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Histoire

Isaac l’autre Strauss

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L'art d'une musicologue

Isaac Strauss est né à Strasbourg en 1808, 18 ans après la levée de l’interdiction de 1389 aux juifs d’y résider. Fils de barbier, il a débarqué à Paris « avec un violon mais les poches vides » et a fait fortune en tant que compositeur de musique de divertissement, chef d’orchestre, jusqu’à devenir directeur des bals de la cour de Napoléon III et de grandes fêtes officielles.

Laure Schnapper, qui séjourne à Dommiers puis à Saint-Pierre-Aigle depuis 30 ans, est musicologue, universitaire, présidente de l’Institut Européen des Musiques Juives, musicienne. Dans sa biographie de l’arrière-grand-père de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, elle retrace les étapes sa vie.

A ne pas confondre avec la dynastie Strauss de Vienne, Isaac est tombé dans l’oubli après sa mort en 1888, reconnu seulement pour sa vaste collection de judaïcas, objets du culte et de la vie quotidienne des juifs de France. Cela peut s’expliquer par le peu de respect pour sa musique festive« fonctionnelle et répétitive », avec ses valses, polkas et quadrilles. D’où l’absence de partitions, ou seulement en transcription pour piano, « pâle reflet d’une musique de bal qui se voulait particulièrement flamboyante et festive ».

Laure Schnapper vise la « biographie sociale », situant Strauss le compositeur dans son époque, celle de l’essor de la musique, de l’intégration des juifs et leur participation à l’émergence de la société moderne.

Quel est l’attrait de ce livre pour les non-spécialistes ? D’abord, comme dans un roman, apprendre l’histoire d’Isaac et de son émancipation exemplaire ; ensuite, pour pénétrer dans le monde oublié de la musique de divertissement et de ses effets sociaux. L’approche est érudite, avec tout un appareil de références, renvois, index (« J’ai mis cinq ans » admet l’auteur), mais l’écriture est claire et élégante, et le texte est illustré de multiples gravures de presse, fragments de partitions et même dessins humoristiques d’époque.

Un livre pour les spécialistes mais aussi pour un lecteur prêt à redécouvrir une société pleine d’élan et de vigueur, disparue dans la confusion du passé mais que l’auteur fait émerger avec conviction et éloquence.

Musique et musiciens de bal : Isaac Strauss au service de Napoléon III. Editions Hermann, Paris 2023.

[Cet article paraît dans le Vase Communicant, édition Villers-Cotterêts/La Ferté-Milon n°19]

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Actualités

Soissons c’est cabaret !

De la danse, du chant, de l’acrobatie, de l’humour, mais aussi des paillettes, du glamour, du chic et des plumes : tout ce qui fait le cabaret en somme. Voilà la promesse et simplement l’essence de Ben Dance Company, la nouvelle troupe qui vient de se créer à Soissons. Elle fait ses premières les 8, 9 et 10 décembre au théâtre du Petit Bouffon à Villeneuve-Saint-Germain.

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© Cédric

La troupe est issue du studio de danse Mister Ben et de plusieurs de ses professeurs, mais Ben Dance Company est bien une nouvelle entité à part entière qui veut instituer le spectacle cabaret dans la cité du Vase. L’idée est née dans la tête de Ghazi, alias Mister Ben : « Je suis chorégraphe depuis 1999, j’avais toujours rêvé d’ouvrir une école de danse et c’est désormais chose faite (voir l’encadré). Maintenant que l’école tourne, j’ai envie de développer ici une autre action dans la danse. Ayant toujours baigné dans l’univers du cabaret, et notamment à l’étranger, je me suis aperçu que ce type de spectacle ne s’est jamais établi à Soissons. »

Pour Ghazi, il était temps de pallier ce manque : « Je travaille dessus depuis des années, mais c’est la contribution de toute l’équipe qui permet à la Ben Dance Company d’exister. » La troupe a démontré une première fois l’étendue de son talent et de son enthousiasme en accompagnant tous les chanteurs et danseurs de la finale de la Nuit des jeunes talents qui s’est déroulée le 21 octobre à Soissons. Son professionnalisme, ses chorégraphies et son engagement dans les répétitions avec les candidats au studio de danse Mister Ben a d’emblée impressionné la production. Autour de cette Nuit des jeunes talents et toujours en processus de création, Ghazi imagine d’ailleurs une catégorie spéciale danse, « avec l’ambition de faire de Soissons la capitale de la danse dans l’Aisne et la Picardie », dit-il. Et pour être complet sur cette Nuit des jeunes talents, le trio Tawny composé de trois danseuses de l’école Mister Ben a remporté le Prix du Public.

La Ben Dance Company crée son cabaret à Soissons. © Cédric

La Ben Dance Company rêve donc d’instaurer son cabaret, « en assurant nos dates dans un premier temps, précise Ghazi, puis nous espérons de façon permanente à l’avenir. Mais notre souhait principal est avant tout de présenter un véritable spectacle populaire et de faire bouger toujours plus les Soissonnais en leur offrant une autre forme de création artistique. Car c’est ce que nous sommes avant tout, des créateurs de spectacles. »

Cabaret par la Ben Dance Company :
vendredi 8 décembre à 21h
samedi 9 décembre à 21h
dimanche 10 décembre à 16h
Au théâtre Le Petit Bouffon à Villeneuve-Saint-Germain.
Tarif 25 €/formule flûte de champagne et macarons + 10 €. Billetterie uniquement au studio Mister Ben, 50 avenue de Reims à Soissons, ou au 06 83 78 83 39.

Le studio Mister Ben

L’école de danse du studio Mister Ben a ouvert en septembre 2019, au 50 avenue de Reims à Soissons. Après avoir résisté aux difficultés des confinements et de la période covid quelques semaines après sa création, l’école de danse poursuit maintenant son développement et regroupe cette année 220 à 230 adhérents. Elle se distingue par sa diversité d’enseignement : du classique au moderne en passant par le hip-hop, le théâtre, le pole dance et même le cours danses TikTok très apprécié chez les ados. Preuve de son développement, le studio est passé de 4 professeurs à l’ouverture à 11 cette année, dont, s’il ne fallait citer qu’elle : la danseuse, comédienne, chorégraphe renommée Georgette Kala-Lobé.

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Le tour de France d’un marcheur

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L'art de la marche

[Photo : J-M Carré]

Dans le volume 2 de son journal de marche #275 jours autour de la France, Jean-Marie Carré arrive au milieu de son grand voyage à pied. C’est le récit de sa longue marche de Nice à Saint-Nazaire, le long de la côte méditerranéenne, des Pyrénées et de la côte atlantique.

Le premier volume, Soissons-Nice, est sorti en 2022, et le troisième et dernier, Saint-Nazaire à Soissons, est programmé pour 2024.

Il poursuit ainsi le projet conçu en quittant la vie publique du Soissonnais en 2020, après deux mandats à la présidence de Grand-Soissons. « C’était ma raison de vivre » dit-il « mais je ne voulais pas m’y accrocher comme certains hommes politiques. »  C’est après une modeste randonnée à Carnac, qui lui a donné le goût de la marche, qu’il a décidé de relever un défi : faire le tour de la France à pied en trois ans, à raison de 20 à 30km par jour pendant trois mois. Son départ aura lieu juste avant la mise en place du nouvel exécutif municipal. Une nouvelle raison de vivre existe.

Le voyage se fera dans le sens des aiguilles d’une montre pour des raisons corporelles : ne pas avoir le soleil d’été dans les yeux en descendant, puis avoir le vent marin dans le dos en remontant.

Dans son récit il fait le choix radical de numéroter le jour (à partir de 78 pour ce volume) et donner la date, l’heure et lieu de départ et d’arrivée, la référence GR de sa carte, les temps de marche, le dénivelé (cela compte dans les Pyrénées !) et la distance. Le lecteur le suit presque pas à pas, et pourrait se servir du récit comme guide détaillé.

Jean-Marie-Carré est un fin observateur de paysages, de constructions (ayant eu une entreprise de toiture avant d’être homme politique). Les rencontres quotidiennes l’enrichissent ou, rarement, le dérangent, comme le propriétaire de chien menaçant sur une plage des Landes qui le somme de « prendre la route ». L’avant-veille de l’arrivée à Saint-Nazaire, il trouve Annette, une vendeuse d’huîtres qui l’émeut par sa nature généreuse « malgré une blessure profonde qu’elle évoque en termes sibyllins ».

Jean-Marie Carré chez lui à Soissons

Il inclut des encadrés qui donnent le contexte de tel lieu, tel événement, ajoutant une dimension historique au quotidien.

Récit de voyage ; album de photos pleine page aussi, prises avec un téléphone mobile, images qui illuminent ses mots, un trésor de paysages de France.

L’écriture, concise et élégante, fait plaisir. Son style évite de grandes envolées lyriques paysagères, des maladresses et des longueurs. De Saint-Raphaël il dit « C’est jour de marché, à l’ombre des platanes et au pied du clocher pointu en rose et ocres de la petite cathédrale. » Il affectionne les virgules, ces micro-pauses dans l’écrit. La ponctuation française s’en sert pour séparer les propositions d’une phrase ; en anglais elles marquent aussi la diction, et le lecteur sent presque le souffle du marcheur.


#275 jours autour de la France, éd. Editions de l’Echelle du Temple

[Cet article paraît dans le Vase Communicant n°366.]

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