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Musique

Gospel River: rester à distance

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L'art du gospel

« Gospel river » au Mail

Un spectateur au théâtre est un individu, avec ses goûts et ses valeurs. Il participe aussi à un phénomène de groupe, cet étrange partage que reconnaissent les artistes en se disant « Une bonne salle ce soir » ou « Mais ils sont endormis ! »

OLYMPUS DIGITAL CAMERALes meilleures soirées sont sûrement celles où l’individu est au diapason du groupe, le spectateur vibre avec le public. C’est vrai surtout pour un spectacle tel que « Gospel river » Une quinzaine de chanteurs hommes et femmes, accompagnés par un saxophoniste et un pianiste, interprètent des chants « gospel », héritiers des « spirituals » et qui expriment autant la ferveur religieuse que les souffrances des communautés noires en Amérique.

Le spectacle a emporté l’adhésion des spectateurs du Mail, qui ont tapé dans les mains, répondu à l’invitation de chanter eux-mêmes, et fini debout.

Parfois, tel spectateur n’arrive pas à se joindre à l’élan. Un rhume, une préoccupation ou même – comme c’était le cas pour ce critique l’autre soir – le fait d’être venu en couple sans trouver deux places ensemble – peut écarter l’individu, qui ne se fond plus dans l’ensemble.

Cet état d’esprit empêche-t-il une réaction authentique, seule justification pour rendre compte d’un spectacle ? Non ; ne pas s’ouvrir à l’enthousiasme environnant peut permettre de mieux évaluer les ressorts du spectacle.

Quelques détails sont incongrus : les vêtements d’église conviennent-ils à un spectacle profane sur une scène de théâtre ? Ils feraient croire à une ferveur qui est devenue ici une compétence professionnelle.

La fin de "Gospel River" au Mail.

La fin de “Gospel River” au Mail.

Car, autant que leur énergie communicative et les rythmes qu’ils maintiennent, le fondement de la réussite de « Gospel river » est la qualité du chant choral de ces artistes de langue française, bien convaincants en anglais. Les solistes se détachent l’un après l’autre de ce fond sonore pour faire entendre une voix individuelle. Presque chaque numéro se termine par une cadenza solo, comme une improvisation en jazz.

L’autre atout du spectacle est Emmanuel Bayigbetek, chef de chant et directeur artistique, et donc responsable de cette qualité musicale. Mais en plus il est un formidable communicant, détendu, simple, plein d’humour, et qui sait rythmer ses paroles.

Se mettre debout avec tous ne suffit pas pour partager l’enthousiasme général, mais c’est une façon d’exprimer le plaisir de voir de tels artistes.

denis.mahaffey@levase.fr

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