ainsi : Eric Fiat soulève un sujet tellement vaste qu’il paraît impossible à cerner en une heure de demi ; puis il se met à le commenter et à l’analyser, et la signification et les implications émergent à travers ses propos à la fois savants, élégants, surprenants et pleins d’humour. Son discours est toujours accessible, ses exemples éloquents. D’exégèse en clins d’œil, le thème commence à prendre du sens pour ceux qui écoutent. Comment ne pas avoir compris ce qui est si clair ? Pourquoi ne pas l’appliquer dans la vraie vie, une fois sorti de la conférence ?

Il a adopté cette approche en 2017 avec « La peur », en la survolant et en identifiant les différentes formes qu’elle prend. Cette fois, il aborde la question de la fatigue.

« Je suis fatigué ! » : dit-on en se levant, en travaillant, en se couchant, en n’arrivant pas à dormir ou en sortant d’un sommeil trop lourd.

Vue ainsi, la fatigue serait un adversaire à confronter dix fois par jour, à vaincre pour ne pas en être vaincu. Il faudrait être Superman pour écraser la fatigue.

Eric Fiat considère ce frein à l’activité perpétuelle surtout comme révélateur de notre condition humaine. Il y voit « l’émouvante attestation de l’effort que nous faisons pour accomplir notre dur métier d’exister ». Le repos est difficile à trouver pour l’être humain, taraudé par son intelligence et qui lutte contre ses instincts.

Vue sous cet angle, la fatigue serait plutôt à recevoir comme un bienfait, un moyen pour chacun de récupérer ses forces au lieu de les épuiser.

Une bonne fatigue dit « Arrête ! » au corps, qui doit l’accueillir au lieu de résister. Après un travail bien fait, une victoire sportive, un élan amoureux, la fatigue rend possible un repos qui fait du bien, restaure la forme, donne du cœur pour recommencer.

Certes, il y a, rappelle Eric Fiat, de « mauvaises » fatigues aussi. Celles-ci viennent plutôt de situations stressantes au travail, d’une mauvaise organisation, et aussi de la surveillance constante de la qualité de ce que fait la personne. Subissant l’évaluation constante, elle doit non seulement faire le travail, mais faire voir qu’elle l’a bien fait. Le surmenage ne fatigue pas, il éreinte.

Dans le cadre de la conférence Jalmalv, Eric Fiat doit aborder plus précisément la fatigue des malades, comme celle des soignants et des accompagnants.

Pour Eric Fiat, le soulagement qu’apporte le repos n’est pas le seul résultat de la fatigue. Il identifie une sorte de « rêverie », dans laquelle l’être humain « laisse le monde et les autres venir à lui. Il se laisse aussi lui-même venir à lui, car lorsqu’on écoute les leçons qu’elle a à nous donner, la fatigue nous place dans une allure de vie plus calme, plus attentive et notre for intérieur s’enrichit. »

Enfin, « assumer nos fatigues, c’est assumer notre finitude, notre humanité. »

Conférence d’Eric Fiat dans la grande salle du Mail, 8 novembre à 20h.

Entrée gratuite.

LIEN VERS L’AGENDA

Bénévoles présents et anciens de Jalmalv autour des trois médaillées, avec Alain Crémont, maire de Soissons, et Philippe Fontaine, président de l’association.

Cet événement coïncide avec les vingt ans d’activité de Jalmalv. La première réunion de ce qui allait devenir Jalmalv, hébergée par l’Amsam, a eu lieu en 1996. Bénédicte Wambergue de l’Amsam a été la coordonnatrice. Evelyne Huber a repris ce rôle en 1997, et a contacté Monique Dumas, présidente de Jalmalv Saint-Quentin. « Jalmalv en Soissonnais » est née. La première formation à l’écoute a commencé en janvier 1998, et cette exigence est restée une constante. Il faut savoir comment accompagner les personnes malades.

Nos bénévoles sont divers par leurs occupations, origines et motivations. Cette diversité aide nos efforts pour que les personnes, même gravement malades ou en fin de vie, continuent à se sentir pleinement membres de la société.

La Ville de Soissons a marqué cet anniversaire en remettant sa médaille à trois des fondatrices, Brigitte Bazin, Milène Carof et Tantro Mahaffey. Chacune – comme d’autres bénévoles – a eu l’expérience personnelle de la mort d’un proche, un père, une sœur, un ami, un enfant. Elles ont compris que ce qui est consternant n’est pas de mourir, mais d’être abandonné à la mort. Ainsi, « jusqu’à la mort » les membres de l’association, les fondateurs et ceux qui les ont rejoints, « accompagnent la vie ».

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