Actualités
L’eau : où en sont nos ressources ?
Alors que l’été et ses fortes chaleurs se profilent, où en sont les ressources en eau dans l’Aisne et comment est-elle gérée ? En plaçant le département en situation de vigilance, la préfecture lance le message que « l’eau est une ressource rare, alors économisons-la ».

Publié
il y a 4 moisle

Alors que l’été et ses fortes chaleurs se profilent, où en sont les ressources en eau dans l’Aisne et comment sont-elles gérées ? En plaçant le département en situation de vigilance, la préfecture a d’ores et déjà lancé le message que « l’eau est une ressource rare, alors économisons-la ». A savoir que si ce niveau de vigilance incite l’ensemble des usagers, particuliers, professionnels et collectivités à économiser l’eau, à ce stade et à l’heure du bouclage de ce journal (17 mai), aucune mesure de restriction n’est en vigueur.
Il apparaît cependant que la ressource en eau potable est clairement fragilisée pour ne pas dire alarmante comme le confie plus loin une ingénieure en hydraulique et hydrologue. Mais elle avance en même temps quelques pistes pour préserver nos besoins vitaux en eau.
Le département de l’Aisne placé en
vigilance sécheresse depuis le 21 avril
Dans l’Aisne comme dans les autres départements limitrophes, le préfet a décidé du placement de l’ensemble du territoire en vigilance, à la suite de la tenue d’un comité Ressource en eau. Le risque de sécheresse sur les nappes phréatiques apparaît comme très fort dans une grande partie du département. La faute à une sécheresse inédite en plein cœur de la saison hivernale qui fait suite à un été 2022 exceptionnellement chaud et sec.
Dans l’Aisne, la situation du niveau des nappes d’eau souterraines et des cours d’eau inquiète. Un très fort risque de sécheresse pour la période estivale, plane sur le département selon le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). « Le Comité ressource en eau se réunit toutes les 4 à 5 semaines en préfecture pour faire un état des lieux de la situation météorologique, hydrologique, de l’humidité des sols, du débit des cours d’eau, et du niveau des nappes phréatiques, explique Thomas Campeaux, préfet de l’Aisne. La dernière carte établie montre une grande partie du département dans le rouge concernant le niveau des nappes. Il y a eu un déficit de pluie lors de la période de recharge des nappes allant du 1er septembre au 31 mars et même un record de 28 jours dans l’Aisne, 32 au niveau national, sans pluies efficaces, c’est-à-dire moins d’un millimètre entre la fin du mois de janvier et la fin du mois de février. »

Cet hiver très sec avec des cumuls de précipitations inférieurs à la normale de – 8 % dans l’Aisne lors de la période de recharge, a amené le préfet à prendre un arrêté de vigilance dès le 21 avril. Celui-ci invite les usagers, les collectivités, les industriels et les agriculteurs à réguler et optimiser leur consommation d’eau, sans mesure de restriction d’usage pour le moment. A noter qu’il existe quatre niveaux de sécheresse en fonction de la sévérité de l’épisode : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise. Le préfet en appelle donc à la vigilance et à produire un effort sur la consommation de l’eau du même type que celui réalisé cet hiver pour l’électricité. « La situation s’est améliorée en mars avec des pluies abondantes et mêmes supérieures aux normales de saison mais cela n’a pas eu d’effet sur les nappes puisque la végétation repart et absorbe ces cumuls, explique le préfet. Cela a en revanche permis d’humidifier les sols, ce qui est une bonne nouvelle à l’approche de la période des semis. »
La situation des nappes, celles dans lesquelles les habitants et l’agriculture puisent pour leurs besoins quand l’industrie se tourne plutôt vers les cours d’eau, inquiète donc particulièrement. « Il y a – 8 % en général dans le département mais c’est en trompe-l’œil avec des situations assez hétérogènes puisqu’elle est meilleure en Thiérache avec des précipitations plus fortes du fait des reliefs alors qu’au sud d’une diagonale Saint-Quentin/Laon, ça n’est pas bon avec parfois des déficits de – 17 %, explique le préfet. Ce sont des niveaux préoccupants en sortie de période de recharge et alors que naturellement, on va rentrer dans une période de vidange au printemps et à l’été. »
Le suivi et la gestion de la sécheresse dans le département
L’arrêté du 20 février 2023 encadre la mise en place de mesures coordonnées et progressives de limitation des usages de l’eau par bassin versant en cas de sécheresse.
Le département est ainsi découpé en 12 zones d’alerte (bassin versant). Pour chaque zone d’alerte, une station hydrométrique (localisée sur un cours d’eau du bassin versant) est identifiée comme point de référence pour suivre l’évolution de la situation.
Un bulletin de suivi d’étiage (baisse périodique des eaux) est produit tous les 15 jours par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Hauts de France et la direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France (DRIEAT). Il permet d’apprécier l’état de la ressource en comparant les données de débit des cours d’eau des stations de référence aux seuils fixés dans l’arrêté. Il existe 4 niveaux de gravité, selon la sévérité de l’épisode de sécheresse : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise.


Des données complémentaires sur l’état des nappes souterraines (bulletin du BRGM) et des assecs des cours d’eau (suivi du réseau ONDE – Observatoires des étiages estivaux des petites cours d’eau en suivant visuellement l’état des écoulements de l’OFB) sont également utilisées pour décider de prendre un arrêté de restriction des usages de l’eau dans le département.
Un comité « Ressource en eau », placé sous la responsabilité du préfet, est un outil d’échanges et de concertation. Il rassemble les différents acteurs de l’eau impliqués dans le suivi de la ressource et de la gestion de l’eau et se réunit autant que de besoin, au cours de l’année, pour suivre l’évolution de la situation et donner son avis sur les mesures envisagées.
Le dernier comité Ressource en eau s’est donc tenu ce 21 avril 2023 et a placé le département de l’Aisne en vigilance sécheresse.
« Nous basculons d’un climat tempéré à un climat méditerranéen »
Ingénieure en hydraulique et hydrologue, Christelle Jullien travaille depuis 30 ans sur la question de la gestion de l’eau au sein des collectivités. La spécialiste livre un constat alarmant sur une accélération du réchauffement climatique et la succession des périodes de sécheresse qui fragilisent la ressource en eau potable. Elle livre également des clés pour mieux protéger cette eau moins abondante que par le passé. Christelle Jullien évoquera ces sujets le samedi 17 juin prochain à Soissons lors d’une conférence.
Le sujet eau potable en France et dans l’Aisne, elle connaît. Christelle Jullien, hydrologue, a travaillé sur le sujet à la préfecture de l’Aisne au début des années 2000 et dans diverses collectivités dont l’agglomération du Pays de Laon en 2020 où elle dirigeait le service eau et assainissement. Celle qui est par ailleurs maire de Louâtre, entre Soissons et Villers-Cotterêts, travaille aujourd’hui encore sur ces questions au sein d’un établissement public de l’Est-parisien. Elle prépare une conférence intitulée « Sécheresses, pollutions, usages agricoles et industriels : allons-nous manquer d’eau ? », qu’elle donnera le 17 juin à l’espace Simone-Veil de Soissons, à l’invitation de l’association « Soissonnais en Transition ».
Pour bien cerner la problématique de l’eau aujourd’hui, elle rappelle les usages qui en sont faits. « Aujourd’hui, environ 50 % des prélèvements dans les milieux naturels sont destinés à l’industrie dont une partie sert au rafraîchissement des centrales nucléaires, un quart à l’agriculture, un quart aux habitants, expose-t-elle. Quand nous sommes en vigilance sécheresse comme actuellement et qu’on demande aux usagers de faire des efforts pour limiter leur consommation, c’est bien, c’est un bon signal bien sûr mais nous n’agissons que sur un quart de la consommation d’eau. »
Cette vigilance sécheresse décrétée dans l’Aisne dès le 21 avril dernier est révélatrice selon elle d’un changement profond de climat qui s’accélère. « Cet arrêté tombe plus tôt que d’habitude puisqu’on le prenait auparavant en juin ou juillet et surtout, il n’y avait pas lieu de le prendre chaque année alors que depuis 2020, nous y sommes obligés, constate-t-elle. Les pluies sont non seulement moins abondantes en quantité mais elles tombent moins régulièrement tout au long de l’année et notamment sur la période de recharge des nappes entre octobre et mars. Avant, la recharge se faisait beaucoup en février et mars, et là, à cette période, il n’y a pas eu de pluies dites efficaces. Nous étions dans un climat tempéré où il tombait régulièrement de la pluie, là nous basculons sur un climat méditerranéen où il va tomber beaucoup d’eau d’un seul coup sur des sols secs, ce qui n’est pas favorable à l’infiltration, puis plus rien pendant un certain temps. »

Des pistes pour préserver l’eau
Face à ce constat alarmant, l’hydrologue avance des pistes pour mieux préserver la ressource eau tant en qualité qu’en quantité. « La protection de la qualité de l’eau passe par la mise en place de périmètres de protections et aires de protections des champs de captage, ce qui se fait depuis les années 1970 mais plus encore depuis 20 ans et par un traitement et une réutilisation des eaux usées, explique Christelle Jullien. Certaines agglomérations comme celle de Laon ont mis en place des programmes assez aboutis pour par exemple aider les agriculteurs à réduire les pesticides et herbicides allant vers les nappes. »
Concernant la quantité, l’hydrologue appelle à rétablir le cycle de l’eau et faire en sorte que les eaux de pluie s’infiltrent davantage. « Il faut que les projets urbains de rénovation de voirie par exemple, intègrent des matériaux nouveaux qui permettent de désimperméabiliser les sols et puis il faut replanter des arbres en nombre suffisant, préconise-t-elle. Les arbres, cela impacte le cycle de l’eau parce qu’un arbre respire, permet à l’eau de s’infiltrer et peut aider à maîtriser les températures lors des périodes de fortes chaleurs. » Ces solutions peu employées il y a plusieurs années quand le problème de la quantité de la ressource ne se posait pas encore, se développent encore timidement. La question du coût plus élevé de ces matériaux novateurs peut parfois poser problème. De plus, aucune disposition légale n’oblige les collectivités à fournir des efforts en la matière. « Des incitations financières importantes notamment de l’agence de l’eau », existent néanmoins selon Thomas Campeaux, préfet de l’Aisne. Lequel incite aussi les collectivités à créer davantage d’interconnexions entre les réseaux. Des solutions à mettre en place sans tarder, qui nécessitent des investissements lourds mais indispensables afin d’assurer l’avenir et les besoins en eau.

La sauvegarde de la Laie des Pots qui alimentait Villers-Cotterêts en eau
La ressource en eau potable est bien la préoccupation première des hommes et de tout temps. La ville de Villers-Cotterêts peut en témoigner, elle qui a toujours manqué d’eau et qui a dû trouver les recours techniques pour s’alimenter en eau. Dès la fin du XIIe siècle, vers 1180, une alimentation en eau très originale a été entreprise : le recueil des eaux de la forêt de Retz par la « laie des pots », une canalisation de 14 km construite sous la forêt, composée de poteries, aqueducs et regards qui drainent les eaux sauvages ruisselant par des sources et qui descendent par gravité jusqu’au château (voir l’encadré). Le système a fonctionné jusqu’au début du XXe siècle, puis en 1927, l’électrification de la station de pompage de la Dhuys notamment a permis une distribution d’eau plus régulière et abondante aux habitants.
Mais qu’est devenue la laie des pots sous la forêt de Retz ? Une construction tout simplement marquante du patrimoine du territoire, au même titre que de l’histoire de France puisque le roi François 1er a fait bâtir son château royal à Villers-Cotterêts au XVIe siècle. Son système d’adduction d’eau de la laie des pots avait dû être restauré puis allongé, amenant cette longueur actuelle de 14 km de canalisations. Un patrimoine qui prend encore plus d’importance aujourd’hui avec la réhabilitation du château en future Cité internationale de la langue française. Sa restauration est justement l’action engagée par l’association de Sauvegarde du Patrimoine de la Laie des Pots.

Créée en février 2019, l’association est présidée par Guy Duronsoy et rassemble aujourd’hui plus de 80 adhérents. « Nous poursuivons le travail réalisé par Yves Tardieu de 1985 à 2013 », souligne Jean-Christophe Prévot, l’un des deux vice-présidents. Dans la foulée, l’ensemble des ouvrages de la Laie des Pots a été inscrit au titre des Monuments Historiques en 2013. Et depuis 4 ans, les bénévoles – très actifs – de l’association s’affairent dans la forêt de Retz : tronçonneuses, débroussailleuses et outils en mains, ils entretiennent les lieux, retrouvent le réseau et les regards, les restaurent, nettoient et réparent les canalisations, tout en mettant en place des visites guidées. « La nature a repris ses droits, certains points d’eau sont devenus invisibles sous la végétation, explique Jean-Christophe. Ce système peut fonctionner longtemps mais il se détériore car les racines des arbres prolifèrent dans les canalisations. Le terrain argileux peut glisser, et avec les canalisations se déboîter ou se casser. »
« Mais l’eau coule, ajoute François Jeanson, le deuxième vice-président de l’association de sauvegarde. Nous savons qu’il y a 1,2 km du réseau qui fonctionne. Qui pourrait imaginer sous nos pieds cet ancien réseau d’aqueducs et de canalisations rassemblant l’eau des sources de la forêt pour la conduire au château ? La Laie des Pots est le lien vital historique entre la forêt et le château. » Leur but dans un premier temps et à plus ou moins long terme : « Restaurer les 2 500 m de réseau qui relient le regard Saint-Hubert au château de Villers-Cotterêts ». Et leur rêve ou leur « utopie » comme ils aiment à le dire : « Voir l’eau rejaillir de la fontaine du château », car pour l’association de Sauvegarde du Patrimoine des la Laie des Pots aussi : « L’eau, c’est la vie ».
Association de Sauvegarde du Patrimoine de la Laie des Pots, adhésion 12 €. Contact : Guy Duronsoy (président) au 03 23 71 42 17 ou 06 12 96 28 92.
La Laie des Pots c’est quoi ?
Qu’est-ce-que la laie des pots et quels sont les éléments qui la composent ? La « laie » est un chemin forestier et les « pots » sont des regards à tampon, aussi appelés margelles.
L’association de sauvegarde du patrimoine de la laie des pots précise : « Un pot est une sorte de puisard au fond duquel on voit l’eau. Un bac de décantation est destiné à recueillir le sable. Des pelles spéciales à manche coudé servaient à enlever le sable déposé. Les pots étaient régulièrement curés pour que l’eau arrivant au château soit claire. Ils sont recouverts d’une dalle carrée percée d’un orifice fermé par un tampon de pierre. Un dispositif de fermeture empêche quiconque ne possède pas l’outil adéquat de l’ouvrir. » Sur les 14 km de la laie des pots, il existe environ 150 regards, et parmi ceux-ci 11 regards à porte bien plus spectaculaires du fait qu’ils soient maçonnés en surface avec des façades en pierre de taille, des portes fermant à clé. Ils avaient été reconstruits en 1824. Les plus connus sont le regard Saint-Hubert, le regard Mme Vély et le regard de Choisy.
L’autre élément primordial sont bien sûr les conduites en elles-mêmes qui relient les regards entre eux et assurent l’écoulement des eaux par gravité.
« Ce sont des poteries en terre cuite de 8 à 10 cm de diamètre et de 40 cm de longueur, emboîtées avec des joints bourrés de mortier de chaux », explique l’association.
Le réseau est également aménagé avec des aqueducs ou voûtes par endroits : « Ces petits souterrains datent de la réhabilitation du dispositif par François Ier. Ils sont construits en pierre sèche, et beaucoup sont assez grands pour le passage d’un homme. (2 m de hauteur, 50 à 80 cm de largeur). Ils sont construits à profondeur variable, jusqu’à 8 m, et certains d’une longueur de 250 m. »

Actualités
La Cité internationale ouvre ses portes
L’Elysée et le ministère de la Culture l’ont annoncée officiellement début août : la Cité internationale de la langue française sera inaugurée par le président Emmanuel Macron, jeudi 19 octobre au Château François 1er de Villers-Cotterêts.

Publié
il y a 4 joursle
29 septembre 2023
Le Centre des Monuments Nationaux et toute la Cité d’Alexandre Dumas s’apprêtent à célébrer un événement historique pour la ville : l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, deuxième plus gros chantier de France après la restauration de Notre-Dame-de-Paris. Le président Emmanuel Macron avait lui-même initié le projet une fois élu en 2018 après avoir visité le château durant sa campagne de 2017. Il y a vu ce haut-lieu de l’histoire de France puisque François 1er y signa en 1539 l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui institua le français comme langue officielle du pays. Mais abandonné depuis 2014 après avoir accueilli une maison de retraite pendant des années, il a fallu s’engager dans un chantier colossal pour réhabiliter ce monument historique pourtant classé en 1997 et le restaurer à la hauteur de l’ambition de la Cité internationale. Commencé début 2020, le chantier aura nécessité plus de 200 millions d’euros de travaux. L’investissement n’est pas passé inaperçu à l’échelle nationale. Le magazine L’Express parlait d’ailleurs en juin dernier de « folie présidentielle à 200 millions d’euros (…) Conte de fées ou fait du prince ? » se demandait la journaliste qui observait également sur place : « Difficile d’imaginer, en arrivant à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, qu’ici avance le deuxième plus gros chantier patrimonial de France après Notre-Dame de Paris. Au comptoir de La Française ou du Longchamp, à l’ombre de la statue d’Alexandre Dumas ou devant l’hôtel de ville, le sujet est absent des conversations. Seuls les bips des camions de chantier qui reculent et les cris des ouvriers qui s’interpellent sur les toits d’ardoises brisent l’apparente indifférence qui entoure la future Cité internationale de la langue française voulue par Emmanuel Macron, dont l’ouverture est désormais envisagée à la fin de l’été ».
L’inauguration a en effet été plusieurs fois repoussée, mais elle est désormais bien officielle : elle aura lieu jeudi 19 octobre, en présence, bien sûr, du président Macron pour couper le ruban. Si les Cotteréziens eux-mêmes ont paru s’en désintéresser, l’annonce de l’ouverture leur fait petit à petit prendre conscience de la réalité du projet. Ils touchent du doigt l’ampleur de l’opération et ses 200 000 visiteurs annoncés chaque année : « Cela aura peut-être des répercussions sur nos activités ? » entend-on chez certains commerçants. Se voulant être le point d’ancrage du monde francophone, il est certain que l’ouverture de la Cité internationale à Villers-Cotterêts va bouleverser la vie de toute la ville et même de toute une région.
Paul Rondin, le directeur de la Cité internationale de la langue française, lui qui a ses souvenirs d’enfance en famille dans l’Aisne, confirme : « C’est la naissance d’un projet titanesque, un projet culturel de tous les horizons, un équipement qui n’existait pas sur le territoire à cette dimension-là, et auquel s’ajoute une nouvelle saison culturelle extraordinaire. Elle s’articule d’ailleurs avec d’autres structures locales comme la Cité de la musique et de la danse de Soissons, le musée Alexandre Dumas ou le château de Montgobert. Car c’est bien le territoire du Soissonnais et du Valois qui récupèrera les retombées économiques et touristiques de cette initiative au potentiel, je le répète, gigantesque, ici à la croisée de trois grandes régions, cela sans compter la dimension du monde de la francophonie et ses 320 millions de francophones. » Paul Rondin appuie : « Alors que l’inauguration se profile seulement, Villers-Cotterêts prend déjà une place sur la carte que la ville n’a jamais connue. Elle se retrouvera au cœur d’événements nationaux et internationaux, les habitants pourront en retirer un sentiment de fierté. Le château sera également à eux, ils pourront le traverser en toute liberté, sans payer, pour passer de la ville à la forêt. Ils pourront enfin s’y sentir chez eux car pour la première fois en 500 ans, c’est un espace public qui leur sera rendu. »

La billeterie en ligne est ouverte
Le Centre des Monuments Nationaux a ouvert sa billetterie en ligne depuis le 5 septembre pour réserver son entrée de visite du parcours d’expositions de la Cité internationale de la langue française. A savoir que pour son ouverture, les visites sont gratuites du 19 au 29 octobre mais il est tout de même impératif de réserver son billet. La billetterie devient payante à partir du mardi 31 octobre, le lundi (30 octobre) étant le jour de fermeture et restera le jour de fermeture hebdomadaire de la Cité internationale.
Entrées à réserver sur www.cite-langue-francaise.fr – onglet billetterie. Plein tarif : 9 € – Gratuit pour les moins de 26 ans.
La cité en quelques chiffres
Dimensions
- 23 000 m² pour l’ensemble du domaine
- 5 000 m² pour le Logis royal dont : 1 200 m² d’exposition permanente, 400 m² d’expositions temporaires, 150 m² d’espaces d’accueil, 170 m² d’espace de restauration
- 640 m² pour la cour du Jeu de paume
- 1 570 m² pour le Jeu de paume
Financements
- 211,11 M€ de budget prévisionnel
- 179 M€ du ministère de la Culture (dont plan de relance)
- 30 M€ du Programme d’investissements d’avenir
- 2,11 M€ d’apports extérieurs
Chantier
- 600 compagnons de 220 entreprises pour 65 corps de métier
- 3 600 m2 de toiture rénovés, soit 265 000 ardoises
- 60 tonnes pour la verrière et sa structure
- 600 m3 de pierres de taille mis en œuvre pour les façades
- 280 fenêtres restaurées
- 1 250 m2 de planchers anciens réhabilités et 2 050 m2 de planchers restitués
- 15 000 pavés posés dans la cour du Jeu de paume
- 10 000 carreaux en terre cuite posés sur le sol de la chapelle
- 90 000 heures d’insertion professionnelle réalisées par 152 employés
La Cité internationale de la langue française - 15 salles dans le parcours permanent
- 62 dispositifs de médiation
- 150 œuvres, objets et documents grâce à 20 institutions prêteuses
- 40 partenaires
- 1 auditorium de 250 places
- 2 commerces de proximité : 1 librairie-boutique et 1 café salon de thé
- 1 lieu de formation et d’apprentissage de la langue pour apprenants et formateurs
- 12 ateliers de résidence pour des artistes, des chercheurs, des entrepreneurs
- 1 centre des technologies de la langue
(Chiffres du Centre des Monuments Nationaux)
10 jours d’événements gratuits pour célébrer l’ouverture
A l’occasion de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, 10 jours (du 19 au 29 octobre) d’événements gratuits ont été programmés pour que le public découvre et s’approprie la Cité.
Jeudi 19 octobre
Accueil : le tour de la francophonie en 80 mots par 80 jeunes à partir du ciel lexical, interventions dans la cour des Offices par des élèves de l’Aisne.
Ouverture de la Cité par la grande lecture d’une langue monde : textes de Alexandre Dumas, Aimé Césaire, Andrée Chedid, Alain Mabanckou, Léonora Miano, Hélène Dorion.
Inauguration du Parcours permanent de la langue française.
Tant que j’écris, je donne et je vis, performance de et par Fann Attiki.
Langue de rire avec Reda Saoui (Québec) et Samia Orosemane (Tunisie) avec Montreux Comedy.
Le Livre de ma mère d’Albert Cohen par Patrick Timsit avec France Culture.
En Français dans le monde avec les invités de RFI, la radio française diffusée mondialement en français et en 16 autres langues.
Du 19 oct. à 12h00 au 20 oct. à 11h59 : 24 heures pour s’écouter, se parler, partout dans le monde et sur tous les fuseaux horaires, avec Le laboratoire mobile des langues, un programme permettant de réaliser le portrait sonore du français et des langues parlées sur le territoire de la Cité aussi bien que dans le monde francophone, à l’initiative du ministère de la Culture – délégation générale à la langue française et aux langues de France, avec le Pacte linguistique Hauts-de-France (Région, Département de l’Aisne, Retz-en- Valois), le CNRS et la Bibliothèque nationale de France. Un événement réalisé par Civic-City.
Un château en forêt, découverte dans l’espace des expositions temporaires de l’œuvre de Stéphane Thidet, un arbre surmonté d’une cabane, dans le parc « Au rythme de nos désirs dansons sur la vague du temps » œuvre de l’artiste Joël Andrianomearisoa avec Mondes nouveaux, à l’orée de la forêt de Retz, Visages d’écrivains – 30 portraits d’auteurs et d’autrices des Hauts-de- France, avec le Réseau des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires.
Vendredi 20 octobre
Langue de rire avec Alex Vizorek (Belgique) et EPII (Côte d’Ivoire) avec Montreux Comedy.
Samedi 21 octobre
La parole pour faire société conférence avec Cynthia Fleury – Gérald Garutti avec le Centre des Arts de la Parole (lecture-débat).
Vacances à la Cité (21 oct. – 5 nov.).
Expérience immersive Musiques – Fictions – un texte contemporain, une création musicale et le savoir-faire de l’Ircam dans le son du futur, réunis pour une expérience à la fois littéraire et sonore inédite. Tous les jours, toute la journée, du 21 oct. au 5 nov. des histoires à écouter :
Naissance d’un pont de Maylis de Kerangal/L’autre fille d’Annie Ernaux/Bacchantes de Céline Minard/La Compagnie des Spectres de Lydie Salvayre/The Great Disaster de Patrick Kermann / Nostalgie 2175 d’Anja Hilling/Le Sentiment du monde de Robert Linhart/Croire aux fauves de Nastassja Martin – avec l’IRCAM (Auditorium).
Jeudi 26 octobre
La faute d’orthographe est ma langue maternelle de et par Daniel Picouly.
Vendredi 27 octobre
Remise du label Forêt d’exceptionpour la Forêt de Retz avec l’Office National des Forêts et la communauté de communes Retz en Valois.
Fête de clôture (28 et 29 oct.).
Fête à la Cité : Michaël Canitrot (à partir des Contemplations de Victor Hugo et d’auteurs francophones) – soirée électro – images (cour des Offices).
Aux enfants, la Cité ! : Boîte à Joujoux (Claude Debussy et André Hellé) et Histoire de Babar (Francis Poulenc et Jean de Brunhoff) par Philippe Cassard et Lambert Wilson.
Accès en permanence
Pendant toute la durée de l’ouverture ÉCOUTER-PARLER, le Laboratoire mobile des langues sera présent à la Cité internationale de la langue française. Ce laboratoire sillonne la France à bord d’un camion connecté pour faire découvrir aux habitants du territoire le français parlé et les langues de France et leur permettre de contribuer au Portrait sonore de la France. Entrez et découvrez des jeux, des enregistrements de français, de langues régionales et de dizaines de langues parlées en France, des ressources pédagogiques et en avant-première le projet « Ondes, le Totem et les Flotteurs de l’Ourcq » réalisé par l’artiste Guykayser avec les riverains de l’Ourcq.
Parcours permanent de la langue française
Un château en forêt de Stéphane Thidet.
« Au rythme de nos désirs dansons sur la vague du temps » de Joël Andrianomearisoa.
Visages d’écrivains – 30 portraits d’auteurs et d’autrices.
Publireportage
XEFI Soissons : le guichet unique de l’informatique pour les pros
Ouverte en juin 2022 par Vincent Louchez, l’agence XEFI Soissons continue sur sa lancée sa deuxième année d’activité auprès des collectivités, des petites et moyennes entreprises du territoire concernant tous leurs besoins informatiques. L’équipe XEFI est plus que jamais prête à aller à la rencontre de ses clients et répondre à leurs demandes.

Publié
il y a 4 joursle
29 septembre 2023
Vincent Louchez, qu’est-ce qui a motivé votre ouverture de l’agence XEFI Soissons il y a un an ?
Etant reconnu dans le domaine sur le territoire, le groupe XEFI a fait appel à moi pour devenir son franchisé sur le sud de l’Aisne. J’ai toujours travaillé dans l’informatique, je fais ça depuis 37 ans. J’ai notamment dirigé 2SI avant de me mettre à mon compte en tant que consultant informatique.
J’ai relevé le défi car notre action permet à la fois de répondre aux besoins informatiques des TPE, PME, PMI et collectivités de proximité, tout en disposant de la force et du soutien d’un grand groupe qui s’est forgé une réputation de leader français depuis sa création en 1997.
Vous avez donc constaté au cours de cette première année que XEFI Soissons répond à un besoin dans le sud de l’Aisne ?
Notre organisation comme agence de proximité à Soissons, appuyée par une grande structure à l’échelle de XEFI France, permet en effet de répondre à toutes les demandes en informatique de nos collectivités, nos petites et moyennes entreprises. Nous sommes en d’autres termes leur guichet unique pour ce qui concerne autant la vente, la location et la maintenance de matériel neuf ou reconditionné, l’internet, l’hébergement, la sauvegarde et la sécurisation des données.
Les 5 datacenters du groupe XEFI, certifiés au plus haut niveau, et sa puissance d’achat nous permettent d’être hyper réactifs localement dans tous les domaines informatiques. c’est ce qui fait notre force.
Vous vous installez maintenant sur la durée autour d’une équipe qui prend ses marques ?
L’équipe se construit avec un responsable technique, une assistante commerciale, un technicien et une cinquième personne nous rejoindra dès le début de l’année prochaine. Nous restons une petite structure qui travaille avant tout dans la convivialité et encore une fois la proximité avec nos clients.
Ce service client est notre autre point fort : on répond tout de suite, on se déplace dans la foulée, on s’occupe d’eux et on sait bien le faire. C’est toute notre action que nous renforçons à l’amorce de cette deuxième année d’activité.
XEFI
11 ter, rue des Paveurs 02200 SOISSONS
03 23 73 28 57
www.xefi.com
Actualités
Soissons fête son haricot tout juste labellisé IGP
Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 du 22 au 24 septembre avec un haricot fraîchement labellisé IGP, Indication Géographique Protégée. Approuvée depuis le 2 juin, elle a été remise début juillet aux producteurs de haricot de Soissons. Il sera plus que jamais mis à l’honneur durant trois jours de festivités.

Publié
il y a 3 semainesle
15 septembre 2023
La commissaire européenne Brigitte Fiasse est venue remettre en main propre la labellisation IGP aux producteurs locaux de haricot de Soissons. Il faut bien comprendre que la distinction n’est pas anodine : « Le haricot de Soissons entre dans un club très sélect de la région des Hauts-de-France qui ne compte que quatre produits IGP, notre haricot étant le premier à décrocher le label depuis 10 ans », souligne Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs locaux. Il rappelle que la démarche « ne fut pas un long fleuve tranquille depuis la création de la coopérative agricole en 2003 et notre volonté d’aller chercher un label de qualité. Mais c’est maintenant le début d’une nouvelle histoire et chacune des 543 communes qui font désormais partie de cette aire de production du haricot de Soissons va s’approprier le label et faire progresser l’IGP. » Il note que la demande est aujourd’hui plus forte que l’offre, « c’est pourquoi une feuille de route pour développer la filière avec l’IGP a été établie pour les années à venir ».
GrandSoissons Agglomération et son président Alain Crémont mettent en avant « le fruit d’un travail collectif constitué de plusieurs acteurs, guidés par la volonté de protéger la culture, la transformation puis la commercialisation de ce fleuron local, cette protection d’un symbole du patrimoine soissonnais ». Il associe en l’occurrence les producteurs locaux d’une part, mais aussi la confrérie du haricot de Soissons, le Département de l’Aisne, la chambre d’agriculture, le Pôle Légumes Région Nord, les collectivités d’Oulchy-le-Château et Retz-en-Valois et bien sûr la Région Hauts-de-France qui accompagne depuis 2018 l’émergence et la structuration de la filière. Son aide technique et financière représente plus de 200 000 euros. GrandSoissons a de son côté accompagné techniquement et financièrement les producteurs locaux à hauteur de 50 000 euros en 2022.
Pour l’agglo : « Cette labellisation est un véritable enjeu pour la région de Soissons, car elle permettra de protéger et de valoriser un produit local de qualité, tout en encourageant une agriculture responsable et durable. Elle sera également bénéfique pour les consommateurs, qui pourront ainsi être assurés de la qualité et de l’origine du haricot de Soissons qu’ils achètent.
L’IGP du haricot de Soissons est une excellente nouvelle pour la région et pour les producteurs de haricot de Soissons en particulier. Cette reconnaissance permettra de protéger et de valoriser un produit de qualité, tout en encourageant une agriculture locale, responsable et durable. »

La zone IGP
L’Indication Géographique Protégée (IGP) identifie un produit agricole dont la qualité et la réputation sont liées à son origine géographique. Elle a été créée en 1992 dans le cadre de la politique européenne de qualité concernant ses produits agricoles et alimentaires. En France, la gestion de ce signe officiel est confiée à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Pour l’obtenir, une étape, au moins dans la production, la transformation ou l’élaboration du produit doit avoir lieu dans l’aire géographique définie et délimitée. L’IGP peut être basée sur la réputation du produit, reconnu par le public, et elle doit être liée à un savoir-faire ou une qualité attribuable à son origine géographique. Elle ne se crée pas, elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale et internationale. Le label est symbolisé par un macaron jaune et bleu qui de ce fait protège le produit dans toute l’Union européenne. A ne pas confondre avec l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) sur le territoire français, et l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) au niveau européen, ces labels remplissant un cahier des charges encore plus strict sur leurs zones géographiques moins étendues, définissant ainsi la typicité de leurs terroirs.
Depuis son enregistrement officiel le vendredi 2 juin 2023 par la commission européenne, le haricot de Soissons rejoint donc les 146 produits agroalimentaires IGP enregistrés en France, à ceux-ci s’ajoutent les 74 vins IGP et les 2 cidres IGP français. Le haricot de Soissons devient aussi l’autre haricot reconnu de la région Hauts-de-France avec le Lingot du Nord, IGP de la plaine de la Lys. L’INAO expose : « Les étapes de production allant du semis au battage sont réalisées dans l’aire géographique du “Haricot de Soissons”. Son cœur se trouve à Soissons mais rayonne au-delà, sur plusieurs communes alentour, dans un environnement de plaines et de vallées. »
Le savoir-faire des producteurs de haricots de Soissons
En attribuant le label IGP au haricot de Soissons, l’Institut National de l’Origine et la Qualité (INAO) valorise en même temps « les pratiques développées au fil des siècles par les producteurs locaux » et reprises aujourd’hui par 19 producteurs sur le territoire. Parmi eux, 17 adhèrent à la coopérative agricole du haricot de Soissons créée en 2003 et 2 sont indépendants.
L’INAO rappelle que « le département de l’Aisne est connu depuis le 18e siècle pour sa production de haricots secs. Plusieurs espèces et variétés de haricot étaient autrefois présentes sur ce territoire, mais seul le “haricot de Soissons” est aujourd’hui encore cultivé par des producteurs, qui font vivre un savoir-faire ancestral. » GrandSoissons Agglomération, l’un des acteurs principaux à l’obtention de l’IGP précise que « malgré sa renommée et son histoire, le haricot de Soissons a longtemps été victime de la concurrence de variétés cousines importées et de la pression des prix bas. Pourtant, les producteurs de haricot de Soissons ont toujours su défendre leur produit, en préservant une production locale et de qualité. Ils sont aussi les défenseurs d’un savoir-faire traditionnel puisque l’intégralité de la culture du haricot de Soissons est un travail qui se fait à la main. »
Sur le plan purement technique :
« Le semis est effectué sur des parcelles scrupuleusement sélectionnées permettant d’éviter le gel avec un écart entre les rangs pour une aération et un ensoleillement optimal de la plante. Le choix de la variété Phaseolus coccineus pour le “haricot de Soissons” garantit des plantes grimpantes, rustiques et très vigoureuses qui seront tuteurées pour les guider en hauteur. » L’INAO explique encore que « la récolte se déroule à la main quand les gousses sont desséchées et de couleur marron dominante, soit par la cueillette des gousses en un ou plusieurs passages ou en plante entière, au minimum 3 semaines après la coupe des pieds. Le battage, le tri et le stockage permettent de préserver la qualité et la conservation des grains. » Actuellement, les 19 producteurs locaux cultivent le haricot de Soissons sur 11 hectares, avec un rendement moyen entre 2 et 2,5 tonnes par hectare (données 2019).
Didier Cassemiche, le président de l’association des producteurs de haricot de Soissons, témoigne : « Nous, producteurs, sommes sincèrement heureux de cette reconnaissance du territoire. L’IGP est une étape fondamentale dans notre action collective. Une nouvelle aventure s’offre désormais à nous pour mettre en place un important travail sur la structuration de la filière, pour faire vivre l’IGP et valoriser le Haricot de Soissons. »

Le haricot dans l’assiette
Comme le décrit l’INAO : « On reconnait le haricot de Soissons à son gros grain en forme de rein et sa couleur blanche ou ivoire. Avant dégustation, le haricot de Soissons nécessite un trempage de 12h : il se dotera ainsi d’une peau fine qui deviendra quasi imperceptible après cuisson. Tendreté et fondant seront alors au rendez-vous. Il peut être servi chaud, en accompagnement de viandes (mouton, bœuf, porc, volaille, gibier…), poissons, confits, ou froid pour agrémenter une belle salade. Le haricot de Soissons est commercialisé uniquement en grain sec en grandes et moyennes surfaces, épiceries fines, magasins de producteur, vente directe et salons gastronomiques. » Les élus de GrandSoissons Agglomération confirme qu’avec cette IGP : « Les conditions climatiques et géographiques de notre région sont parfaites pour la culture de ce légume sec, ce qui donne au haricot de Soissons son goût unique et sa texture fondante. »

Le haricot de légende
L’origine du haricot de Soissons et sa légende débutent pendant la guerre de Cent Ans : « Alors que la peste ravage la contrée, les Soissonnais survivants s’enfuient, emportant avec eux leurs récoltes. Pendant la fuite, beaucoup perdent des graines. A leur retour, que ne trouvent-ils pas ? Un champ couvert de fèves. L’humidité des berges du canal de la Crise favorise une exceptionnelle récolte qui permit de nourrir sans peine toute la population. Ce haricot devenu célèbre est depuis lors dit “de Soissons”. »
A cette histoire, s’ensuit la légende du guetteur de la cathédrale, une légende qu’aime partager la confrérie gastronomique des compagnons du haricot de Soissons qui en fait la promotion en France et à l’international, et qui voit avec l’IGP son rêve se concrétiser 26 ans après sa création : « A la fin du XIXe siècle, un guetteur nommé “Le Paon” ne quittait pas le haut de la tour de la cathédrale, d’où il surveillait la ville et les incendies. Fatigué de l’aridité de sa plate-forme de pierre, il décida de l’égayer en semant des haricots de Soissons dans des caisses disposées le long des garde-fous. Ses plantations volubiles s’accrochèrent à la rampe et couronnèrent la tour d’une verdure étonnante. “C’est du vrai Soissons” disait-il à ses visiteurs en ajoutant : “Dieu créa la fleur et lui dit : sois rose ! Il créa le haricot et lui dit : Sois Son et vas en paix ! “ »

La Fête du Haricot : les temps forts
La Ville de Soissons organise sa Fête du Haricot 2023 les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 septembre sur l’esplanade du Mail.
Au programme : concerts, théâtre, spectacles, contes, arts de la rue, danses, ateliers, concours et dégustations. L’événement sera inauguré vendredi à 18h30, un grand feu d’artifice sera tiré de l’esplanade du Mail samedi à 21h30 et la Parade Clovis déambulera en cœur de ville dimanche à partir de 11h. Le programme complet est visible sur le site www.feteduharicot.fr.
Le pavillon du Haricot : à la rencontre des acteurs du développement de la filière du haricot de Soissons avec l’association des producteurs du haricot de Soissons, la confrérie gastronomique du haricot de Soissons, la dégustation et les démonstrations culinaires de chefs renommés, en partenariat avec la section hôtelière du lycée Saint-Vincent-de-Paul. La nouveauté : le concours d’écossage du haricot samedi à 17h. Inscriptions sur place, attention places limitées.
L’espace des créateurs : à la découverte du savoir-faire et l’excellence des exposants et artisans 100 % locaux. Concours d’art floral : samedi de 10h à 12h30, inscription au 06 83 33 92 40 ou sur www.feteduharicot.fr. Atelier d’art floral : samedi et dimanche de 15h à 18h, inscription sur place. Marché des créateurs : vendredi soir, samedi et dimanche toute la journée. L’atelier des créateurs : samedi et dimanche de 14h à 17h, dès 6 ans.
Le marché gourmand : pour goûter les saveurs des produits du terroir d’une cinquantaine d’exposants venus de la France entière, avec une douzaine de confréries. Le coup de cœur des Chefs : samedi de 10h à 12h30.
La ludosphère : détente, animations, activités ludiques et culturelles en famille. Nouveau : la SAEA propose des démonstrations et initiations d’escrime ancienne, samedi et dimanche de 13h30 à 17h30. Jeux surdimensionnés de la ludothèque. Atelier dessin aquarelle : samedi de 10h à 20h. Jeux de société modernes : dimanche de 10h à 18h. Espace animé par des associations et clubs soissonnais.
En parallèle, activités nautiques proposées par les Voiles du Soissonnais, la Société Nautique Soissonnaise et le club de plongée sous-marine à la SNS, 2 avenue du Mail.
