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Théâtre

Les Virtuoses : Et puis ! et puis ! et puis !…

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L'art des musiciens illusionnistes

Julien (aux lunettes) et Mathias Cadez

Les virtuoses est un spectacle d’une telle extravagance musicale et illusionniste, mené par les frères Julien et Mathias Cadet, musiciens de formation classique et illusionnistes dans les pas de leur grand-père et père, que, plutôt que de discourir sur l’école comique à laquelle ils appartiennent (chamaillerie mutuelle entre le naïf et le fat à la Laurel et Hardy), il est tentant d’imaginer confier la critique à un garçonnet, disons de huit ans…. Il saurait apprécier au premier degré.

« C’est très rigolo. Ils veulent tous les deux jouer le piano en même temps, se bagarrent sur le tabouret, mettent les mains en plein milieu des notes de l’autre. Ils sont habillés en costumes de peau de lézard avec une longue queue comme un oiseau derrière. Et puis Mathias, c’est le plus jeune, met une feuille de musique après une autre devant Julien, son grand frère, qui joue et qui chaque fois doit sauter d’un morceau à l’autre. La musique classique, mais qui fait rire. Julien joue de plus en plus vite, et il y a plein de fumée qui sort du piano, et soudain Julien en a les mains qui fument de jouer si vite, et il court et il crie, et un des deux assistants lui souffle sur les mains.

Et puis il y a une petite table qui s’envole, et une bougie qui saute dans la main de Mathias. L’autre assistant nettoie le piano et soudain son chiffon s’envole aussi, et il court après.

Et puis Julien fait jouer à trois personnes dans le public des instruments mais qui ne sont pas là, ils font semblant de jouer. Mais tu entends la musique dans les haut-parleurs.

Et puis ce que j’ai le plus aimé ? Mathias accompagne Julien qui chante Ave Maria (je le connais parce que Tante Agnès le chante au réveillon de Noël après le champagne). Et puis soudain une balle rouge lui sort de la bouche, et une autre, et une autre. Chaque fois qu’il essaie de chanter. Et tu ne vois vraiment, mais alors vraiment pas comment il peut avoir tant de balles dans la bouche et encore chanter.

On ne sait jamais ce qui va se passer. Ils courent, se chassent, jouent à nouveau, chantent, mais ne disent jamais de vrais mots. Et puis tout le temps il y a des feux d’artifice, des lumières qui clignotent ou même éblouissent les spectateurs pour les embêter.

Et puis ça devient de plus en plus fou. Et puis abracadabra, leur costume devient tout blanc. Julien joue du piano mais tout d’un coup ses jambes montent en l’air derrière lui, et il joue toujours, les mains en bas, le corps qui flotte au dessus.

Et puis tout le monde a applaudi, s’est mis debout. Julien a pris le micro pour nous remercier d’avoir ri, et puis explique que c’est la dernière fois qu’ils font ce spectacle, et c’est à Soissons que ça finit. Et puis il donne des fleurs et un cadeau à un assistant qui quitte la troupe (« Il prend le large » dit-il comme si c’était un bateau et pas un assistant).

Et puis je suis rentré à la maison et j’ai tout raconté à mon propre petit frère. »

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