Une centaine d’emplois
Le projet est en effet colossal. La BnF est maintenant confrontée à la saturation quasi généralisée de ses magasins de collections, et ce malgré la collecte croissante de documents numériques et ses actions de numérisation massive. Pour poursuivre ses missions, elle doit donc se doter d’un nouveau centre de conservation de pointe et de grande échelle.
Le futur pôle de conservation de la BnF hébergera donc 350 km linéaires de collections de tous types (livres, journaux, objets, œuvres d’art…). Il disposera en son sein d’un bâtiment dédié à l’une de ses collections les plus précieuses : un conservatoire national de la presse. Denis Bruckmann a même confié au député Delatte : « Le projet de la BnF se présente donc à la fois comme le garant de la continuité historique d’une institution chargée, depuis François 1er, de l’exercice du dépôt légal et à ce titre de la constitution et de la préservation de notre mémoire commune, et comme l’occasion de rassembler et de valoriser ce véritable trésor pour la démocratie qu’est le patrimoine de la presse, depuis la création de La Gazette par Théophraste Renaudot. »
Le projet se veut un pôle d’envergure au niveau culturel et historique, mais il le sera aussi techniquement. Le directeur de la BnF a également précisé à Marc Delatte : « Aux côtés de magasins de conservation de dernière génération, utilisant la robotisation et la raréfaction de l’oxygène, au sein d’un bâtiment résilient sans climatisation, on trouvera également dans ce pôle des ateliers de conservation des collections qui travailleront en priorité au sauvetage de la collection de la presse, en particulier celle de la IIIe République, en cours d’autodestruction du fait de l’acidité des papiers. »
De plus, il est prévu qu’une centaine de personnes travaille dans ce centre de conservation. Son coût total de construction est estimé entre 70 et 90 millions d’euros. Il sera financé grâce à des cessions de bien immobiliers de l’Etat qui ont été affectés à la BnF, une subvention exceptionnelle du ministère de la Culture et des fonds issus des collectivités locales qui accueilleront le site.
Il apparaît évident que le territoire ne veuille pas passer à côté de ce projet, celui-ci présentant tellement de correspondances avec la future Cité internationale de la francophonie, au château François 1er de Villers-Cotterêts. GrandSoissons a maintenant jusqu’au 16 octobre pour déposer son dossier de candidature. Mais où le centre de conservation de la BnF pourrait-il s’implanter ? L’ancienne friche Zickel, située à côté du lycée Saint-Vincent-de-Paul et entre l’avenue de Reims et l’Aisne, pourrait être l’endroit idéal pour accueillir cette activité, à la fois proche du centre-ville historique et de la gare de Soissons. Mais comme l’arrivée du pôle de la BnF, ceci n’en reste qu’au stade de l’anticipation.