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Théâtre

Transit : le cirque des chiens fous

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L'art du cirque chahuteur

Accomplir des acrobaties vertigineuses, faire tourner des cerceaux sur tous les membres à la fois, balancer d’innombrables diabolos, faire peur en se lançant sur une corde au-dessus des premiers rangs de spectateurs, marcher sur un mur vertical en rebondissant d’une trampoline : la compagnie québécoise Flip, pour talentueuse qu’elle soit, ne dépasse pas en adresse d’autres artistes de cirque venus au Mail. Mais leur spectacle Transit crée une ambiance unique, celle d’amis qui sont là pour s’amuser – et qui s’aiment.

Cinq hommes, costauds, musclés ou sveltes, et une femme, diminutive à leur coté mais sur laquelle ils ne jettent nullement de l’ombre, arrivent à faire croire qu’ils ne jouent pas pour le public mais pour rigoler ensemble, en faisant toutes les pitreries possibles et imaginables. Il y a une esquisse d’intrigue. Des passagers font transit dans un aéroport, mais de façon originale, voire illicite. La femme sort une grosse caisse sur roulettes, du genre utilisé pour transporter des repas. Elle entend un vacarme, ouvre la caisse – et voilà, comprimés comme un bloc de figues sèches, les cinq hommes. Que le spectacle commence !

Les six artistes se comportent comme une bande d’adolescents terribles, incontrôlables, prêts à tout pour prendre leur pied. Il y a des moments irrésistibles, tel un concours de bonbons. Ils les piquent dans un sachet puis, au lieu de les avaler, les crachent en l’air. Les copains les attrapent au passage… dans la bouche. Un jonglage généralisé s’instaure entre les bouches. Parfois ils les crachent en direction de la salle.

Il n’empêche que, dissimulée sous la turbulence joyeuse, il y ait une discipline de haute précision, qui assure la réussite des tours, et la sécurité.

La tonalité est chahuteuse et jubilatoire. Ceux qui fréquentent des Québécois – ou les Canadiens en général – ont pu reconnaître une énergie débordante, qu’ils ne se retiennent pas d’exprimer. Ils possèdent une qualité de chien fou que le Vieux Monde aurait perdue ou oubliée. Courir et sauter comme si la fatigue n’existait pas, juste pour se faire plaisir. Tout comme ces passagers en transit bizarre, là pour faire autant plaisir à leur public.

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