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Musique

Le début d’une aventure

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L'art de Beethoven

La soprano Jenny Daviet avec le chef d'orchestre François-Xavier Roth

La soprano Jenny Daviet avec le chef d’orchestre François-Xavier Roth

« C’est le début d’une aventure. Et elle n’aurait pas été possible dans l’Aisne, nulle part, avant l’existence de cette belle salle. » Parlant à la CMD, François-Xavier Roth, chef de l’orchestre Les Siècles, présente ainsi le projet de jouer l’intégrale des symphonies de Beethoven, en commençant cette fois par la Troisième, « Eroica », l’Héroïque.

Le concert est enregistré, et c’est la déjà renommée acoustique de l’auditorium de la Cité de la Musique et de la Danse qui garantit la qualité du résultat. Elle donne aussi une clarté parfaite pour le public dans la salle.

La formation orchestrale a compté moins de quarante instrumentistes comparée à la centaine qui remplissent d’habitude le plateau.

La symphonie a été précédée par des œuvres de Mozart, trois ouvertures et trois airs d’opéra chantés par Jenny Daviet, l’intention étant d’éclairer la filiation entre Mozart et Beethoven.

Le plaisir d’écouter en concert un morceau aussi familier que l’ouverture des « Noces de Figaro », avec laquelle le programme a commencé, tient non seulement à la netteté, la précision et la fraîcheur de l’interprétation, mais à la possibilité de découvrir visuellement la structure de l’œuvre.

La soprano s’est investie dans le contexte dramatique des airs qu’elle a chantés ; sa voix est belle et claire, surtout dans les passages les plus délicats.

Un entracte pour franchir l’espace entre les deux compositeurs, et l’orchestre a entamé le cycle des symphonies. Il a donné une belle démonstration, presque pédagogique, de ce qui fait de cette symphonie un précurseur du mouvement Romantique. Le compositeur prend des libertés énormes avec les règles classiques, et le cadre formel n’est là que pour être constamment assoupli.

Beethoven, selon l’anecdote célèbre, a barré le nom de Napoléon, ce héros du progrès à qui il avait dédié l’œuvre, en entendant qu’il s’était déclaré empereur. La musique ne s’écoute pas dans un parfait vide ; l’humeur et les circonstances personnelles, même la situation dans le monde peuvent y intervenir. Ainsi, le deuxième mouvement pouvait faire songer un auditeur à la séduction qu’exerce le pouvoir, en imaginant y entendre ce chant intime qui convainc un homme à se croire indispensable, au point de ne voir que de la malfaisance dans ceux qui l’opposent. Le pouvoir vous accapare avant qu’on n’accapare le pouvoir.

Nous n’aurons pas à attendre la poursuite du projet de François-Xavier Roth pour entendre une autre symphonie beethovénienne : l’orchestre Philharmonique de Radio France inclut la Huitième dans son programme du 27 avril.

denis.mahaffey@levase.fr

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