Vallée de la Crise, décembre 2014
Et pour les fêtes…
Nos fêtes de fin d’année en Irlande étaient religieuses surtout dans la beauté des symboles et de l’histoire, des chants, des images et des traditions.
Ce qui comptait dans ces élans c’était qu’une nouvelle année y prît naissance, que la lumière commençât sa lente reconquête du noir. Pour avancer cette victoire, dont il était concevable de douter dans la grandissante obscurité du décembre irlandais, nous festoyions entourés de guirlandes, de cadeaux, du sapin (la nature brute apprivoisée quelques jours près de la cheminée).
Pour ma mère, le solstice d’hiver lui rendait la vie pour un an de plus. L’épreuve des repas, qu’elle préparait avec l’appréhension d’une cuisinière hésitante, était le tribut à payer pour que l’avenir fût.
Dans la joie et l’effort, en recevant, en donnant, affectueux ou excédés, nous créions chaque fois un espoir nouveau sur terre. Chrétienne par la forme, païenne par le fond, l’affirmation me paraît, à cette distance en temps et en lieu, être le signe du fondement sacré de nos attentes.
denis.mahaffey@levase.fr