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Dominique Léon : à l’interface des mondes

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L'art de peindre les craquelures

Dominique Léon chez lui à Paris
Dominique Léon chez lui à Paris

Route, arbres, ombres

Il y a des gens qui naissent, vivent et meurent sur un même territoire, comme s’ils y étaient attachés dans leur chair. D’autres arrivent d’ailleurs, enfants avec leurs parents, ou pour travailler, ou pour occuper une maison de campagne. Leur engagement peut devenir aussi soutenu ; il est souvent plus conscient.

L’artiste-peintre Dominique Léon est né dans un village près de Provins, où son père était garde-chasse. Des amis parisiens y avaient une maison, où pour la première fois il a vu des tableaux qui ont éveillé son sens artistique. Mais il voulait être coiffeur, et à 14 ans il est monté à Paris suivre une formation. Il y a trois ans il a commencé à rendre visite à son ami Patrick Delarue à Villers-Cotterêts, et à explorer la forêt de Retz. Aujourd’hui il écrit « Mon cœur y est presque tous les week-ends en villégiature. »

Il est devenu coiffeur et a un petit salon à Paris. Mais très tôt il a commencé à fréquenter les ateliers des Beaux-Arts, puis a poursuivi des cours de peinture dans différentes techniques, l’huile, l’aquarelle. Puis il y a quelques années il a décidé de s’arrêter d’apprendre à peindre… et de peindre.

Une cliente géologue lui a parlé de l’Islande, il y est parti pour quinze jours en 2015, et a été bouleversé par ce qu’il voyait dans cette terre de feu et de glace, ses forces visibles dans la croûte terrestre. Il est retourné en 2018.

L’arbre (re)marqué de la forêt de Retz

Il a découvert en Islande une riche source d’inspiration, point de départ d’un long voyage artistique. Il est sensible non pas tant aux paysages magnifiques qu’à la façon dont les surfaces, du sol et de la roche, se fissurent sous les forces naturelles, se craquèlent, se lézardent. Pour lui, ce phénomène révèle l’interface des forces extérieures et l’intérieures dans les matières, ce qu’il appelle « l’énergie subjacente de la planète ».

Venu dans la forêt de Retz, il découvre une réplique dans les arbres dont l’écorce s’ouvre sur le cœur du bois. Il constate ce même champ de force dans un visage ridé, des stigmates qui intercalent le passé et le présent du sujet. Les mondes de la matière, du temps et de l’histoire y conspirent.

Il peint souvent à partir des photos qu’il prend, par exemple ce qu’il appelle « l’arbre (re)marqué » de la forêt de Retz, dont les fendillements forment une sorte de séisme sur le tronc, traversé par une trace de peinture jaune – arrêt de mort par les bûcherons ?

Il peint aussi des paysages, des bois, un travail long et précis de traits et de couleurs. « Je peins tous les jours. Même au salon je sors mon chevalet de la cave. » Il parle simplement de son travail, mais il est sûr de la vision qu’il poursuit.

“Paix ardente” : lac islandais, tableau sélectionné pour le Salon d’Automne

Dominique Léon a eu plusieurs expositions, dont une à la galerie Moisan à Paris. En septembre dernier il a exposé 70 toiles dans la galerie de la Médiathèque de Villers-Cotterêts sous le titre Crac ! Puissance de la matière. Parmi les tableaux figurait l’image d’un lac islandais, exposé en avant-première du Salon d’Automne à Paris pour lequel elle était sélectionnée, une reconnaissance solide de son statut d’artiste. Il devra attendre : l’événement est annulé.

Dominique Léon est un artiste en recherche, explorateur des forces qu’il a identifiées, engagé dans un voyage initiatique. Chaque toile, aquarelle ou composition en relief est différente, mais elles révèlent toutes qu’une seule image peut évoquer ce qui est, ce qui a été et ce qui sera.

Toutes les photos sont fournies par l’artiste.

[Cet article paraît dans l’édition Villers-Cotterêts/La Ferté-Milon du Vase Communicant n°7. Le texte indique la couleur du trait de peinture comme étant rouge – il est, évidemment, jaune.]

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