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Théâtre

Le clown est dans la baleine

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L'art du clown sous l'eau

Mick Holstede, son chapeau et sa cravate

Mick Holstede est un ancien du Cirque Plume, qui révolutionne le genre depuis plus de trente ans, et qui fait actuellement sa dernière tournée avant de se dissoudre. Né sur la côte ouest des Etats-Unis, Mick est passé par le Québec pour arriver en France.

Après la vie en troupe, Moby Mick est son premier seul-en-scène. Mick, comme Jonas dans la Bible, a été avalé par une baleine. Il se fait comme il peut à ce logement spacieux mais humide, avec le risque récurrent de recevoir sur la tête un poulpe avalé par Moby la baleine. Moby est un peu caractériel, jalouse Mick lorsque, souffrant de la solitude, il invite une lampe de table à danser.

Mick s’est installé comme il peut. C’est-à-dire qu’il y a une scénographie qui est… interactive, qui lui tient, en quelque sorte, compagnie. Ou le nargue.

Le spectacle pourrait être une étude d’un être humain privé de tout contact en dehors de ce gros cétacé, condamné à un grotesque emprisonnement.

Ce serait oublier que Mick Holstede est clown. Le propre des clowns, peu importe le contexte, est de maintenir un contact étroit avec le public, de « laisser fleurir » (c’est un terme de clown) ce qui émerge de ce contact. Mick adresse donc toutes ses paroles à la salle. L’isolement est théâtral, c’est-à-dire joué, non pas réel.

Le public du Mail a aimé ce personnage dès sa première apparition, preuve de ses qualités de clown. Tout ce qu’il a fait a été accompagné de rires, comme des vaguelettes se succédant sur une plage.

Acrobaties, tours avec le chapeau qu’il fait rouler sur les bras, ou avec sa cravate, batailles avec des éléments du décor : Mick veut chaque fois se surpasser, et tant qu’il n’est pas allé au bout d’une séquence de tours, alors que la salle l’applaudit déjà, il tend les mains pour arrêter les saluts : « Vous n’avez encore rien vu! » est le sens de ce geste, qui caractérise son individualité de clown.

Moby Mick est un bel exemple du mélange de verve et d’abattement, de gaieté et de tristesse, qui est le territoire des meilleurs clowns.

Au début du spectacle il gribouille un message à sa mère, qu’il met dans une bouteille, se transformant en catapulte avec des élastiques pour l’envoyer le plus loin possible, à travers la gueule de la baleine. A la fin, il s’en va au fond du plateau. Pardon, du ventre : a-t-il enfin trouvé la sortie ?

denis.mahaffey@levase.fr

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