Ceux des spectateurs au Mail qui ne regardaient pas les émissions à chroniqueurs des années 90 (comme celles de Laurent Ruquier), dans lesquelles Raphaël Mezrahi avait du succès, auront pu ne pas connaître cet humoriste. Depuis, il a essayé le « seul en scène », dont le dernier, « Ma grand-mère vous adore » (titre tiré du commentaire d’une jeune spectatrice), spectacle mi-vidéo mi-direct, a été créé à Soissons.
Il ouvre la soirée à l’écran, d’abord devant les flèches de Saint-Jean-des-Vignes, puis en entretien avec une dame soissonnaise (beaucoup l’auront reconnue) qui, appelée à donner son avis sur sa ville, parle de l’état des trottoirs, moins consternants certes que ceux de Manille, mais pleins d’irrégularités mettant en péril l’équilibre des personnes qui marchent avec difficulté. Elle cause, elle cause, une bande en bas d’écran annonce « Cinq minutes plus tard », « Vingt minutes plus tard », elle continue, son interlocuteur s’y résigne. On sait maintenant que Mezrahi s’était présenté comme étant « de la Mairie », et que l’échange a été bref.
Mezrahi interroge une Soissonnaise.
Le fil rouge du spectacle est sa présentation de tous ses projets d’émission rejetés par les chaînes. Ainsi, en humour décalé comme pour les entretiens « piège » qui ont fait sa réputation, il fait visiter les coulisses les moins inspirées de sa créativité. Le public a mis du temps à réagir, mais a fini par les rires qu’il fallait.
L’autre nouveauté de la cette première soirée de la saison a été, bien sûr, les fauteuils installés pendant l’été. Seul élément à être renouvelé, ils feraient penser à une vieille connaissance un peu grunge qui remplacerait soudain son rouge-à-lèvres bleu obligatoire par du rouge éclatant un tantinet rosissant. Ça change, elle est plus jolie ; il faudra seulement s’y habituer. Et le confort ? Un accueil parfait du corps humain.
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