La première cantate commence par une dissonance, rare chez Bach, comme pour annoncer le vacarme que provoquent le péché et ses tentations. Une musique sombre pour ce face-à-face entre la faute et la vertu, auquel la voix de la soliste convenait à la perfection.Ensuite, avant de s’asseoir à l’orgue, Fabio Bonizzoni a expliqué la fonction attribuée par Händel à « l’obligé », celle de divertir le public pendant les entractes de ses opéras. L’orgue s’amuse, les autres instruments l’accompagnent sagement. Incités à bavarder comme au 18e, sommes tout de même restés sages aussi.
La seconde cantate présente ce que Bonizzoni appelle « l’indicible stupéfaction » de l’esprit et l’âme devant la vision divine. C’est une réponse lyrique, presque d’opéra, à l’autre cantate.
Enfin, les trois hautbois du concerto de Telemann nous ont fait atterrir en douceur après cet envol.
Le concert terminé, le lancement a été annoncé du premier disque enregistré pendant un concert dans la salle. D’autres concerts l’ont été pour la radio, des ensembles ont pris la salle pour faire des enregistrements. Mais « le premier disque commercial », selon Jean-Michel Verneiges, directeur de l’Association pour le Développement des Activités Musicales de l’Aisne (Adama), est « Didon et Enée ».
Le CD paraît sous le label néerlandais Challenge Classics.
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