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Musique

De la tentation à la stupéfaction

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L'art de Bach, Händel et Telemann

Fabio Bonnizzoni, Markéta Cucrova et l'orchestre saluent le public de la CMD.

Fabio Bonizzoni, Markéta Cucrova et l’orchestre saluent le public de la CMD.

L’ensemble baroque La Risonanza avait laissé dans l’air de la salle de la CMD le souvenir de sa venue en février dernier avec « Didon et Enée » de Purcell, en concert mais malicieusement théâtralisée. Avec sept solistes, dont Raffaella Milanese et Richard Helm, La Risonanza et le chœur Costanzo Porta, la production avait été pour beaucoup le point culminant de la saison musicale 2015-16. Nous allions même en entendre parler à ce concert, alors que Fabio Bonizzoni dirigerait un tout autre programme.

Le concert a débuté par une sinfonia d’une cantate de Bach, ajoutée au programme annoncé, en hors d’œuvre avant le plat principal. Bach a écrit quatre cantates pour voix d’alto, et la mezzo-soprano tchèque Markéta Cucrova allait en chanter deux, « Widerstehe doch der Sünde » et « Geist und Seele werd verwirret ». Entre les deux, Fabio Bonizzoni jouerait un concerto pour orgue de Händel, et la soirée finirait par un concerto pour trois hautbois de Telemann.

La première cantate commence par une dissonance, rare chez Bach, comme pour annoncer le vacarme que provoquent le péché et ses tentations. Une musique sombre pour ce face-à-face entre la faute et la vertu, auquel la voix de la soliste convenait à la perfection.Ensuite, avant de s’asseoir à l’orgue, Fabio Bonizzoni a expliqué la fonction attribuée par Händel à « l’obligé », celle de divertir le public pendant les entractes de ses opéras. L’orgue s’amuse, les autres instruments l’accompagnent sagement. Incités à bavarder comme au 18e, sommes tout de même restés sages aussi.

La seconde cantate présente ce que Bonizzoni appelle « l’indicible  stupéfaction » de l’esprit et l’âme devant la vision divine. C’est une réponse lyrique, presque d’opéra, à l’autre cantate.

Enfin, les trois hautbois du concerto de Telemann nous ont fait atterrir en douceur après cet envol.

Le concert terminé, le lancement a été annoncé du premier disque enregistré pendant un concert dans la salle. D’autres concerts l’ont été pour la radio, des ensembles ont pris la salle pour faire des enregistrements. Mais « le premier disque commercial », selon Jean-Michel Verneiges, directeur de l’Association pour le Développement des Activités Musicales de l’Aisne (Adama), est « Didon et Enée ».

Le CD paraît sous le label néerlandais Challenge Classics.

denis.mahaffey@levase.fr

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Photo Pekka Agarth

Photo Pekka Agarth

…au lancement du disque de « Didon et Enée », Krishna Nagaraja, altiste, musicien indépendant et membre de La Risonanza. De mère italienne et père indien, il habite Helsinki en Finlande, où il enseigne, en préparant un doctorat sur la musique folklorique nordique. « La musique irlandaise est ce que je préfère ! » s’écrie-t-il en apprenant les origines de son interlocuteur, « Je la joue sur l’alto. » Sa préoccupation est d’explorer les liens entre musiques folk et baroque. Ses activités et idées sur le sujet sont à découvrir sur son site.

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