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Concerto après concerto

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L'art du concerto pour piano

Pour le concert de fin d’année à la Cité de la Musique de Soissons, une ouverture d’opéra de Mozart a précédé un concerto pour piano, également de Mozart, suivi d’un second concerto, pour piano aussi, mais de Beethoven, joués par les jeunes membres de l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de François-Frédéric Guy, en même temps soliste des deux concertos,.

A l’Opéra, une ouverture tend à être entendue comme un simple prélude, pour chauffer la salle en attendant le lever de rideau et le lancement de l’action. En concert, elle devient une œuvre distincte, méritant une écoute plus attentive. Celle de Don Giovanni, qui a précédé les concertos, révèle, dès les premiers accords, qui sonnent comme une sommation, la sombre conclusion qu’auront les badinages du Don, quand il sera englouti dans les flammes de l’enfer.

Le concerto n°20 de Mozart et le n°4 de Beethoven sont des œuvres connues, et les entendre en direct, la vue éclairant l’écoute, enrichit et approfondit l’expérience pour le public.

François-Frédéric Guy joue d’une main, dirige de l’autre.

François-Frédéric Guy dirige l’orchestre à partir du piano. Quand le piano s’absente de la partition, comme pour le long début orchestral du concerto de Mozart, il se met debout et dirige des deux mains, tout en vibrations, même le corps et la tête, au point de faire danser sa chevelure blanche. Quand il doit jouer il s’assied ; quand il n’a besoin que d’une main pour certains passages, il utilise l’autre pour diriger.

Le second mouvement est un bel exemple de la démarche de Mozart. Il commence par une mélodie, simple comme une comptine, qu’un auditeur pourrait imaginer inventer lui-même devant un clavier. Il la développe, en employant toutes les ressources du piano et de l’orchestre, en créant une tapisserie de sons, sans jamais perdre le fil enfantin de la mélodie.

Dès le début du concerto de Beethoven, les thèmes sont familiers et simples, jusqu’à faire penser à l’approche de Mozart. Les étudiants du Conservatoire, dont une quarantaine ont été désignés pour ce programme-ci parmi les trois cents qui participent à l’orchestre, traduisent avec beaucoup de naturel ce qui est rémanent dans la musique : la générosité qui encourage ceux qui l’écoutent à discerner cette valeur dans l’humanité.

Le deuxième mouvement aborde directement la créativité derrière cette attitude, par ses passages qu’on qualifie souvent d’« oniriques », et qui créent une ambiance presque d’improvisation, comme si le compositeur se laissait aller à faire des croquis  les uns après les autres, sans leur donner une structure logique d’ensemble.

Les concertos terminés, et leurs interprètes longuement applaudis par la salle, François-Frédéric Guy est revenu au piano pour jouer, en bis, le premier mouvement de la sonate Clair de Lune de Beethoven, tellement connue des pianistes professionnels et amateurs, mais qui prend une éloquence mélancolique particulière, ajoutée comme pour apaiser les feux des concertos qui l’ont précédé.

Commentaires à denis.mahaffey@levase.fr

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