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Prochainement : Conversation autour de la psychanalyse

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L'art du mariage

Les cafés philo, livres, tricot sont rejoints à Soissons par un « Café Psychanalyse ». Il entend lancer une série de conversations sur le thème des bousculements du lien social traditionnel, et des effets sur le corps, la parole, le langage. Comme pour la philosophie et la littérature, sur lesquelles personne n’est obligé de s’exprimer ni par le langage philosophique ni par celui de la critique littéraire, ce nouveau Café offre simplement un cadre qui assure la cohérence des échanges.

Ainsi, un Café Psychanalyse n’impose aucun vocabulaire spécialisé, tout en laissant entendre que les mots des participants peuvent avoir un poids au-delà de leur sens banal.

La « conversation » – mot astucieux qui évite aussi bien la notion de débat houleux que de cours magistral – aura tout de même une tonalité psychanalytique.

L’Association de la Cause Freudienne Champagne, Artois, Picardie, Ardenne (ACF-CAPA) organise l’événement. Ses membres sont des psychanalystes et autres personnes qui adhèrent aux idées de l’Ecole de la Cause Freudienne, fondée par Jacques Lacan. L’objectif de l’ACF est de faire connaître la psychanalyse lacanienne. Elle organise des séminaires, conférences, antennes cliniques. Des études sont menées par des « cartels », équipes de quatre personnes qui travaillent sur tel aspect de la psychanalyse.

L’idée s’est présentée de prévoir un « café psychanalyse », moyen de mettre à la disposition du grand public quelques outils pour évoquer la psychanalyse, cette théorie qui considère que, derrière le quotidien, il y a « quelque chose qui demande à être déplié pour être lisible », comme l’a écrit Lacan.

Patricia Wartelle, psychanalyste

Le premier Café, qui a pour thème le mariage face à la fragilité du lien social, aura lieu le 25 septembre à 20h30 au théâtre du Petit Bouffon (*), animée par Patricia Wartelle, psychanalyste à Amiens. L’entrée est libre ; toutes les personnes intéressées sont les bienvenues.

S’il suscite assez d’intérêt, l’ACF prévoit deux autres réunions, le 27 novembre sur la souffrance au travail, et le 29 janvier sur l’école.

L’initiative est opportune, alors que la psychanalyse est contestée et que beaucoup prônent plutôt des psychothérapies comportementales, qui tentent de transformer l’intérieur en agissant sur le comportement extérieur, ou des traitements médicamenteux par antidépresseurs. La société moderne vit sur un rythme qui ne correspond guère à la poursuite lente et patiente d’une vérité à travers la résonance des seuls mots.

Le seul terme « psychanalyse » impressionne et un psychanalyste est regardé avec méfiance. S’il admet son métier dans un groupe, quelqu’un l’interpellera : « Mais alors vous allez me psychanalyser devant tout le monde ! » La conversation au Petit Bouffon montrera au moins que ce n’est pas vrai.

(*) Rectificatif : contrairement à ce qui est annoncé dans le Vase Communicant n° 256, le Café aura lieu au théâtre du Petit Bouffon, rue du Milempart.

[Modifié le 16/09/18 pour changer le thème de la soirée, et corriger une erreur d’orthographe.]

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Le Café-psychanalyse reprend la parole

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L'art de la psychanalyse sociale

Lancé à Soissons en 2018, le Café-psychanalyse a subi le même long silence que d’autres activités depuis mars 2020, d’autant plus lourd que la matière même de la psychanalyse est la parole.

Il reprend voix au Petit Bouffon, avec l’espoir de maintenir un rythme bimestriel. Son objectif reste le même : mettre au service de la société les méthodes et le vocabulaire de la psychanalyse, cette science méconnue, objet de nombreux préjugés et malentendus.

Le premier sujet est Corps, parole et normes, vu par rapport aux modifications actuelles des liens sociaux, et à ce que la psychanalyse peut en dire. Pourquoi un café psychanalyse?  Il ne s’agit pas d’assister à un cours, mais de trouver des outils pour mieux comprendre ce qui se passe au fond de chacun, et dans les liens avec les autres.

La psychanalyste Catherine Stef

Pour la psychanalyste laonnoise Catherine Stef, une des organisatrices du Café,« la parole est mise à mal ». La précipitation de la vie, le raccourcissement du temps donné pour comprendre la parole conduisent à des solutions « prêt-à-porter » qui nient l’inconscient. L’examen minutieux de ce qui est dit, pour démêler son sens intime, est remplacé par des thérapies courtes qui expédient les symptômes du malaise sans s’occuper de ce qui est tapi au fond d’une personne et qui l’empêche de vivre pleinement. La science, comme le capitalisme, refuse de reconnaître l’impossible et l’impossible à dire, d’admettre qu’il y a des limites à respecter.

Cette première réunion se tient en introduction aux Journées annuelles de l’Ecole de la Cause Freudienne fondée par Jacques Lacan, sous le titre « Norme mâle ». Mais le thème est élargi au Café-psychanalyse pour permettre de parler de ce que la psychanalyse permet dans notre époque troublée”.

Lacan a souvent parlé de « l’impossible à dire », cette part de vérité qui reste inaccessible, barré par le trauma de chacun dans sa rencontre avec la réalité. C’est en reconnaissant cette impossibilité que la psychanalyse peut servir à l’individu comme à la société.

Lacan cite un poème d’Antoine Tudal dans l’allocution qu’il a prononcée à l’hôpital Sainte-Anne en 1971 :

Entre l’homme et la femme, il y a l’amour
Entre l’homme et l’amour, il y a un monde
Entre l’homme et le monde, il y a un mur

Le titre qu’il a donné à son allocution ? Je parle aux murs.


Café-psychanalyse, Petit Bouffon le 28 sept. 20h30. Masque et passe sanitaire obligatoires.

 

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Les soldats qui dansent

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L'art de la danse... militaire

Les brevets de danse du XIXe siècle par Didier Lhotte, Ed. Chants et Danses de France

Sur les images, où seuls des détails diffèrent, un militaire est entouré par des participants à un bal, dames en crinoline, certaines assises, et hommes en uniforme d’apparat ou en civil, debout. Un orchestre militaire joue. L’homme au milieu danse, les autres le regardent.

 

Didier Lhotte devant sa collection de brevets à Ressons

L’auteur Didier Lhotte, de Ressons-le-Long, qui a fondé l’antenne picarde de l’association Chants et Danses de France en 1984, présente ses recherches sur l’enseignement militaire de la danse dans ce livre; il constitue aussi une riche iconographie, haute en couleurs, reproduisant un grand nombre des diplômes livrés aux candidats. Ce sont des Brevets de danse, certifiant que le soldat désigné est « Prévôt de danse » et ensuite « Maître ».

Le livre retrace l’histoire de cet enseignement, proposé par Louis XIV. Réservé aux officiers, il a été étendu aux hommes de troupe à la Révolution. Enseignée comme l’escrime, la canne, le bâton, la boxe, elle devait augmenter la force, l’adresse et la grâce militaire du soldat, tout en étant un avantage en société et un plaisir, bons pour le moral des troupes.

Après la défaite de Sedan en 1870, les salles de danse de l’armée ont disparu progressivement. Mais le retour d’anciens combattants chez eux a donné une nouvelle impulsion à la danse villageoise régionale, au point qu’on a parlé de « dansomanie ».

Chants et Danses de France est affiliée à une fédération nationale, mais Didier Lhotte admet que seule l’antenne aisnoise poursuit un véritable programme de stages (suivis à chaque fois par « un petit bal folk ») et de spectacles. Lui-même, inspiré par le premier spectacle de danse qu’il a vu en 1969, avait commencé à danser dans une troupe parisienne. Devenu psychologue à Soissons, «chaque soir pendant trois mois j’allais après mon travail danser à Paris. On se maquillait dans la voiture

Brevet d’un soldat du 67e régiment, longtemps en garnison à Soissons

Il parle modestement de ses connaissances, mais Didier Lhotte jouit d’un renom national dans la promotion des traditions de la France dansante et du vaste répertoire de bourrées, farandoles, pas d’été, anglaises. Il regrette seulement l’image d’enthousiasme brouillon du mot « folklorique » en français. La danse est une affaire de précision, un exercice intensif de la mémoire corporelle.

Parmi les 63 brevets du 19e siècle reproduits, beaucoup appartiennent à la collection de l’auteur, débordant du petit bureau chez lui, déjà rempli d’archives et de publications de l’association.

Un brevet livré à Nîmes le 3 septembre 1865 aura un intérêt particulier pour les lecteurs locaux. Sous l’image il y a les mots suivants :

Nous soussignés Maîtres et Professeurs déclarons nous être réunis aujourd’hui à l’effet de reconnaître Mr Fumat André Clerc, Elève de Mr Lasserre, en qualité de Prévôt, et après nous être assurés de ses talents et connaissances nous lui avons livré le présent. Nous engageons nos Amis et frères à lui prêter le secours de leurs Conseils, leur promettant au besoin réciprocité de notre part.

Au-dessus, encadrant le titre, les mots manuscrits « 67e régiment d’infanterie ». Or le 67e a été longuement « le régiment de Soissons » et sa dissolution en 1993 a été une épreuve pour la population. Sa caserne est devenue le Parc Gouraud.

Le livre rappelle l’importance capitale de la danse ; mais l’association a dû renoncer à ses stages jusqu’au printemps prochain à cause du Covid-19.

[Cet article paraît dans le Vase Communicant N° 298.]

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Des images aux mots, des mots aux images

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L'art de la peinture abstraite

Laurence Potié à dr., Jany Haibe à g.

Laurence Potié et Jany Haibe se sont rencontrées au Salon d’artistes amateurs à Belleu il y a trois ans. Elles ont découvert qu’elles puisaient toutes les deux leur inspiration dans l’art non-figuratif.

Ayant suivi chacune son chemin, elles ont décidé d’initier un projet commun et de créer un collectif d’artistes, peintres, modeleurs, sculpteurs et graveurs qui partageraient la volonté de ne pas représenter le « réel » avec tous ses détails.

Laurence Potié

Elles lancent ce projet en exposant toutes les deux leurs œuvres au café associatif Le Bon Coin, qui depuis peu a lancé un programme d’activités culturelles, artistiques et autres.

Sous le titre Inspir’, ces deux peintres ont accroché leurs tableaux dans la pièce derrière la salle de restauration. Pour Laurence Potié, ce sont des représentations de ce qu’elle a ressenti pendant le confinement ; Jany Haibe a consacré un mois d’août intensif à préparer ses toiles. Celles de Laurence Potié restent purement abstraites, des formes souvent saupoudrées d’or qui les illumine ; Jany Haibe inclut des éléments figuratifs, mais toujours énigmatiques, jamais réalistes. Emotions, intuitions, ce sont ces mots qu’elles utilisent pour caractériser leur travail.

Chaque tableau est accompagné d’un cartel blanc contenant, non pas une légende, ni une description, mais quelques mots qui amènent le spectateur à regarder autrement l’image qu’il vient de découvrir. En retour, l’image renvoie aux mots, module leur sens.

Jany Haibe

« Oser réveiller notre âme d’enfant est notre fil conducteur. C’est un moyens de lâcher prise pour se ressourcer au quotidien » ont-elles expliqué aux invités du vernissage.

Un formulaire est disponible à l’exposition pour inviter ceux qui seraient intéressés par le nouveau collectif à laisser leurs coordonnés. Cela permettra que le courant établi entre Jany Haibe et Laurence Potié soit partagé avec d’autres.

Inspir’ jusqu’au 31 octobre au Bon Coin, 2 rue du Pot d’Etain, Soissons

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