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Brexit : les conséquences pour les entreprises et agriculteurs axonais

Avec la sortie annoncée de la Grande-Bretagne de l’Europe au 31 janvier 2020, les autorités départementales informent les entreprises et les agriculteurs de l’Aisne des conséquences et des solutions face au Brexit.

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Le choix des Britanniques de quitter l’Union européenne remonte à leur référendum de juin 2016. Depuis, aucun accord n’a été trouvé entre les gouvernements anglais et le conseil européen pour entériner ce Brexit. Mais le vote des élections législatives anticipées du 12 décembre 2019 a changé la donne. Le peuple britannique a en effet assuré une large majorité au gouvernement conservateur du premier ministre Boris Johnson, partisan de la première heure du Brexit. Il a d’emblée confirmé sa volonté d’accélérer les choses et a annoncé leur sortie de l’Europe au 31 janvier 2020.

Faut-il préciser que cette décision historique ne sera pas sans conséquence ? Le Brexit fera tout simplement du Royaume-Uni un pays étranger à l’Union européenne, et première répercussion : le régime actuel de libre circulation des marchandises ne s’appliquera plus. Les échanges commerciaux avec l’Angleterre en seront bien sûr impactés, et ce sont ces conséquences et les solutions que la préfecture, la chambre de commerce et d’industrie et la chambre d’agriculture de l’Aisne veulent présenter aux entreprises et aux agriculteurs axonais.

« Les entreprises et agriculteurs qui exportent vers le Royaume-Uni, ou qui importent depuis ce pays, devront s’adapter à cette nouvelle donne du commerce qui va impacter leurs ventes, leur process de fabrication et donc leur chiffre d’affaires », confirme Olivier Jacob, le président de la CCI 02. La région des Hauts-de-France plus généralement est particulièrement exposée à ces risques du Brexit, du fait de son partenariat économique privilégié avec la Grande-Bretagne (lire l’encadré).

Les autorités du département jusqu’à l’Etat avertissent donc : « Les chefs d’entreprises qui travaillent avec le Royaume-Uni doivent dès maintenant s’interroger sur les conséquences du Brexit pour leur activité. »

A savoir :
Quelle période transitoire ? Quelles procédures de dédouanement ? Comment vont s’organiser les flux logistiques et le trafic routier autour de Calais, de Dunkerque et au Royaume-Uni ? Quelles certifications sanitaires seront nécessaires pour exporter vers le Royaume-Uni ? Qui va les délivrer et comment ? Comment seront accompagnées les entreprises en difficulté à cause du Brexit ?

Une réunion d’information a été organisée à la CCI de l’Aisne à Laon pour présenter aux entrepreneurs et agriculteurs les conséquences du Brexit, en présence des Douanes, de la Direction régionale de l’alimentation et de l’agriculture, de la DIRECCTE et de la Direction départementale de la protection des populations.

Nouvelle frontière

Côté français, on est prêt. Tant sur la construction de nouveaux postes de frontières que sur la création d’une nouvelle « frontière numérique » qui vise à enregistrer à l’avance les règlementations, les déclarations et les identifications des poids-lourds par exemple, pour fluidifier au maximum le passage aux frontières. « On se prépare depuis 2 ans, confirme Eric Meunier, le directeur inter-régional des douanes des Hauts-de-France. On s’est même organisé en imaginant le scénario le plus défavorable, à savoir une sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni au 1er février 2020 à minuit sans accord, le Brexit no deal. 700 douaniers supplémentaires ont même été recrutés pour faire face à ce Brexit. »

Pour les contrôles sanitaires et phytosanitaires aux frontières, les services du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation sont eux-aussi prêts à se déployer. Cela concernera les flux de végétaux, animaux vivants, produits animaux et aliments pour animaux en provenance ou à destination du Royaume-Uni. Les marchandises majoritaires étant les produits de la pêche et les viandes.

Les enjeux du Brexit se jouent en effet pour les entreprises au niveau des droits des douanes, des contrôles sanitaires et phytosanitaires, et des barrières règlementaires sur l’export et l’import. Cela étant, si tout est prêt côté français, c’est le grand flou qui règne outre-Manche où rien n’a encore été défini. Tout juste ont-ils annoncé qu’ils n’effectueront pas de contrôles sanitaires jusqu’en août 2020. Il est donc conseillé aux entreprises et agriculteurs de réaliser au plus vite un auto-diagnostic pour recenser toutes les conséquences sur leurs activités, puis identifier les mesures à prendre. Pour cela, des outils sont mis à leur disposition sur les sites du gouvernement et des administrations.

La chronologie du Brexit

• 23 juin 2016 : référendum voté à la majorité de 52 % par le peuple britannique pour quitter l’Union européenne.
• 29 mars 2017 : ouverture des négociations avec l’Union européenne.
• 25 novembre 2018 : premier accord de retrait obtenu avec la Première ministre Theresa May mais jamais approuvé côté Grande-Bretagne.
• 29 mars 2019 : sortie initialement prévue de la Grande-Bretagne de l’Europe, puis reportée plusieurs fois faute d’accords au 12 avril 2019, 31 octobre 2019 et 31 janvier 2020.
• 17 octobre 2019 : nouvel accord obtenu avec le Premier ministre Boris Johnson.
• 28 octobre 2019 : report du Brexit au 31 janvier 2020 accepté par le conseil européen.
• 12 décembre 2019 : élections législatives britanniques anticipées donnant une large majorité au gouvernement conservateur de Boris Johnson, partisan du Brexit.
• 31 janvier 2020 : sortie annoncée de la Grande-Bretagne de l’Europe.
• 31 décembre 2020 : fin annoncée de la période de séparation « en douceur » entre la Grande-Bretagne et l’Europe, et fin définitive des négociations d’accord de libre-échange commercial.

En chiffres : les échanges commerciaux Royaume-Uni / Hauts-de-France

Le R-U est le 7e partenaire commercial des HdF avec 6,7 milliards d’euros d’échanges en 2018.
HdF est la 2e région française par ses flux commerciaux avec le R-U, derrière l’Ile-de-France.
Le R-U est le 4e investisseur dans la région HdF en nombre d’établissements et d’effectifs avec 157 établissements et entreprises pour 10 527 personnes en effectifs. Par département, cela représente 87 établissements et 5 632 personnes dans le Nord ; 14 établissements et 1 904 personnes dans la Somme ; 36 établissements et 1 677 personnes dans le Pas-de-Calais ; 15 établissements et 1 118 personnes dans l’Oise ; 5 établissements et 196 personnes dans l’Aisne.

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