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Musique

Le miracle du Cercle musical

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L'art du Cercle musical

Répétition dans la « salle d’orchestre » de la CMD, grande comme le plateau d’une salle de concert.

 

Assister à une répétition du Cercle musical, c’est comprendre une vérité première : un orchestre est un ensemble de musiciens individuels. Le miracle de chaque concert de chaque orchestre est qu’ils arrivent à jouer, littéralement, « de concert ».

Rudolf Nottrot dirige la répétition.

Rudolf Nottrot dirige la répétition.

Chaque membre du Cercle musical, comme leurs prédécesseurs depuis 159 ans, sait jouer son instrument de choix. Tous amateurs, ils se retrouvent une quarantaine le vendredi soir, certains venus de loin, pour apprendre le répertoire du prochain concert. C’est loin de la situation d’un orchestre professionnel, travaillant intensivement et se produisant souvent en public.

Ces séances sont dirigées par Ingeborg Kleinjan, violoniste elle-même. Mais comme en 2014 le chef d’orchestre néerlandais Rudolf Nottrot reviendra pour le concert annuel d’hiver.

Il a travaillé avec l’orchestre pendant deux jours en novembre. Une première session, dans une petite salle de la CMD, réunit les cordes seules pour la « Suite d’orchestre » d’Albéric Magnard pour cordes et vents. Catherine Douchy, violoncelliste, secrétaire du Cercle et qui reçoit la presse, admet avec une honnêteté attachante le défi que présente chaque œuvre. « Cette suite est difficile. Les vents aideront à meubler, mais là nous sommes tout seuls. »

La difficulté s’entend dès le début. Les différentes sections ont du mal à se coordonner. Le résultat : des écarts qui feraient croire à de fausses notes. Il n’en est rien. Le chef fait reprendre les entrées, précise l’attaque. Lentement mais sûrement, les dissonances disparaissent, le flou se dissipe, la structure émerge.

Cette suite est jouée pour marquer le centenaire de la mort du compositeur, tué par des Allemands alors qu’il défendait lui-même sa maison.

Le lendemain, dans la salle de répétition, Rudolf Nottrot continue avec tout l’orchestre. « Il nous manque une contrebasse, mais nous avons trouvé quelqu’un » explique Catherine Douchy. « Et un clarinettiste. » Elle est consciente de dépendre de bonnes volontés pour maintenir l’orchestre à flot. « Une amie, Marie-Christine Witterkoër, altiste depuis trente ans avec l’Orchestre de Paris, a accepté de venir pour l’« Andante et rondo pour alto » de Weber. Elle l’a souvent joué dans l’orchestre, et veut bien être soliste cette fois. »

Soliste pour Weber, Marie-Christine Witterkoër de l’Orchestre de Paris se joint aux altistes pour les répétitions.

Soliste pour Weber, Marie-Christine Witterkoër de l’Orchestre de Paris se joint aux altistes pour les répétitions.

Le concert aura lieu, non pas à la CMD, mais au Mail, un choix dicté par des problèmes de disponibilité. Seule consolation : à l’inauguration en 2014, un membre du Cercle n’avait-il pas dit, de l’acoustique parfaite et reconnue dans le grand monde musical : « C’est trop bon pour nous ! » ?

Cette modestie n‘empêche pas l’orchestre de jouer devant des salles pleines. Son public semble apprécier les défis, et applaudir d’autant plus fort.

Le programme comprend aussi « Marche funèbre pour une marionnette » de Gounod, la reprise de la 1ère symphonie de Beethoven, la « Danse slave n° 8 » de Dvorak, trois rags de Scott Joplin, et « Looking for a motive » composition de Rudolf Nottrot. « Cela prend le rythme d’un métier à tisser » indique Catherine Douchy, « c’est un défi. » Encore un, à relever par le Cercle musical et son public.

Le concert sera donné au Mail le dimanche 31 janvier à 15 heures.

denis.mahaffey@levase.fr

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