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Le théâtre retrouvé

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L'art retrouvé du théâtre

Une spectatrice (masquée) est appelée à sauver Igor le loup.

Du bonheur. En bas du double escalier du Mail un petit nombre de professionnels du monde du théâtre attendent de monter pour avaliser la sortie de résidence de Parole de loup par Bob et Mac, repris et remonté à partir d’une version « théâtre de rue » jouée à Charleville-Mézières en 2019.

Ces quelques spectateurs respirent le bonheur de se trouver dans un théâtre, d’assister à la mise en route d’un spectacle. Ils parlent… théâtre. Mélanie Izydorczak et Laurent Colin du Petit Bouffon décrivent la rénovation de fond de leur salle pendant la fermeture forcée.

Mélanie Izydorczak et Laurent Colin du Petit Bouffon

Nous montons dans la salle et même sur le plateau, où nous nous asseyons sur des chaises espacées. Les deux comédiens-marionnettistes, Jean-Louis Wacquiez (Mac) et Patrice Le Duc (Bob), attendent. Première remarque de Jean-Louis : « Je suis heureux d’être là. Ca fait un an que je n’ai pas joué. » Il parle sur un ton intime au groupe de confrères, consœurs devant lui.

Ils occupent un local de bricolage monté en planches de bois, avec un établi et tout le bric à brac habituel.

Ils ont adapté pour théâtre d’objets Parole de loup, un des albums de la série Loups de Geoffroy de Pennart. L’histoire d’Igor le loup, du Commissaire qui le poursuit (richement parés d’un accent russe), et du lapin qu’il poursuit, commence par le choix d’objets pour prendre les rôles. Igor sera un marteau arrache-clou, museau devant, oreilles le long de la tête. Le lapin est fabriqué devant nos yeux d’un fouet à œuf auquel seront vissées deux cuillères à café pour les longues oreilles. Immédiatement, ils prennent vie, convainquent. C’est le miracle du théâtre d’objets.

Le spectacle, comme l’album d’origine, est destiné aux plus de trois ans. Pour ceux qui dépassent de très loin cette limite, Bob et Mac ont prévu des références, des blagues qui dépasseront les plus petits.

L’intrigue ? Disons que tout est bien qui finit bien.

Mac et Bob, redevenus Jean-Louis et Patrice, sollicitent des commentaires, des suggestions, des critiques. Leur spectacle est en devenir. Nous apprenons qu’il a été monté « sans budget », en utilisant des dons, des prêts de matériel. Il est question de diffusion du spectacle, de recherche de dates ; mais il est tentant de voir avant tout, dans Parole de loup par Bob et Mac, un désir fort d’inventer un spectacle, quel qu’il soit, de répéter, de construire, puis de jouer, même pour une dizaine de gens de théâtre.

Nous avons vu le bonheur d’acteurs qui sont sur scène. Et nous avons senti le bonheur de spectateurs qui, en regardant, deviennent une partie du spectacle. Les acteurs jouent à être ceux qu’ils jouent, les spectateurs jouent à croire ce qu’ils voient.

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