Olivier de Benoist possède une bonne bouille bordée d’une barbe mousseuse, un sourire franc, un regard clair. Il n’a rien d’une brute sexiste.
Au début du spectacle il confie un pistolet à eau à une spectatrice du premier rang, une sorte de kalachnikov à eau à une autre (d’authentiques détentrices de billet ou collaboratrices plantées, nous ne le saurons pas). Il les invite à l’asperger s’il dépasse une ligne rouge. Il la dépasse aussitôt, elles envoient des jets d’eau qui font luire son costume noir. Il continue, elles continuent.
C’est une façon de se désarmer littéralement devant les victimes de ses plaisanteries. Ne serait-ce pas son secret ? Désarmé, il est autant désarmant. Il prend constamment une petite distance par rapport à ses blagues affreuses, en se cachant le visage, faisant un geste comme pour dire « Je n’ose presque pas m’entendre parler ainsi. »