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SPECIAL ELECTIONS : 5 candidats à Soissons, leur enjeu pour la ville

Le premier tour des élections municipales 2020 a lieu le dimanche 15 mars, suivi du potentiel second tour le 22 mars. A Soissons, cinq candidats se sont pour l’heure officiellement déclarés. Tout candidat a dans tous les cas jusqu’au 27 février pour se présenter et déposer sa liste de 35 noms pour composer le prochain conseil municipal de la cité du Vase.

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Pour rappel, les précédentes élections municipales de 2014 s’étaient jouées à trois à Soissons : avec le maire sortant Patrick Day, tête de liste de l’union de gauche, la liste divers droite menée par Alain Crémont et la liste Front National d’Emmanuel Chassagnoux. Trois au premier tour, et trois au second tour, car les trois candidats étaient au-dessus des 20 % après le premier vote. Alain Crémont et Patrick Day se retrouvaient tout particulièrement au coude-à-coude, séparés de seulement 0,5 % des voix. Alain Crémont a donc fait la différence au second tour, avec un taux de participation plus important de 52,7 à 57,3 %. Il a été élu avec 45,6 % des voix, devant Patrick Day (40,3 %) et Emmanuel Chassagnoux (14,1 %).
Six ans plus tard, quel est l’enjeu pour la ville de Soissons ? C’est ce que nous avons demandé à chacun des cinq candidats déclarés. Nous détaillerons ainsi les thématiques et les dossiers les plus importants dans nos prochaines éditions jusqu’à l’élection du futur maire de Soissons.

Philippe ABBAS

soutenu par La France Insoumise

  • 45 ans
  • Responsable du groupe soissonnais investi par La France Insoumise
  • Adjoint des cadres – responsable de la permanence d’accès aux soins à l’hôpital de Soissons
  • Déjà candidat aux élections législatives et candidat à une place non éligible sur la liste de Patrick Day aux Municipales 2014.

France Insoumise s’est scindée en deux groupes à Soissons. Philippe Abbas est le chef de file de l’un deux, mais il est aussi celui qui a obtenu le soutien officiel de La France Insoumise pour représenter une liste citoyenne aux élections municipales. Il confie avoir « travaillé pendant un an pour composer une liste d’union de gauche » avec les autres partis soissonnais, et il confirme avoir récemment « claqué la porte de l’union de gauche », faute d’accord sur son positionnement dans la liste. « Je n’ai jamais voulu la place de n° 1, précise-t-il, en revanche je n’accepte pas la 5e place. Elle ne correspond pas aux scores de notre mouvement en tant que première force de gauche aux dernières Législatives et deuxième force aux Européennes. Nous avons également prouvé ce que nous pouvons apporter en dynamique sur le terrain. »
De fait, Philippe Abbas part seul avec La France Insoumise dans la bataille, et il entend bien étendre sa propre liste à 35 noms. Et s’il n’arrivait pas à réunir les 35 noms avant le dépôt des listes du 27 février ? « Dans ce cas, j’annoncerais à ce moment le nom du candidat que je soutiendrais », dit-il.
Toutefois, Philippe Abbas n’en est pas là et il se prépare comme un candidat déclaré. Quel est l’enjeu du prochain mandat pour la ville de Soissons ? Il le voit dans un programme social et humain : « La priorité est de s’occuper de tous les habitants de la ville, et cela dans tous les quartiers de la ville. Sans augmenter les impôts, il faudra tout particulièrement leur amener une maison pluridisciplinaire de la santé publique, une unité Alzheimer publique et des transports gratuits ».

Alain CREMONT

maire sortant

  • 66 ans, marié, 4 enfants
  • Chef d’entreprise retraité
  • 1 mandat de maire de Soissons, vice-président de l’agglomération en charge du développement économique
  • En tête de la liste « Pour Soissons, gardons le cap »

Elu maire en 2014 en tête d’une liste divers droite, Alain Crémont se présente donc à sa propre succession en mars 2020. Il annonce « avoir parcouru beaucoup de chemin en 6 ans et tenu de nombreux engagements », mais il dit aussi savoir « que beaucoup reste à faire, c’est pourquoi nous restons mobilisés pour tenir la feuille de route que nous nous sommes fixée pour relever Soissons et améliorer la qualité de vie des Soissonnais, quel que soit leur quartier ».
Pour les 6 nouvelles années à venir, l’enjeu à Soissons se situe pour lui « dans le développement économique, l’emploi et l’attractivité du territoire. C’est une priorité car le développement économique crée des richesses, et de là en découle le pouvoir d’achat retrouvé des familles qui peuvent ainsi faire vivre les écoles, les associations et les équipements publics de la ville. Dans la même idée, il faut capitaliser sur le travail déjà réalisé en terme d’économie sociale et solidaire, tout en développant le tourisme et l’innovation. » Alain Crémont se dit par ailleurs « heureux de voir Soissons et GrandSoissons revenir dans les radars ».

Franck DELATTRE

soutenu par la République En Marche

  • 54 ans, marié, 3 enfants
  • Cadre dans une société HLM
  • Conseiller régional EELV (2004 – 2015), adjoint au maire de Soissons (2008 – 2014)/vice-président à l’agglomération de Soissons (2008 – 2014) en charge du logement, du plan énergie et climat, conseiller délégué à l’agglomération (2014 -2020) responsable de la zone d’habitat et du plan paysage.

Ancien conseiller régional Europe Ecologie Les Verts, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste de l’Aisne, porte-parole de l’opposition de gauche pendant une bonne partie du mandat d’Alain Crémont, Franck Delattre a surpris son monde en annonçant sa candidature à la mairie de Soissons avec le soutien de la République En Marche et du député Marc Delatte. Cela lui a d’ailleurs valu son exclusion du Parti Socialiste axonais.
Qu’à cela ne tienne, le candidat part avec également dans ses rangs d’autres conseillers municipaux de l’opposition de gauche. Selon lui, l’enjeu à venir pour Soissons se trouve « dans un développement équilibré de la ville, du centre aux quartiers. » Il parle de développement équilibré aussi bien au sens économique : « Rouvrir les commerces préemptés par exemple, faire revenir les gens dans le centre-ville en enlevant les parcmètres pour les mettre en zones bleues et mettre les zones bleues en zones blanches. » Et développement équilibré dans les quartiers au sens social : « Amener tous les services dans les quartiers, que ce soit Pôle Emploi, la CAF, la police municipale jusqu’à des services décentralisés de la mairie »

Sébastien LANGE

union de gauche

  • 42 ans
  • Ouvrier dans la métallurgie à la société Capi
  • Membre du conseil départemental du PCF
  • Conseiller municipal d’opposition à Venizel (2014 -2020)

Les partis de gauche soissonnais (sans la France Insoumise) ont composé une liste d’union pour briguer la mairie de Soissons en choisissant Sébastien Lange, membre du Parti Communiste Français, comme tête de liste. Celle-ci est donc composée du PCF, du Parti Socialiste, d’Europe Ecologie Les Verts, du Parti Radical de Gauche, « et de citoyens syndiqués, issus du monde associatif et sportif » tient à préciser Sébastien Lange.
Quel enjeu rassemble la gauche pour l’avenir de Soissons ? « La santé, répond le candidat. C’est le constat que nous avons fait par rapport à la situation difficile de l’hôpital, l’appauvrissement de Soissons qui engorge les urgences et le déficit de médecins qui se creuse. Nous voulons construire un grand centre de santé sous régie municipale avec des spécialistes, des généralistes et pour lequel nous recruterons des jeunes médecins salariés. Tout l’intérêt est de faire face au désert médical et de faire en sorte que tout le monde puisse être soigné à Soissons. Dans cette même idée d’un service pour tous, ajoute-t-il, ce sont les transports urbains que nous ouvrirons à la gratuité. »

Alain REYT

rassemblement national

  • 62 ans
  • Attaché du groupe Rassemblement National au conseil départemental de l’Aisne

Arrivé en troisième position de la triangulaire du second tour des Municipales 2014 (14,1 %), le Front National (ex-RN) a donc siégé au conseil municipal du mandat en cours avec deux élus à la table. Deux élus certes, mais qui n’ont pas toujours brillé par leur présence, et qui ont surtout souvent changé d’identité après les démissions successives de plusieurs conseillers FN. Pour autant, le FN (puis le RN) était bel et bien présent dans les conseils, à la mairie de Soissons comme à l’agglomération, du moins en tant qu’observateurs dans le public et tout particulièrement ces derniers mois. Parmi eux : Alain Reyt, le candidat RN pour ces Municipales 2020.
Pour lui, « l’enjeu local à Soissons ne se démarque pas des enjeux nationaux. Quoi qu’en disent certains, le programme local découle aussi de l’idéologie politique choisie. » Cette volonté politique se mesurera principalement selon Alain Reyt sur l’économie : « La priorité est de faire venir des entreprises et de créer de l’emploi à Soissons. Comme au niveau national, la réalisation de ce projet pourra se faire avec un dispositif protectionniste. Nous sommes les derniers à croire à l’ouverture des frontières et à croire que la concurrence est loyale. L’enjeu est de protéger les emplois », dit-il.

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Soissons c’est cabaret !

De la danse, du chant, de l’acrobatie, de l’humour, mais aussi des paillettes, du glamour, du chic et des plumes : tout ce qui fait le cabaret en somme. Voilà la promesse et simplement l’essence de Ben Dance Company, la nouvelle troupe qui vient de se créer à Soissons. Elle fait ses premières les 8, 9 et 10 décembre au théâtre du Petit Bouffon à Villeneuve-Saint-Germain.

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© Cédric

La troupe est issue du studio de danse Mister Ben et de plusieurs de ses professeurs, mais Ben Dance Company est bien une nouvelle entité à part entière qui veut instituer le spectacle cabaret dans la cité du Vase. L’idée est née dans la tête de Ghazi, alias Mister Ben : « Je suis chorégraphe depuis 1999, j’avais toujours rêvé d’ouvrir une école de danse et c’est désormais chose faite (voir l’encadré). Maintenant que l’école tourne, j’ai envie de développer ici une autre action dans la danse. Ayant toujours baigné dans l’univers du cabaret, et notamment à l’étranger, je me suis aperçu que ce type de spectacle ne s’est jamais établi à Soissons. »

Pour Ghazi, il était temps de pallier ce manque : « Je travaille dessus depuis des années, mais c’est la contribution de toute l’équipe qui permet à la Ben Dance Company d’exister. » La troupe a démontré une première fois l’étendue de son talent et de son enthousiasme en accompagnant tous les chanteurs et danseurs de la finale de la Nuit des jeunes talents qui s’est déroulée le 21 octobre à Soissons. Son professionnalisme, ses chorégraphies et son engagement dans les répétitions avec les candidats au studio de danse Mister Ben a d’emblée impressionné la production. Autour de cette Nuit des jeunes talents et toujours en processus de création, Ghazi imagine d’ailleurs une catégorie spéciale danse, « avec l’ambition de faire de Soissons la capitale de la danse dans l’Aisne et la Picardie », dit-il. Et pour être complet sur cette Nuit des jeunes talents, le trio Tawny composé de trois danseuses de l’école Mister Ben a remporté le Prix du Public.

La Ben Dance Company crée son cabaret à Soissons. © Cédric

La Ben Dance Company rêve donc d’instaurer son cabaret, « en assurant nos dates dans un premier temps, précise Ghazi, puis nous espérons de façon permanente à l’avenir. Mais notre souhait principal est avant tout de présenter un véritable spectacle populaire et de faire bouger toujours plus les Soissonnais en leur offrant une autre forme de création artistique. Car c’est ce que nous sommes avant tout, des créateurs de spectacles. »

Cabaret par la Ben Dance Company :
vendredi 8 décembre à 21h
samedi 9 décembre à 21h
dimanche 10 décembre à 16h
Au théâtre Le Petit Bouffon à Villeneuve-Saint-Germain.
Tarif 25 €/formule flûte de champagne et macarons + 10 €. Billetterie uniquement au studio Mister Ben, 50 avenue de Reims à Soissons, ou au 06 83 78 83 39.

Le studio Mister Ben

L’école de danse du studio Mister Ben a ouvert en septembre 2019, au 50 avenue de Reims à Soissons. Après avoir résisté aux difficultés des confinements et de la période covid quelques semaines après sa création, l’école de danse poursuit maintenant son développement et regroupe cette année 220 à 230 adhérents. Elle se distingue par sa diversité d’enseignement : du classique au moderne en passant par le hip-hop, le théâtre, le pole dance et même le cours danses TikTok très apprécié chez les ados. Preuve de son développement, le studio est passé de 4 professeurs à l’ouverture à 11 cette année, dont, s’il ne fallait citer qu’elle : la danseuse, comédienne, chorégraphe renommée Georgette Kala-Lobé.

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La Cité internationale de la langue française est ouverte

Après trois années de restauration, le château de Villers-Cotterêts a ouvert ses portes sur la Cité internationale de la langue française, le nouveau foyer du monde francophone qui pourrait devenir l’élément clé (ou clef) du développement de tout un territoire.

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Le discours du président Emmanuel Macron et l’inauguration de la Cité internationale ont eu la visibilité d’une matinée de direct sur France 2 © P. Baudrier - CMN.

« Je dois dire que j’ai longtemps attendu ce moment », a confié le président Emmanuel Macron en débutant son discours d’inauguration de la Cité internationale de la langue française, lundi 30 octobre dans la cour du château de Villers-Cotterêts. « Nous retrouver ici, dans ce beau département de l’Aisne, dans ce Valois aux confins de l’Aisne et de l’Oise, pour un enfant de la Picardie comme moi, est une expérience que je n’aurais pas imaginée. » Il faut bien préciser que ce « projet titanesque », comme le qualifie Paul Rondin, le directeur de la Cité internationale, avait été imaginé et lancé il y a 6 ans et demi, non pas par le président Macron, mais par le candidat Macron qu’il était alors en mars 2017. « Certains m’accompagnaient, dit-il en se tournant vers l’ancien député Jacques Krabal. Nous descendions place du docteur Mouflier, face à la statue d’Alexandre Dumas. Première expérience en arrivant dans cette ville : Dumas est né ici. Alexandre Dumas, oui, est né ici avec beaucoup de fierté, lui-même revendiquait d’être né à deux pas de La Ferté-Milon, où Racine avait vu le jour, et de Château-Thierry, où la Fontaine avait grandi (…). Et puis, en parcourant quelques mètres, nous sommes arrivés devant ce château. Il était, en mars 2017, totalement fermé à la ville. On s’en souvient. Claquemuré et poussant la porte, on rentrait dans cette cour qui était totalement délabrée. On ne pouvait pas rentrer. Il menaçait de s’effondrer, patrimoine en péril. Et je prenais alors le soir même à Reims, l’engagement de pouvoir raviver ce lieu, de lui redonner sa force, sa beauté, d’y retrouver l’histoire. »

Pour le territoire de Retz-en-Valois jusqu’au Soissonnais, et même au-delà pour tout le département de l’Aisne, on ne peut que se réjouir qu’un homme politique, quel qu’il soit, tienne sa promesse. Car il s’agit là et avant tout de la restauration d’un trésor patrimonial pour lequel 210 millions d’euros ont été investis : le château Renaissance François 1er, là où a été signée et où est exposée pour trois mois encore l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui institua le français comme langue officielle dans tout le royaume.

Débuté en 2020, ce fut le chantier de restauration le plus important de ces dernières années, si l’on excepte la cathédrale Notre-Dame de Paris, celui-ci étant un cas de force majeure après son incendie.

La Cité internationale de la langue française voulue par Emmanuel Macron, c’est la Pyramide du Louvre de François Mitterrand, le Beaubourg de Georges Pompidou, le Quai Branly de Jacques Chirac. A la différence que le grand projet patrimonial des mandats Macron est réalisé en Province et non à Paris. Peut-être est-ce la raison des voix qui s’élèvent contre le projet ? Entendus depuis Paris effectivement :

« Le fait du prince », « Une action éminemment politique de reconquête sur les terres du Rassemblement National », une réflexion ceci dit approuvée par le député RN de la circonscription, Jocelyn Dessigny. L’académicien Jean-Marie Rouart n’hésitera pas à présenter Emmanuel Macron dans une tribune du Figaro comme « le tartuffe de la langue française à Villers-Cotterêts City » pour son usage du « franglais ». Arnault Cohen, rédacteur en chef de l’Union, ira pour sa part de son coup de gueule en relevant dans un édito « le mépris de Paris ». Il écrit : « Sur France Inter, Léa Salamé et ses invités ont ridiculisé la Cité internationale de la langue française, tout en réussissant à se moquer du lieu de son implantation. (…) Dans ce plateau de la Maison de la radio du XVIe arrondissement de Paris, l’heure est plutôt à l’entreprise de démolition et au dénigrement. “ Je n’irai certainement pas, et puis je ne sais pas où est Villers-Cotterêts “, provoque Éric Neuhoff, journaliste et écrivain. Les éclats de rire l’encouragent, le “ musée “ devient “ un machin [qui] ne peut pas faire de mal mais ne servira à rien “, “ une bibliothèque améliorée “, “ un truc pour recaser des ministres déchus, des énarques en manque de préfecture “ ». France Info a cependant trouvé un contre-exemple, celui d’un habitant de Villers-Cotterêts : « Château Macron, on va l’appeler comme ça, dit-il. Une grande majorité des gens de Villers-Cotterêts ne sont pas d’accord avec tout ce qui se passe. On arrive à 210 millions d’euros, c’est ça qui ne passe pas. On aurait pu mettre cet argent ailleurs. »

Mais pour le territoire encore une fois, comment ne pas se réjouir d’un tel potentiel économique, touristique et culturel ? L’investissement est apporté par l’Etat, il semble pourtant que l’Aisne court après son développement depuis bien longtemps.

Le résultat est extraordinaire, le château de Villers-Cotterêts ainsi rénové se situe désormais aux côtés de Pierrefonds, Chantilly ou Compiègne sur la route touristique des châteaux de Picardie. Maintenant placée sur la carte, Villers-Cotterêts devient aussi en tant que Cité internationale de la langue française, la capitale de 327 millions de francophones en 2023 selon la dernière étude de l’ODSEF (l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone). La Cité internationale, c’est le premier parcours de visite permanent sur la langue française (voir l’encadré), mais ce sera également et c’est déjà un lieu culturel de résidences, de formation et d’apprentissage, un pôle de création, un laboratoire d’innovation pédagogique, une scène artistique ambitieuse. Une Cité, qui plus est située au pied de la grande forêt de Retz, tout juste labellisée « Forêt d’exception ».

Voilà qui pourrait contrebalancer les discours sur le plateau de Léa Salamé, tout autant que celui de Jean-Marie Rouart qui voit lui aussi un projet de « muséification » de la langue française. Emmanuel Macron a d’ailleurs répondu à l’académicien en personne dans son discours : « Projet de tartuffe, la langue ne se met pas dans un musée, disent les uns. Ça tombe bien, c’est une cité. Il y a des bouderies à l’Académie, mais la crème de la crème est là », en notifiant implicitement la présence d’Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l’Académie Française, et d’autres membres de l’Académie. Il ajoutait : « La langue française est la plus belle détermination que ces divisions ne valent rien. Elle en est la preuve. Elle est une volonté. C’est pourquoi Villers-Cotterêts en sera désormais un des centres à partir d’aujourd’hui et plus particulièrement à l’automne 2024, comme le cœur battant du Sommet international de la Francophonie. »

Pour l’heure, la Cité internationale de la langue française a désormais ouvert ses portes au château de Villers-Cotterêts. 200 000 visiteurs par an sont attendus, ce n’est pas pour rien que sa gestion a été confiée au Centre des monuments nationaux, le premier opérateur public, culturel et touristique qui gère des sites comme le Mont-Saint-Michel ou l’Arc de triomphe et des millions de visiteurs. La Cité d’Alexandre Dumas peut maintenant accueillir les amoureux de la langue française, langue plus que jamais vivante.

La visite est terminée, mais Yann Hégo considère que d’autres rendez-vous pourraient être pris à des tournants importants du chantier. Nous redescendons dans l’ascenseur grinçant et atterrissons, avec le sentiment d’avoir survolé à pied ce monument qui est au cœur de la ville, voire est son cœur.

Entrées à réserver sur www.cite-langue-francaise.fr – onglet billetterie.
Plein tarif : 9 € – Gratuit pour les moins de 26 ans.

Dans le parcours de visite permanent, Xavier North présente ici aux journalistes la salle du « défi de la pluralité » où les visiteurs peuvent entendre 72 langues régionales grâce à des luminaires sonores qui s’éclairent et diffusent le son d’une langue, pendant que son lieu géographique s’éclaire sur une carte monumentale © P. Baudrier - CMN.

Le parcours de visite permanent sur la langue française

La Cité internationale abrite la première exposition permanente entièrement dédiée à la langue française. Xavier North, le commissaire scientifique principal du parcours, en a assuré la visite au président Emmanuel Macron lors de l’inauguration.

Ce parcours se situe au premier étage du logis royal, il est constitué de quinze salles et d’une salle d’introduction sur le château et le territoire. L’ascension de l’escalier du Roi et la découverte de ses décors sculptés de la Renaissance permettent au visiteur de découvrir cette salle « Un château, un territoire », en accès libre et gratuit. Le Centre des monuments nationaux explique : « L’histoire et l’architecture du château se dévoilent à travers une grande fresque chronologique, une maquette tactile et une projection monumentale qui retrace les évolutions du domaine. Dans de courts entretiens filmés, plusieurs habitants de Villers-Cotterêts témoignent de leur attachement au château, à son parc et à la forêt de Retz. Véritable terre d’écrivains, Villers-Cotterêts et sa région entretiennent un rapport de longue date à la langue française. Un dispositif interactif permet aux visiteurs de se plonger dans la vie, l’œuvre et l’univers de plusieurs écrivains célèbres de la région. »

Parmi les salles du spectaculaire parcours, celle de la « bibliothèque magique » met en relief l’expression écrite : « Ses faces extérieures abritent plusieurs milliers d’ouvrages écrits en français, de tous les continents, de toutes les époques et de tous les genres (roman, poésie, essais, bande-dessinée, littérature jeunesse…). À l’intérieur, un dispositif immersif permet une expérience inédite : les visiteurs sont invités à répondre à une série de questions et repartent avec une recommandation de lecture toute personnelle grâce à une intelligence artificielle. »

Le visiteur termine sa visite dans la chapelle royale et dans la contemplation de son somptueux décor sculpté influencé par l’Italie : « Il peut feuilleter virtuellement quelques ouvrages de la bibliothèque de François Ier avant de rejoindre, par l’escalier de la Reine, la cour du Jeu de paume et son ciel lexical. »

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Le Tennis Club de Soissons a 100 ans

Le 25 novembre à la Maison des Associations, le Tennis Club de Soissons tient son assemblée générale pratiquement un siècle jour pour jour après sa création.

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Le 25 novembre à la Maison des Associations, le Tennis Club de Soissons tient son assemblée générale pratiquement un siècle jour pour jour après sa création.

Soissons le 14 décembre 1923
Le sous-préfet de Soissons
à Mr le maire de Soissons
J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli, récépissé, d’une déclaration par laquelle Mr Brassens Louis, représentant, domicilié à Soissons 18 place Saint-Christophe, me fait connaître la constitution d’une société sous le nom de « Tennis-Club de Soissons », le but, les noms et prénoms des membres du conseil d’administration.
Le sous-préfet

Par cette lettre adressée au maire de Soissons en 1923, Fernand Marquigny, la sous-préfecture actait officiellement la naissance du Tennis Club de Soissons. La pratique du tennis à Soissons n’a cependant pas débuté avec la création du club, il existait déjà un Tennis Club Amateurs de Soissons, comme en témoigne cette lettre de mai 1913 de M. Loncle demandant au maire, alors Victor Becker, d’occuper le terrain appelé « ancien jeu de paume » déjà situé sur les actuels terrains de tennis du parc Saint-Crépin (voir lettre ci-dessous).

En réponse, le 29 mai 1913, le maire Victor Becker écrivait à M. Loncle :

J’ai l’honneur de vous informer que je vous donne l’autorisation d’occuper le terrain de l’ancien jeu de paume pour l’année 1913, moyennant un paiement d’une redevance de un franc.

Quelques années plus tard, la Première Guerre mondiale ayant tout renversé, un Soissonnais propose dans le journal l’Argus du 29 février 1920 de fonder une association de tennis pour apporter « une belle distraction aux trop nombreux désœuvrés du dimanche », disait-il.

A noter qu’il parle d’une association de « lawn-tennis ». Le lawn-tennis, littéralement « tennis sur gazon », est le nom anglais originel du sport.
Il est resté longtemps employé en France, surtout à la Belle Epoque, en désignant finalement le tennis sur n’importe quelle surface. Le mot est ensuite tombé en désuétude mais la fédé a tout de même porté le nom de Fédération française de lawn-tennis jusqu’en 1976.

Quoi qu’il en soit, cette volonté affichée de se rassembler pour jouer au « lawn-tennis » a abouti à la création du Tennis Club de Soissons en 1923. Encore fallait-il lui trouver un terrain de jeu ? Pas besoin d’aller chercher très loin, le parc Saint-Crépin, transformé alors en stade municipal après avoir été dévasté par la guerre (voir l’encadré p. 18), était et restera le lieu privilégié du tennis dans la cité du Vase. Le club en fit la demande auprès du maire Fernand Marquigny.

Le compte-rendu du conseil municipal du 10 janvier 1924 (ci-dessous) confirme la concession des courts de tennis au TC Soissons : « La ville de Soissons décide que sur les six courts de tennis projetés dans la partie du parc municipal de Saint-Crépin (…) quatre de ces courts seront réservés à la société “ Tennis Club de Soissons “ qui en aura la jouissance exclusive pendant une période de vingt années expirant le 31 décembre 1944. »

Un article paru le 29 juin 1924 dans l’Argus fait le compte-rendu de l’inauguration des courts :

La fête d’inauguration des courts du Tennis Club de Soissons, situés au stade Saint-Crépin, a eu lieu le 22 juin par un temps splendide devant une sympathique assistance parmi laquelle on remarquait MM. Muzart, conseiller d’arrondissement ; Bague, adjoint au maire ; Cluzelaud, Georges Deviolaine et Grouzelle, conseillers municipaux ; Cornu-Langy, président du Syndicat d’Initiative de Tourisme ; Fossé d’Arcosse, vice-président ; Depondt, architecte, etc, etc.

Au vin d’honneur, M. Brassens, le dévoué président, prononça les paroles suivantes qui furent vigoureusement applaudies : « Si cette occasion n’était pas venue, il aurait fallu la faire naître. C’est qu’en effet nous avons contracté une grosse dette de reconnaissance envers tous ceux qui nous ont facilité notre tâche, qui nous ont déblayé le chemin qui menait au but. (…) La tâche des fondateurs est finie, la vôtre commence, mes chers camarades ! Venez souvent et nombreux, venez mesdemoiselles, mesdames, égayer nos courts de vos étoffes éclatantes, de vos gazouillements, de votre charme et de vos sourires. »

La jouissance des terrains de Saint-Crépin a depuis été reconduite tous les 20 ans par les différents conseils municipaux jusqu’à aujourd’hui.

Pour lire la suite de l’article : Télécharger le Vase Communicant N°366

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