Cela semblerait aller de soi : le 30e Festival de Laon aura lieu à Laon. Ce serait logique. Mais la musique tend à s’échapper à la logique, et chaque année les amateurs de musique de Soissons bénéficient de plusieurs coproductions Festival/CMD. Le concert de fermeture aura même lieu à Soissons.
Entre le 21 septembre et le 9 novembre, le programme comprend onze concerts. Le propre du Festival, organisé depuis le début par l’Association pour le Développement de l’Action Musicale dans l’Aisne (ADAMA), a toujours été de refléter les liens des musiciens, des œuvres ou des partenariats avec l’Aisne. Le paysage musical du Département, façonné par ces liens, transparaît à travers la musique qui sera entendue, les structures locales étant rejointes par des artistes de la scène internationale.
La la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons CMD accueillera 4 concerts cette année.
Les 29 et 30 septembre, le violoniste Renaud Capuçon et le pianiste Kit Armstrong entreprennent, en trois récitals sur deux jours, et en quatre heures en tout, de jouer l’intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven. Ce sera une occasion unique d’entendre ce projet en France. C’est « l’un des corpus de chefs-d’œuvre les plus fondamentaux, en un parcours viennois conjuguant diversité et contrastes dans la conception de chacun des trois programmes. » (*)
Le premier récital a lieu à l’église Saint-Martin de Laon le 29 septembre à 20h30, et les deuxième et troisième seront à la CMD, le 30 septembre à 15h et à 17h30. Pour le premier concert, un car gratuit part de l’Hôtel de ville de Soissons à 19h15, et revient au point de départ après le concert. Le billet est donné pour l’achat d’une place.
Au premier programme : Sonates N°1 en ré majeur op. 12, N°6 en la majeur op. 30, N°2 en la majeur op. 12 et N°7 en ut mineur op. 30.
« Le premier des trois volets conjuguant l’enjouement juvénile des deux sonates initiales, l’exaltation pastorale de la sixième et la dimension pathétique de la fougueuse septième. » (*)
Au deuxième programme : Sonates N°4 en la mineur op. 23, N°8 en sol majeur op. 30 et N°9 en la majeur op. 47 (« Kreutzer »)
« Le sentiment beethovénien de la joie inspirant la sonate n°8 et la mosaïque de la 4ème, entre esprit de la suite et exubérance. En point culminant, l’orchestrale sonate Kreutzer, d’abord dédiée au jeune mulâtre prodige George Bridgetower. » (*)
Au troisième programme : Sonates N°3 en mi bémol majeur op.12, N°5 en fa majeur op. 24 (« Le Printemps ») et N°10 en sol majeur op.96.
« Des premières productions à la pleine maturité. De la sonate n°3 aux ultimes pages de la dixième, conçue une décennie après les autres œuvres du cycle. Entre les deux termes, la fameuse sonate n°5, Le Printemps, tout en fraîcheur et spontanéité. » (*)
Le 19 octobre, l’orchestre Les Siècles joue la symphonie n° 1 (Titan) et Totenfeier de Mahler à la CMD.
« Le souffle symphonique d’un génie émancipateur dans la quête d’un dépassement de l’ultime symphonie beethovénienne. Deux œuvres enlacées dans une production aux dimensions métaphysiques nourries des angoisses humaines. L’exaltation d’un discours ambivalent oscillant de l’euphorie tragique à l’ironie du drame. Entre marche funèbre et citation du thème populaire Frère Jacques, une première symphonie « titanesque » prolongée par ce mouvement Totenfeier, élaboré conjointement et finalement destiné à introduire la deuxième symphonie, « Résurrection ». » (*)
Le 9 novembre l’orchestre du Conservatoire Paris est à la CMD pour un concert de Beethoven, Schumann et Weber.
Au programme : Ludwig van Beethoven, Concerto pour violon et orchestre op.61, soliste Stéphanie-Marie Degand ; Schumann, ouverture de Genoveva et Symphonie n°3 op.97 (“Rhénane”) ; Weber, ouverture Der Freischütz.
« L’Orchestre du CNSMD de Paris conduit par son directeur, le compositeur Bruno Mantovani, en un clair-obscur germanique sous la figure tutélaire de Beethoven. La lumineuse puissance de son concerto pour violon, en miroir des ombrageux tourments à venir. Avec l’ouverture du Freischütz, une sorte de portail du grand romantisme allemand, friand de contes et légendes fantastiques à l’instar de Genoveva, l’opéra de Schumann d’inspiration médiévale. Une œuvre contemporaine de sa 3e Symphonie, « Rhénane », exaltant en 1850 le fleuve mythique, « serein et fier comme un dieu antique », dans lequel le musicien se jette quatre ans plus tard. » (*)
(*) Extraits du programme du Festival