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Exposition

Soigner corps et âmes

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L'art du dévouement

Les religieuses font du foin devant l'hôpital.

A côté des millions de morts de la Grande Guerre, il y a eu la multitude des blessés. Les uns étaient enterrés ; les autres devaient être soignés. L’exposition Soigner et Survivre à la chapelle Saint-Charles montre comment cela a été fait à l’hôpital de Soissons. C’est une rare occasion de voir l’hôpital avec les yeux du passé.

Une “Curie”, camionnette aménagée pour faire de la radiologie sur le Front, et exposée pendant les deux premiers jours de l’exposition.

A l’origine il y a eu une invitation de routine reçue par la Société Archéologique et Historique de Soissons (SAHS). Elle annonçait la tenue d’une exposition de photos dans les locaux de la Congrégation des Sœurs Hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve à Neuilly-sur-Seine.

Denis Rolland, président de la SAHS, et Monique Judas, présidente de l’Association pour la Sauvegarde de la Chapelle Saint-Charles (SCSC) se sont rendu compte de l’intérêt particulier de l’événement pour Soissons. De 1808 à 1950 ces religieuses avaient été infirmières à l’hôpital de Soissons, et l’exposition contenait de nombreuses images datant de la période de la Guerre, et illustrant la vie quotidienne sous les bombardements.

L’archiviste de la Congrégation leur a fourni une copie numérisée des plaques originales, et en quelques mois seulement l’exposition actuelle a été montée. « Nous étions motivés ! » déclare Monique Judas.

Plutôt que d’exposer les images seules, tout un appareil d’explication a été établi par Denis Rolland pour les mettre dans leur contexte historique et social. Une trentaine de panneaux détaillent la vie quotidienne, dans les salles, les blocs, les jardins, les rues autour, et même dans les tranchées creusées pour permettre à tout le monde de circuler en sécurité.

Le résultat est une évocation éloquente du dévouement et de l’humilité des religieuses. Elles soignent les blessés et malades, mais elles sont aussi jardinières, balayeuses, cuisinières et aumônières, apparemment infatigables.

Les Sœurs Hospitalières de Saint Thomas de Villeneuve prient sur les tombes militaires.

Leur habit noir et coiffe blanche attirent le regard sur chaque image, effaçant leur individualité comme tous les uniformes, laissant transparaître la fonction au lieu de la personne. Les images sont à la fois documentaires et dramatiques.

Elles étaient religieuses autant qu’infirmières, et leur devoir ne s’arrêtait pas au seuil du décès d’un patient. Plusieurs images les montrent agenouillées devant les tombes du cimetière, à prier pour l’âme des morts.

Que fera-t-on des panneaux après la fermeture de l’exposition ? « Il est question de les donner à l’hôpital » explique Monique Judas.

Un catalogue a été établi pour accompagner l’exposition. Il s’agit d’une simple plaquette brochée, d’une lisibilité parfois difficile, mais elle constitue un outil remarquable pour étudier le sujet dans le détail. Elle présente le projet et sa situation historique, puis reproduit l’intégralité des photos et des textes qui les accompagnent !

Les membres actuels de la Congrégation ont suivi avec enthousiasme le projet d’exposition à Soissons. « Deux des religieuses sont venues habiller un mannequin, pour montrer l’habit de l’époque. » Elles ont assisté aussi au vernissage, et reviendront pour la conférence que donnera Agnès Wojciechowski, archiviste de la Congrégation, le 16 septembre à 17h.

Les organisateurs ont utilisé les images mises à leur disposition pour créer un témoignage riche, nuancé et émouvant de la bonne volonté et du dévouement sans bornes de celles qui se sont occupées de soigner et de survivre à l’hôpital de Soissons entre 1914 et 1918.

 

Soigner et Survivre est ouverte jusqu’au 23 sept. du vendredi au dimanche de 14 à 18h.

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