Au cœur du concert, Gautier Capuçon a été le soliste du second Concerto pour violoncelle de Dimitri Chostakovitch. En trois mouvements, le violoncelle s’engage dans une longue contemplation, reflet peut-on supposer de la vie difficile d’un compositeur à l’ère soviétique, avec ses succès, échecs, agressions, compromissions et petites trahisons.
Le concerto commence par une longue note tenue sur une corde, imposant sa présence dès le début.
Après le premier mouvement lent, le deuxième utilise une vieille rengaine russe (qui aurait été chantée par la mère de Chostakovitch, vendant des petits pains dans la rue pendant la guerre). L’orchestre devient agressif, même moqueur, mais le violoncelle poursuit son chemin, tient tête. De soudains contrastes inattendus sont typiques du compositeur, tel le duo entre violoncelle et grosse caisse.
Le dernier mouvement laisse triompher le violoncelle dans une sorte de lutte finale, et le concerto finit par une autre longue note soutenue, mais qui se termine par un coup d’archet, comme un défi.
L’orchestre nous a amenés ensuite sur le terrain plus familier de « Roméo et Juliette » de Serge Prokofiev. La partition est bondissante et langoureuse, et « La mort de Juliette » a offert la pâmoison générale pour terminer la soirée.
* Non-fumeur, je fais suivre ce qu’on me raconte.
denis.mahaffey@levase.fr
Sur la page d’accueil : une partie des seconds violons de l’orchestre national de Lorraine.