Connectez-vous avec le Vase

Ville de Berzy-le-Sec

Publié

le

Distribution sur l’ensemble de la commune

Continuer la lecture

Danse

Le ballet sans danse

Publié

le

L'art de l'orchestre

Tamara Karsavina est la Jeune Fille, Vaslav Nijinski est le Spectre.

Sans danseurs, la musique de ballet perd de son côté spectaculaire, mais gagne en écoute. Présents, les danseurs accaparent les regards, and la musique devient un accompagnement. Les musiciens sont cachés dans la fosse d’orchestre – ou remplacés, de plus en plus, par une bande sonore qui sort d’amplificateurs.

L’orchestre Les Siècles, sous la direction de François-Xavier Roth, a changé l’angle d’approche en choisissant, pour son retour à la Cité de la Musique, trois partitions pour des ballets créés par les Ballets Russes à Paris. Neuf jours après le concert ce serait le cent-dixième anniversaire de la création mouvementée du Sacre du printemps, composé par Igor Stravinsky ; au nouveau théâtre des Champs-Elysées. Au même programme de 1913 deux autres ballets, Prélude à l’après-midi d’un faune, créé un an avant sur la musique de Debussy, et Le spectre de la Rose, créé en 1911 sur celle de Weber. Ce parallèle a permis au directeur des Siècles, avec sa verve habituelle, de définir la soirée de « la Première de ces trois ballets à Soissons ».

Ecoutées au lieu d’être simplement entendues, à l’avant-plan au lieu de l’arrière-plan, les trois partitions ont révélé leur richesses, en rendant la structure du jeu des musiciens visible. Un concert orchestral est dans ce sens un spectacle : le célèbre thème d’ouverture du Prélude à l’après-midi d’un faune prend toute son importance quand la flûtiste a levé son instrument pour entraîner l’orchestre derrière elle, comme le Flûtiste de Hamelin du conte.

Invitation à la danse de Weber, orchestrée par Berlioz, sert de partition pour Le Spectre de la Rose, adaptation d’un poème de Théophile Gautier. Une jeune fille s’endort dans un fauteuil après son premier bal, une rose à la main, et rêve. . La Rose, devenue jeune homme, la fait danser, part, et elle s’éveille. Sur le plateau, c’est un violoncelle, rejoint par des cordes, qui accompagne son endormissement et qui, en solo après le paroxysme de la danse, son doux réveil. (*)

Dans le Sacre du printemps, Stravinsky a rendu fous furieux ses adversaires qui ont troublé la Première, par ses rythmes sauvages, ses dissonances, ses ruptures, ses changements de tempo et arrêts soudains. Ce qui leur semblait être du terrorisme musical était simplement sa volonté novatrice d’abandonner les conventions mélodiques et d’harmonie auxquels les mélomanes paresseux s’étaient depuis si longtemps habitués.

Même la composition de l’orchestre a reflété les intentions différentes des trois compositeurs (ou de Berlioz) : la soirée a commencé avec environ quatre-vingts instrumentistes sur scène pour Debussy ; ils ont été rejoints par une dizaine d’autres pour Weber ; pour Stravinsky ils étaient une centaine. Sous les projecteurs : dans une salle d’Opéra chacun aurait été dans la pénombre et seuls les pupitres auraient été éclairés.

L’incident

La fin du Spectre de la Rose a été interrompue par des applaudissements prématurés. La danse qui est au cœur de la composition, entre l’introduction et le coda, se termine dans une valse retentissante. Quand elle a pris fin une partie du public, comme parune réaction physique, a commencé à applaudir. Sans se retourner, François-Xavier Roth a levé la main gauche pour arrêter les applaudissements, mais sans effet. Enfin, ceux qui applaudissaient se sont rendu compte que quelque chose n’allait pas, et les uns après les autres ils se sont arrêtés. Trop lentement quand même, et le violoncelliste a commencé courageusement les dernières mesures, alors que le silence n’était pas entièrement rétabli. L’œuvre terminée, le chef, encore sans se retourner, a fait un geste, cette fois pour autoriser et encourager le public à montrer son enthousiasme.

L’incident a des échos dans l’histoire de ce ballet. Ceux qui l’ont vu savent que quand le danseur sort, au moment culminant de la valse, le public peut rarement s’empêcher de saluer l’exploit acrobatique. Mais l’histoire raconte que chaque fois que le ballet était dansé par ses créateurs, Tamara Karsavina et Vaslav Nijinski, la puissance du jeu dramatique de la ballerine était telle que, quand son partenaire la quittait en semblant flotter à travers la fenêtre ouverte, le public retenait ses applaudissements pour ne pas rater le réveil de la Jeune Fille émerveillée par ce qu’elle avait vu en rêve.

(*) Chaque œuvre est détaillée avec érudition et finesse dans la feuille qui a accompagné le programme en papier, par la Classe d’analyse du Conservatoire du Soissonnais.

Continuer la lecture

Publireportage

Les Trois Mousquetaires ouvrent le festival Branche & Ciné à Villers-Cotterêts

L’ONF (Office national des forêts) et ses partenaires organisent la 5e édition de Branche & Ciné du 29 juin au 8 juillet, le festival du cinéma projeté en plein air et en forêt la nuit tombée. C’est le tout récent « Les trois Mousquetaires, d’Artagnan » qui ouvrira les festivités lors de la cérémonie d’ouverture du 30 juin dans le parc du château de Villers-Cotterêts.

Publié

le

Quel autre cadre exceptionnel que la forêt de Retz et Villers-Cotterêts, le terrain de jeu d’enfance et patrie d’Alexandre Dumas, ne pouvait mieux accueillir le lancement du festival Branche & Ciné avec la projection du film « Les Trois Mousquetaires, d’Artagnan » de Martin Bourboulon, sorti en salle le 5 avril 2023 ? Le réalisateur est d’ailleurs attendu en forêt de Retz à cette occasion (sous réserve). En attendant la projection à la tombée de la nuit en face de la future Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, des déambulations forestières, des activités ludiques et pédagogiques viendront animer la fin d’après-midi du 30 juin. Olivia Gay, ambassadrice du fonds ONF-Agir pour la forêt et artiste à la carrière internationale, viendra donner un récital de violoncelle accompagnée au piano. A travers son œuvre, l’artiste souhaite sensibiliser aux conséquences du réchauffement climatique sur les forêts. Pour compléter ce programme riche et varié, avant la projection, les spectateurs pourront assister à un spectacle d’escrime en hommage aux mousquetaires par une troupe d’escrime artistique et ancienne.

Du 29 juin au 8 juillet, le festival Branche & Ciné, ce sont 17 séances gratuites et en plein air dans quelques-unes des plus belles forêts des régions Hauts-de-France, Ile-de-France et Normandie. Une nouvelle expérience du cinéma s’ouvre tout simplement au public : les séances permettent de découvrir des films sur des écrans géants installés dans une clairière, sur un chemin ou un carrefour forestier, où sont disposés des transats. Un son dolby et images de qualité
« salle de cinéma » permettent aussi aux spectateurs de s’immerger dans les films, plongés dans les bruits et les odeurs de la forêt. Cette 5e édition prend même de la hauteur sur la thématique « perchée dans les arbres ». L’intégralité de la programmation, les lieux de projection et toutes les informations du festival sont disponibles sur www.branche-et-cine.onf.fr

Parallèlement, une programmation en salle réalisée en partenariat avec plusieurs cinémas complète le dispositif avec des séances scolaires, des séances “jeune public” et “grand public”. A l’inverse des projections plein air, les séances en salles sont payantes. Le cinéma Les Clubs de Villers-Cotterêts et le cinéma Jean Racine de la Ferté-Milon font partis du dispositif.

Vendredi 30 juin à 22h, au parc du Château de Villers-Cotterêts : Projection du film « Les Trois Mousquetaires, d’Artagnan » de Martin Bourboulon. Animations à partir de 18h. Gratuit, sous réservation en ligne sur www.branche-et-cine.onf.fr

Office National des Forêts

Retrouvez-nous sur :
www.branche-et-cine.onf.fr

Continuer la lecture

Le Vase des Arts

La douleur de Dominique Blanc

Publié

le

L'art de jouer

Une femme, l’air abandonnée par elle-même, est assise à une table. Elle parle. « Face à la cheminée, le téléphone, il est à côté de moi. À droite, la porte du salon et le couloir. Au fond du couloir, la porte d’entrée. Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d’entrée : “Qui est là — C’est moi”. »

A travers La Douleur, la comédienne Dominique Blanc vit depuis plus de dix ans avec la douleur en tant que comédienne. En 2010, elle a d’abord fait une lecture du texte de Marguerite Duras, puis l’a joué dans un spectacle mis en scène par Patrice Chéreau. C’est dans cette même mise en scène, revue par Thierry Thieû Niang, qu’elle a repris le rôle, d’abord à Paris, ensuite pour une tournée qui l’a amenée au théâtre du Mail à Soissons.

Le texte relate l’attente fébrile d’une femme dont le mari a été déporté dans un camp de concentration allemand en 1944, et son retour. La situation reflète celle de l’auteure elle-même, face à la déportation de son mari Robert Anthelme, et le texte de la nouvelle est adapté d’un journal intime qu’elle aurait gardé pendant cette période d’attente.

La femme sur scène subit l’attente insoutenable, dans une impuissance qui n’est pas exceptionnelle mais celle « de tous les temps, celle des femmes de tous les temps, de tous les lieux du monde : celle des hommes au retour de la guerre  »

Etant donné la matière du texte, le public pouvait s’attendre à une performance, dans le sens d’un déploiement de sentiments extrêmes, des crises d’angoisse, des larmes ; un corps à l’agonie, des émotions qui débordent.

Dominique Blanc choisit une autre approche, qui est un défi aux conventions du théâtre. C’est celle de la transparence. Comédienne, elle transmet ce qui se passe, mais sans jamais forcer le trait. La douleur passe par son corps et sa voix sans jamais devenir paroxysme : ils servent de messagers entre le plateau et la salle, sans rien ajouter. C’est au spectateur, pourrait-on dire, de faire ce qu’il veut, ou peut, de ce qu’il voit et entend.

L’aspect physique de la comédienne contribue à cette transmission, son corps en retrait, son regard légèrement tombant, son grand front comme un écran blanc. Dominique Blanc établit une sorte de vide que chaque spectateur remplit par son accueil de ce qu’elle dit et fait.

Pour ceux dans la salle qui ne la connaissaient que par le cinéma, la rencontre en chair et en os a pu confirmer que c’est une artiste dont la force est d’autant plus étonnante qu’elle ne la met pas en avant. Tout est réserve, tout est transparence. Dans La douleur, au lieu de faire voir sa douleur, elle la laisse voir.


Un commentaire ? denis.mahaffey@levase.fr

Continuer la lecture
P U B L I C I T É

Inscription newsletter

Catégories

Facebook

Top du Vase

LE VASE sur votre mobile ?

Installer
×