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Le Porteur d’Histoire : une histoire à la Dumas au musée de Villers-Cotterêts

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L'art de raconter

Le plateau créé pour un jeu de connaissances et d'adresse

Jusqu’à la fin du mois d’août le musée Alexandre-Dumas de Villers-Cotterêts héberge un autre conteur extravagant, aussi friand que le romancier d’intrigues, de péripéties, de secrets, de retournements, de mystères et de dénouements dramatiques. Une exposition retrace et illustre la création de Le Porteur d’Histoire, la première pièce de l’auteur et acteur Alexis Michalik. Depuis sa création au festival d’Avignon en 2011 elle a été vue par plus de 400 000 spectateurs, dont ceux du Mail de Soissons en 2017.

Nicolas Bondenet entre Pauline Hébert et Evelyne Althoffer, Adjointe à la culture

Nicolas Bondenet, directeur du musée Dumas, a convaincu les services culturels de Villers-Cotterêts d’inclure ce spectacle dans la saison culturelle de la ville, et a décidé d’organiser une exposition pour l’accompagner. Reportée pendant le premier confinement, la représentation a pu s’insérer à la veille du second.

L’exposition qui vient de s’ouvrir s’appuie sur les planches d’une adaptation graphique par Christophe Gaulthier (collaborateur aux Triplettes de Belleville).

Mais le grand intérêt de l’événement est le texte d’accompagnement écrit pour l’occasion par Alexis Michalik, relatant les débuts du projet et son développement. Ce document, qui éclaire le processus de l’origine, de la création et de la mise en scène d’un tel spectacle, partage les murs de la salle d’exposition avec les illustrations.

Tout a commencé dans un cimetière des Vosges où Alexis Michalik se promenait. Il se met à imaginer une histoire : le héros, cherchant une place pour enterrer son père, trouve un cercueil plein de livres, en ouvre un et y trouve… un carnet.

Un festival d’écriture commande à l’auteur un court spectacle à livrer dans deux mois. Au lieu de s’asseoir à sa table il réunit cinq acteurs, et ensemble ils improvisent puis enregistrent et écrivent une «maquette» de 52 minutes. Alexis Michalik en tire une version plus longue, créée en 2011.

C’est l’histoire d’une bibliothèque fabuleuse, d’un trésor qui l’est encore plus. Marie-Antoinette et Alexandre Dumas interviennent. On voyage partout et dans le temps : Algérie en 2001, 1988 dans les Ardennes, 1832 en Algérie ; Villers-Cotterêts, la forêt de Versailles, le Canada, Marseille, Avignon en 1348 et les catacombes de Rome en 258.

C’est une histoire pour l’histoire, sans message ni effets spéciaux, au rythme narratif palpitant.

En contrepoint à l’art graphique de Gaultier, rappelons que sur scène l’histoire foisonnante ne s’encombre pas de vraisemblance ni de naturalisme. Sur un plateau vide cinq tabourets attendent les comédiens, qui prennent leurs costumes accrochés à un portant, les raccrochent. Aucune scénographie ni accessoire n’encombre l’intrigue. Loin d’appauvrir l’impact visuel, ce vide l’illumine. Le spectacle ne crée pas l’illusion : le spectateur la crée lui-même.

L’exposition au musée aide à comprendre le succès de ce théâtre populaire, et les activités annexes encouragent les visiteurs à participer eux-mêmes aux aventures. Nicolas Bondenet et Pauline Hébert, agent d’accueil, ont conçu et produit des outils ludiques et pédagogiques, à l’intention surtout du jeune public qui, en jouant, croisera des personnages historiques – dont Alexandre Dumas, le père et le fils.


Exposition jusqu’au 31 août au musée Dumas. Visites participatives : 10, 17, 24 et 31 juillet (réservation nécessaire).

[Cet article paraît dans le Vase Communicant n° 315 du 05/07/21.]

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