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Musique

Les trois temps de la musique de Vienne

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L'art de la musique viennoise

Andrej Bielow (à g.) avec Kit Armstrong.

Andrej Bielow (à g.) avec Kit Armstrong.

« Scène ouverte », concert à la CMD dans le cadre du Festival de Laon

Le programme initial annonçait Mozart et Berg, illustrant les époques classique et moderne de la musique viennoise, thème du Festival de Laon 2015. L’ajout en ouverture de la Sonatine en ré majeur de Schubert, avec Kit Armstrong au piano* et Andrey Bielow au violon, a fait le lien Romantique entre les deux œuvres qui la suivraient. Si simples que paraissent les formes schubertiennes, ses modulations ont imprimé une ambiance d’évolution, de mouvement des choses et des âmes, qui a donné le ton de la soirée. Les deux jeunes virtuoses ont su trouver avec précision ce ton lyrique.

Huit musiciens encore plus jeunes les ont suivis sur le plateau. Elèves du Conservatoire de Paris, sous la direction de Jean-François Heissier, ils ont joué la Sérénade K375 pour vents de Mozart. Voilà les mélodies, les tensions, les tournures de la musique classique.

Après l’entracte il y a le gros morceau, le défi de la soirée, exemple de la musique du 20e siècle : le Concerto de chambre d’Alban Berg, écrit en hommage à ses contemporains

L'octet vient de jouer la Sérénade de Mozart.

L’octet vient de jouer la Sérénade de Mozart.

Webern et Schönberg, dont il s’est inspiré pour la première fois du dodécaphonisme. Ce système, dans lequel les douze notes de la gamme créent des intervalles fixes, rompt toutes les traditions d’avant, cassent la ligne mélodique, les rythmes, les harmonies. Jean-François Heissier, en analysant l’œuvre pour un public qui pouvait ne pas être habitué à la musique « sérielle », a fini par rappeler que les musiciens, pianiste, violoniste et treize instrumentistes à vent, s’embarquaient pour jouer « un des morceaux les plus difficiles du répertoire ».

Ils ont relevé brillamment le défi. En effet, chacun affrontait les complexités bergiennes, où aucune convention ne permet de rouler un instant en roue libre. Quant à la salle, elle a pu reconnaître, derrière les atonalités, les sauts, les vides, les dissonances, les mouvements abrupts, qu’elle avait affaire à un compositeur à sa place au même programme que Mozart et Schubert.

* Un assistant baisse le support à musique du piano avant l’arrivée de Kit Armstrong (revenu à la CMD trois mois après son premier passage). Va-t-il jouer par cœur ? Il arrive avec… un ordinateur portable. La première page de la partition s’y affiche, et il lui suffit de cliquer sur une touche pour passer à la suivante.

denis.mahaffey@levase.fr

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