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Musique

Les Pléiades : six des sept

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L'art des cordes

La veille, dans la grand auditorium de la CMD, entourées des autres musiciens de l’orchestre Les Siècles, Laëtitia Ringval était au deuxième rang des premiers violons (cela lui est arrivé aussi d’être « le » premier violon) ; Caroline Florenville devant les seconds violons en face ; Marie Kuchinski et Carole Dauphin au milieu des altistes ; Jennifer Hardy et Amaryllis Jarczyk avec les violoncellistes.

Ces six cordistes ont passé la journée suivante à donner des classes à des élèves du Conservatoire, et le soir selles sont devenues le sextuor « Les Pléiades » pour un récital dans l’amphithéâtre du Conservatoire. Cet ensemble a ainsi rejoué à Soissons, après son récital de musique des ballets russes à l’Arsenal en 2013.

Elles ont donné le titre « Nature et modernisme » au programme, avec deux œuvres qui incarnent l’aube et le crépuscule du Romantisme, et qui entendent exprimer les sentiments intimes des hommes face à la nature.

Michael Gotthard Fischer a transcrit la Symphonie Pastorale de Beethoven pour sextuor à cordes l’année même de sa composition. Cette version, en réduisant l’échelle, devient une intrigante démonstration de sa structure, donnant un nouvel éclairage aux effets symphoniques si connus.

Le nom de Schönberg est toujours associé à la musique dodécaphonique ou « sérielle », une approche mathématique de la composition, en réaction contre les conventions. Mais « Verklärte Nacht », œuvre de jeunesse, montre l’influence du Romantisme finissant, et vient en complément de Beethoven, plus qu’en opposition.

Membres des Siècles, ces musiciennes adhèrent à sa quête d’authenticité. Elles ont changé d’instruments entre les deux parties du programme, et de diapason aussi. Laëtitia Ringval explique que la montée de ce repère pour le « la » des instruments reflète « le désir de donner plus de brillant » à la fin du 19e siècle. La pédagogie de jour déteint agréable sur le concert du soir.

Parlant de cette formule, un concert qui suit une rencontre entre des artistes et des élèves, Benoît Wiart, directeur de la CMD, déclare « C’est le premier d’une grande série ».

denis.mahaffey@levase.fr

Au début du concert les lumières ont baissé, baissé, jusqu’à ce que la salle ne soit éclairée que par une liseuse sur chaque pupitre. La pénombre, les vêtements noirs des musiciennes (seul un chemisier bleu ajoutait une couleur), leurs voix qui intervenaient pour des explications ou pour lire le poème qui a inspiré Schönberg : l’ambiance était résolument féminine, pour une musique sans genre.

Une seule question : il y a sept étoiles principales dans la constellation des Pléiades, comme il y a sept filles d’Atlas dans la mythologie grecque ; où est la septième cordiste ?

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