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Musique

Rameau, Mozart, Beethoven

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L'art de l'orchestre

Depuis quelque temps le programme distribué à l’entrée des concerts à la CMD ne se résume plus à une analyse de chaque œuvre façon pochette de disque. Il cherche plutôt à dire le sens du choix d’œuvres, la géométrie qu’elles créent entre elles, la courbe historico-musicale qu’elles dessinent.

Ainsi, pour le concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France nous lisons

« Entre baroque et classique, trois jalons d’un brillant parcours menant des derniers feux de l’esthétique française du plaisir à l’essor de la domination viennoise. »

Cette éloquence un peu recherchée ne pouvait qu’influencer l’écoute et l’analyse associée.

Les œuvres sont lumineuses, mais la lumière éclaire chaque fois un autre aspect de la musique.

« Les Indes galantes » de Rameau donne la priorité au plaisir mélodique et rythmique. Cette musique gracieuse et transparente est le moyen utilisé par le compositeur pour « parler à l’âme », son intention déclarée.

Daria van den Bercken au milieu d'autres instrumentistes

Daria van den Bercken au milieu d’autres instrumentistes

Le 17e concerto pour piano de Mozart commence aussi dans la légèreté, mais l’élégance fait place à un autre son, le son mozartien qui joint la simplicité à la profondeur. L’auditeur se trouve touché à un niveau pas toujours accessible dans le quotidien.

Enfin, la 8e symphonie de Beethoven bouscule fondamentalement les formes classiques et, par des changements constants de registre, de rythme, même de volume, interroge les auditeurs sur rien de moins que la condition humaine dans le monde.

Cet itinéraire musical a pu d’autant plus convaincre à cause de la qualité des instrumentistes de Radio France, confirmant l’impression laissée par leur dernier passage à la CMD avec Elisabeth Leonskaja. Le chef d’orchestre néerlandais était Ton Koopman (qui a un petit air d’un Freud affable et vif).

La soliste Dara van den Bercken a choisi de placer son piano au milieu de l’orchestre, la queue vers la salle, le clavier hors de vue. Ceux qui aiment se placer pour voir les mains d’un pianiste ont pu, à la place, suivre la progression de l’œuvre sur le visage de la soliste, surtout le large sourire qui a accompagné l’Allegretto, dernier mouvement du concerto. Cette décision de ne pas dominer ouvertement l’orchestre donnait d’autant plus de subtilité à ce qu’exprime l’œuvre.

denis.mahaffey@levase.fr

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