La saison 2020 – 2021 qui démarre est exceptionnelle. D’abord, elle marque la reprise des spectacles au Mail et à la CMD après l’interruption brutale du printemps. « Une meurtrissure » selon François Hanse, adjoint aux affaires culturelles. Certes, elle reste sous l’ombre du covid-19 – qui sait comment la situation pourra affecter le monde du spectacle ? La reprise représente ainsi un défi à relever par Sabrina Guédon, directrice du Mail, Benoît Wiart, directeur de la CMD, leurs équipes, et les artistes qui viendront. Même les spectateurs en sont impactés : ils pourront s’asseoir côte à côte, mais devront rester masqués.
Exceptionnellement aussi, la soirée annuelle de présentation du programme a été abandonnée, comme le premier spectacle, traditionnellement en plein air. Quant à la saison en elle-même, elle commence par un concert de l’Orchestre de Chambre de Paris. Le programme est pour sa part exceptionnel par sa densité. Cela s’explique par le rajout de douze spectacles annulés depuis mars, tels Lilith et Tabarnak. Les « têtes d’affiche », ces artistes dont le nom tout seul attire du monde, sont nombreux, tels Michel Fugain, Thierry Lhermitte, Thomas Dutronc, Miossec, Jane Birkin, Zazie (son spectacle, annulé, puis annoncé pour septembre, aura lieu en mai). Sans oublier d’autres grandes affiches musicales au Mail, à commencer par Les Têtes raides et Together we stand, mélange de kletzmer, hip-hop et funk.
Quatre compagnies de danse contemporaine sont attendues, bouillonnantes d’énergie ; les balletomanes pourront les déguster en attendant les classiques.
Happés par le vide au printemps, les spectateurs soissonnais se rattraperont avec deux pièces qui présentent un intérêt local particulier. La compagnie de l’Arcade, en résidence au Mail, créera Ma forêt fantôme, étude de l’effet de la myriade de morts du Sida sur la mémoire collective. La compagnie soissonnaise Pass’à l’Acte profitera d’une « résidence de création » pour coproduire avec le Mail Working Shakespeare, brillante exploration d’approches à l’interprétation du dramaturge.