Marie-France Jakubiec se penche sur sa partition.
Quand une voix commence à chanter, elle prend son envol pour battre ses ailes en haut. Chanter en chœur soulève alors une nuée d’étourneaux, dessinant des courbes folles de musique au ciel.
Les ailes de deux cents choristes vont remplir l’empyrée de la CMD le 14 mai pour un Festival de Chorales.
Un jour, comme ça, la chorale Not’ en Chœur de Belleu a décidé de tenir un festival de chant choral. Ensuite « il y a eu dix-huit mois de travail » admet la présidente, Thérèse Sobata. Elle a trouvé et invité quatre chorales à se joindre à Not’en Chœur pour célébrer le chant choral.
Quatre Voix pour un Chœur vient de Montmirail dans la Marne. Musique en Chœur est du Nord de l’Aisne, et recrute ses membres à Saint-Quentin, Tergnier et Laon. Baladissimo est basé à Quesnoy-sur-Deûle, entre Lille et la frontière belge. Le Chœur des Roches fera le plus long voyage, de Dôle dans le Jura.
Vice-présidente, Marie-France Jakubiec explique l’étendue de la logistique nécessaire pour accueillir tout ce monde. « Le chœur d’hommes du Jura sera accueilli le samedi et logera chez nos choristes, après un repas préparé en commun. Les autres viennent pour la journée de dimanche, et le déjeuner sera fourni par un traiteur. » La musique dépasse le quotidien et le terrestre, mais les besoins et appétits des exécutants exigent des préparatifs minutieux.
Un chœur a son répertoire, son style et ses particularités. Le Chœur des Roches, par exemple, est une chorale d’hommes, qui chantent « a capella et par cœur », donc sans accompagnement ni partition dans les mains. Musique en Chœur, en revanche, chante souvent avec un petit ensemble instrumental, dont seul un pianiste viendra à Soissons. Musique ancienne, chants religieux, variétés françaises et internationales : le programme sera diversifié.
Chaque chœur participant a choisi cinq chants. Baladissimo ouvrira le bal, suivi de Quatre Voix pour un Chœur et Musique en Chœur. Not’en Chœur passera après l’entracte, et le Chœur des Roches occupera le plateau pour finir.
Finir ? Pas tout à fait. Les hommes déjà nombreux venus du Jura seront rejoints par tous les autres choristes, et les deux cents chanteront ensemble l’air chilien « Ya se va » et le chant des esclaves hébreux de l’opéra « Nabucco » de Verdi. L’un dit la peine de l’absence du bien-aimé, mais avec l’exubérance et le rythme du folklore chilien ; l’autre chante un profond désir de retrouver la patrie perdue, sur une musique qui exprime l’exaltation plus que la douleur de ce désir.
Le chant terminé, les voix reviendront sur terre, mais l’expérience formera un lien durable parmi ceux qui ont chanté ensemble.
CMD, 14 mai à 15h30. Réservations 03 23 75 04 18.
denis.mahaffey@levase.fr